L'industrie forestière - Un enjeu « de taille » pour l'Afrique Centrale

6 Mars 2015
communiqué de presse

Brazzaville — Abritant le deuxième massif forestier du monde qu'est le basin du Congo, l'Afrique centrale devra tirer profit des opportunités qu'offre l'industrie forestière pour la transformation des économies de la sous région. Pour ce faire, les pays de la zone devront évoluer progressivement vers la transformation poussée des produits forestiers, notamment en s'engageant dans des activités de deuxième et troisième transformations desdits produits. C'est là, la recommandation principale des travaux de la 31ème session du Comité Intergouvernemental d'Experts (CIE) de l'Afrique centrale qui s'est achevée ce soir, à Brazzaville, en République du Congo.

Conviés à la session par la Commission Economique des Nations Unies pour l'Afrique (CEA) en collaboration avec le Gouvernement congolais, les experts ont longuement examiné les défis auxquels les pays de la sous-région sont confrontés dans leur effort pour faire du secteur forestier une véritable source d'industrialisation et de diversification de leurs exportations.

Pour Monsieur Léon Raphaël MOKOKO, Ministre Délégué du Plan et de l'Intégration de la République du Congo, le développement de l'industrie forestière pour la transformation structurelle des économies d'Afrique Centrale viendrait corriger l'état de vulnérabilité des économies de la sous-région aux chocs exogènes liés aux fluctuations du marché des matières premières.

Selon les experts, même si le taux de transformation de ces matières premières, en l'occurrence les grumes et produits forestiers non ligneux (PFNL) est passé de 42 % au cours de la période 1993-1999 à 54 % au cours de celle allant de 2005 à 2008 dans la sous-région, les acteurs du secteur se sont focalisé principalement sur la « première transformation » qui se limite au sciage, suivi du déroulage du bois après la récolte. Ce niveau de transformation est peu bénéfique pour les économies concernées en comparaison avec les avantages à obtenir de deuxième et troisième transformations, qui comprennent des activités plus porteuses de valeurs ajoutée et de création d'emplois telles que la production des contreplaqués (deuxième transformation), des portes, des meubles et des parquets (troisième transformation).

C'est pourquoi les experts proposent aux Etats, acteurs économiques et partenaires au développement de la sous-région, de créer les conditions pour développer une véritable industrie de transformation au moyen d'investissements dans les équipements, la formation approfondie dans les métiers du secteur, l'identification des nouvelles pistes de financement et le versement de leurs contributions au Fonds pour l'Economie Verte en Afrique Centrale (FEVAC). Ils ont aussi recommandé que des efforts soient faits pour rendre le marché intérieur du secteur forestier plus attractif en préservant la paix et en développant des infrastructures, notamment celles de transport. Enfin, ils ont prôné le renforcement de la présence des acteurs locaux sur les marchés d'exportation par leur engagement dans la chaîne des valeurs mondiales des produits forestiers et l'élimination des obstacles tarifaires et non tarifaires au commerce sous-régional des produits forestiers.

Rappel sur le CIE

Le Comité Intergouvernemental d'Experts (CIE) est l'instance statutaire de supervision de chaque bureau sous-régional de la CEA. Il a été établi par l'Assemblée Générale de l'ONU en tant qu'organe subsidiaire de la Conférence des Ministres africains des Finances, de la Planification et du Développement Economique. Son mandat est de délibérer sur les questions de développements actuels et émergents au niveau sous-régional et de faire des recommandations pour la coordination et l'harmonisation des politiques socio-économiques entre les Etats membres.

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