Emprise et viabilité des pôles de réflexion africains

7 Avril 2015
communiqué de presse

Addis-Abeba — Avec toute la recherche et le savoir que les pôles connaissances de réflexion conduisent et produisent, il serait juste d'admettre qu'ils qu'ils ont une grande influence en matière de politique.

Mais tous ne connaissent pas le même succès comme ont pu le constater les plus de 100 délégués, présents au deuxième Sommet sur les pôles de réflexion en Afrique qui se déroule actuellement à Addis-Abeba.

M. Stephen Karingi, Directeur de la Division de l'intégration régionale et du commerce de la CEA, a posé la question aux 65 pôles de réflexion africains représentés à savoir comment ces pôles ont su exploiter les partenariats public-privé pour influencer la politique? Il a énuméré des exemples de réussites, échecs et occasions manquées en soulignant que la volonté d'engagement des dirigeants africains dans le commerce intra-africain est l'une des plus grandes réalisations que les pôles de réflexion aient eues en matière d'influence dans les politiques.

Malgré les opportunités manquées pour influencer la politique au début de l'ère post-coloniale, où le continent a souvent été hanté par des différends géopolitiques comme en témoigne le choix des intérêts nationaux avant les questions régionales ou continentales. M. Karingi félicite les pôles de réflexion d'avoir sensibilisé les dirigeants du potentiel que regorge le commerce intra-africain.

Il existe de nombreuses façons d'influencer. M. Karingi conseille cependant les pôles de réflexion de ne pas se laisser distraire par les problèmes émergents et de se concentrer sur la recherche et la formulation de politiques pour un développement à long terme. Il a également encouragé les pôles à former des alliances entre les nations pour plus de retombées positives.

Les partenariats transfrontaliers et régionaux et autres réseaux solides non seulement apportent leur appui aux pôles pour leur pertinence mais ils améliorent aussi leur viabilité, selon M. John Omiti, Directeur exécutif à l'Institut kenyan de recherche en politique publique et d'analyse. Il souligne que la viabilité est en outre affectée par le financement, la qualité du personnel de ces pôles et l'impartialité.

Concernant le financement, Mme Eugenia Kayites, le Directeur exécutif de l'Institut d'analyse et de recherche en politiques, a exhorté les pôles de trouver un équilibre entre la mobilisation des ressources et leur propre mandat. Elle dit que son centre s'est adressé directement aux décideurs politiques et a convenu d'une forte stratégie marketing pour mobiliser leurs propres fonds par le biais, par exemple, de la formation d'autres organisations. Ne plus recevoir de financement du gouvernement peut être un mal pour un bien car cela oblige les pôles à se concentrer sur les compétences principales.

Mme Josephine Ngure de la Banque africaine de développement déclare aux délégués que remplir les coffres des pôles de fonds est une voie semée d'embûches que l'on peut éviter. Comme toutes les organisations engagées dans leurs travaux, ces pôles craignent de perdre leur autonomie et indépendance opérationnelle à cause de l'influence des bailleurs de fonds.

Mme Ngure informe que bien qu'il soit difficile d'avoir à la fois une autonomie intellectuelle et financière, l'autonomie doit être soutenue par le pouvoir intellectuel et que les pôles de réflexion doivent s'efforcer d'avoir une autonomie intellectuelle qui puisse être utilisée pour tirer parti de la crédibilité.

Faisant allusion aux partenariats entre les pôles de réflexion et le secteur privé, les délégués soulignent que les Africains veulent voir l'importance de ces centres afin de lever des fonds. Les pôles de réflexion sont priés de montrer une valeur ajoutée continue et de suivre le discours des responsables politiques s'ils veulent de vouloir attirer des financements.

Lors d'autres débats, les représentants des pôles ont été invités à adopter des technologies en raison de leur impact et potentiel à avoir une meilleure influence. M. James McGann, Directeur du Programme des pôles de réflexion et sociétés civiles à l'Université de Pennsylvanie déclare que les pôles font face à une compétition de technologies de plus en plus petites, rapides et puissantes. D'autres participants soulignent également la nécessité d'adopter des techniques de marketing et comprendre davantage les réalités sur le terrain.

M. Abdalla Hamdok, Secrétaire exécutif adjoint de la CEA déclare que les pôles de réflexion doivent être disposés à s'adapter à un monde en évolution; ils doivent comprendre les réalités des peuples africains afin de soutenir leur pertinence, en particulier dans des domaines critiques tels que le terrorisme et le développement économique.

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