Alors que l'Afrique définit sa vision de devenir un continent intégré, prospère et paisible, dirigé par ses propres citoyens et possédant une force dynamique sur la scène mondiale en 2063, les experts appellent au plus d'investissements dans la qualité d'éducation comme une condition préalable pour atteindre cette vision.
Un dialogue ministériel de haut niveau sur la valorisation du dividende démographique sur le continent a été organisé conjointement par la Commission économique pour l'Afrique (CEA) et le Fond des Nations Unies pour la Population (UNFPA) en marge de la huitième Conférence des Ministres Africains des Finances, de la Planification et du Développement économique qui se tient à Addis-Abeba.
Les participants à la réunion ont discuté comment l'Afrique pourrait optimiser la valeur de sa population jeune afin que cette dernière soit un atout de développement précieux pour la réalisation de l'Agenda 2063 et les stratégies de développement à long terme que la plupart des pays ont.
L'Afrique est le continent le plus jeune, avec près de 200 millions de personnes âgées entre 15 et 24 . Elle continue d'avoir l'un des taux de croissance démographique les plus élevés à l'échelle mondiale.
La population de plupart des pays africains est jeune, avec une forte dépendance des enfants. Le Fonds des Nations Unies pour la Population affirme que d'ici 2070, l'Afrique aura plus d'un milliard de jeunes en âge de travail, et 875 millions d'enfants.
Neuf de dix pays ayant le plus haut pourcentage de la population âgée de moins de 15 ans se trouvent en Afrique; allant de 44,7% en Tanzanie à 50,1% au Niger en 2010. "Avec ces tendances actuelles, l'Afrique avec ses ressources naturelles et plus de 60% des terres arables non cultivées, devrait être en mesure de transformer ceci à une croissance durable et équitable" ont conclu des experts.
Le Directeur Exécutif de UNFPA, M. Babatunde Osotimehin, a déclaré, toutefois que le succès n'est ni automatique ni garanti. "Le dividende démographique est gagné par des réformes qui créent des emplois, des investissements dans les secteurs d'éducation et santé, la gouvernance efficace et faisant face aux problèmes liées aux différentes cultures" a-t-il dit.
La Directrice de la Division du Développement social à la CEA, Mme Takyiwaa Manuk, a lancé un appel à investir dans l'éducation transformatrice, qualitative et holistique des jeunes et enfants du continent. "Nous devons aller au-delà des habitudes qui sont dans nos systèmes d'éducation," a -t-elle-dit.
«Nous avons besoin d'une éducation transformatrice, celle qui contient par exemple la façon d'adresser des résistances enracinées dans les normes culturelles, car ces résistances peuvent être traités au niveau du programme d'études. Nous devons discuter la façon d'enseigner nos enfants les questions de planification familiale, de paix , de tolérance, de respect des droits humains, d'égalité des sexes, des compétences de résolution de problèmes etc. Si nous nous attaquons à cela au niveau de l'éducation, nous allons profiter du dividende démographique"
Ceci a été soutenu par le Directeur Exécutif de l'Institut Africain pour la Politique de Développement, M. Eliya Zulu Msiyaphazi, qui a ajouté que, pour bénéficier du dividende démographique, l'Afrique aura besoin d'investir dans de nombre secteurs d'une manière intégrée. Il a dit que certains des investissement pourraient être par exemple être non seulement dans le domaine de l'éducation mais aussi dans la créativité, la création d'emplois, l'agriculture, la santé et l'exclusivité.
Publié conjointement par la CEA et la UNFPA