A mesure que l’on se rapproche de 2017, par les doutes et appréhensions de certains caciques du régime sur leurs capacités à conservation le pouvoir, foisonnent des déclarations à la faveur du maintien de la durée du mandat actuelle du Président de la République à sept (7) ans. Une telle propagande, ne pourra profiter au Président Macky SALL que dans le cas où il aurait réellement l’intention de respecter sa promesse, maintes fois réitérée, d’écourter son mandat.
Au cas contraire, le reniement -Wax-Waxat-Waxet- jetterait le discrédit sur toutes ses actions politiques présentes et futures et limiterait son règne à un seul mandat. En serait-il pour autant coupable de parjure eu égard aux dispositions présentes de la loi fondamentale ? Que l’on nous comprenne bien, il ne s’agit nullement de mettre en doute la sincérité du Président SAL qui devrait, à tout le moins, être persuadé de la faiblesse de son parti et du manque de confiance en soi qui envahit nombre de ses principaux lieutenants en dehors du contexte socio-économique marqué par le plant de l’Émergence qui reprend à peine et dont les fruits ne seront récoltés qu’ultérieurement.
Certes, la rupture induit séparation, déchirement, brisement de lien même affectif, mais elle peut bien générer les changements et transformations qu’exige une refondation sur des bases inauguratrices de vertu et de sobriété qui imposent la reddition ou la traque pour la transparence dans la gouvernance sous les auspices du respect des principes et valeurs de la République pour une justice sociale plus affirmée.
Inévitablement, l’éthique, va devoir cependant se buter au realpolitik. Sans nul doute, le réalisme, qui inspire et expire la massification sans aucun discernement de la pureté, décrète la course vers la majorité sociologique, disséminée au sein des grands partis et dans le masse silencieuse. Avons-nous subitement oublié que manger à toutes les sauces propage le virus tant redouté ?
L’autre vraie alternative, à mon avis, consiste à laisser le choix aux citoyens sénégalais de se prononcer non pas uniquement sur la réduction éventuelle de la durée du mandat, mais sur le MANDAT. cf. voir ma contribution publiée le 14 octobre 2015 et intitulée : « Les incertitudes de la Révision constitutionnelle : hypothèses sur le referendum ».
Dès lors, le référendum devrait permettre au peuple souverain de choisir librement entre plusieurs options. Sous ce rapport, et relativement à la question du mandat, il s’agira de choisir entre :
i. Le statuquo ante, c'est-à-dire un mandat de sept (7) renouvelable une seule fois ;
ii. La réduction du mandat à cinq (5) renouvelable une seule fois ;
iii. Le mandat unique de sept (7) ou huit (8) ans ;
Il convient donc de soumettre, dès à présent, le texte à l’Assemblée nationale pour incorporation et adoption des autres modifications dans la présente constitution puisqu’il a été décidé, au contraire de la volonté exprimée dans le rapport de la Commission Nationale de Réforme des Institutions, de changer la constitution sans changer de constitution.
Par ailleurs, si la réduction du mandat en cours justifie, à titre principal, un référendum tel que semble le laisser croire Monsieur le Président de la République, il vaudrait mieux, en relation avec le non cumul de la charge de chef de parti ainsi que stipulé dans le projet de la CNRI, différer son entrée en vigueur à partir de la prochaine élection, par le biais d’une révision constitutionnelle par voie parlementaire, que d’organiser un référendum trop coûteux avec le risque du maintien du statu quo ante. Dans cette optique et n’en déplaise à certains puristes, l’Assemblée nationale pourrait comme ce fut le cas en 2008 modifier l’article 27 de la constitution.
Au reste, serait-il plus judicieux d’entériner, par cette voie, le projet de constitution proposé par la CNRI que de se limiter à des modifications dénuées de leur substance dans le cadre d’un référendum devenu hypothétique.
En tout état de cause, il revient au Président de la République, qui en a la prérogative constitutionnelle, de soumettre un projet ou une proposition au référendum, toutefois il ne serait pas indifférent d’ouvrir des consultations à propos de la démarche car il s’agirait de refuser l’enfermement ou d’éviter de réduire une question aussi essentielle à un niveau strictement personnel. Il me semble important pour l’homme d’Etat de se focaliser toujours sur l’ENJEU VERITABLE, autrement dit, ce que le Peuple gagne ou perd dans toute initiative.
Excellence, Vous pouvez désormais, touchez à notre constitution et même la changer pourvu que l’option soit judicieuse et la voie opportune !