L'Aide au développement fragile, imprévisible - L'Afrique doit financer ses propres agendas

1 Avril 2015
communiqué de presse

L'accès à un financement prévisible et adapté est indispensable à une application réussie des plans de développement et de stratégies telles que l'Agenda 2063 pour le développement de l'Afrique.

Tel était l'un des points mentionnés dans le projet de déclaration ministérielle présenté au terme de la Huitième Réunion annuelle conjointe du Comité technique spécialisé de l'Union africaine sur les finances, les affaires monétaires, la planification économique et l'intégration et de la Conférence des ministres africains des finances, de la planification et du développement économique de la Commission économique pour l'Afrique, organisée à Addis Abeba du 30 au 31 mars 2015. "Si l'assistance publique au développement a été utile, elle serait une plateforme fragile pour la mise en place de l'agenda pour la transformation structurelle », indique la déclaration, appelant à une mobilisation domestique des fonds à travers les impôts, les fonds souverains, les fonds de pension et autres mécanismes de financement. Les ministres ont également appelé les banques centrales à jouer un rôle déterminant dans l'accélération de la transformation de l'agenda à travers le financement.

Pour sa part, Mme Nkosazana Dlamini-Zuma, Présidente de la Commission de l'Union Africaine, a déclaré qu'à la différence de stratégies précédents, qui dépendaient d'un soutien externe pour leur concrétisation, l'Agenda 2063 était différent : « Si vous examinez les différents plans établis jusque là, y compris le NEPAD, l'objectif était de visiter, une à une, les capitales des pays du G8 à la recherché d'un financement qui n'est jamais venu ». Toutefois, avec l'Agenda 2063, nous estimons que nous devrions utiliser nos ressources propres comme base pour son application, et ensuite attirer des investissements extérieurs », a-t-elle déclaré à l'occasion d'une conférence de presse de clôture.

Les ministres ont également validé le document sur le Financement du Développement, Perspectives Africaines et appelé les négociateurs africains à utiliser les résultants des consultations régionales pour base pour la négociation du document final de la Troisième Conférence Internationale sur le Financement du Développement. Nous appelons l'Afrique à parler d'une seule voix tout au long du processus qui mènera à la Conférence sur le Financement du Développement. Nous appelons également les négociateurs africains à faire de leur mieux pour s'assurer que les intérêts et les soucis de l'Afrique soient reflétés dans le document final, y compris dans des domaines tels que la mobilisation des ressources domestiques, la coopération financière et technique à l'international, les ressources internationales pour le développement, la dette extérieure, le système international monétaire et commercial et le commerce international, a également indiqué la déclaration.

Révolution des données

Par ailleurs, les ministres ont appelé au développement d'informations et de données statistiques crédibles, dans la mesure où ces dernières sont essentielles pour une planification adaptée et pour l'évaluation du travail de développement. "L'Afrique devrait générer ses propres données, de manière à pouvoir mieux suivre et surveiller les progressions vers les objectifs économiques et sociaux, y compris les buts et objectifs de l'Agenda 2063", indiquait la déclaration, qui a également appelé à une révolution des données sur la base des principes d'ouverture et ancrée dans les systèmes statistiques nationaux qui prennent en compte toutes les parties concernées par les données.

Lutte contre les flux financiers illicites

Les ministres ont également validé les recommandations du rapport final du Panel de haut niveau sur les Flux Financiers Illicites en Afrique, et appelé la communauté internationale à soutenir les efforts de l'Afrique pour suivre, arrêter et rapatrier les flux financiers illicites.

La Conférence des Ministres de 2015 s'est tenues à Addis Abeba (Ethiopie) du 25 au 31 mars 2015. Plus de 2000 délégués ont participé à la conférence, qui a compris 25 évènements parallèles.

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