La réunion des gouverneurs arrive à point nommé - avant les réunions de printemps et offre une occasion idéale de faire valoir la position africaine auprès des institutions de Bretton Woods.
Addis-Abeba, le 31 mars 2015 (CEA) - Le Groupe de gouverneurs des banques centrales africaines s'est réuni pour leur deuxième réunion en marge des réunions annuelles de la huitième conférence du Comité technique spécialisé de l'Union africaine chargé des finances, des affaires monétaires, de la planification économique et de l'intégration et de la conférence des ministres africains des finances, de la planification et du développement économique de la Commission économique pour l'Afrique.
La session était présidée par M. Yohannes Ayalew, Vice-gouverneur de la Banque nationale d'Éthiopie, hôte de la réunion et du Dr Louis Kasekende, Gouverneur adjoint de la Banque de l'Ouganda; cette deuxième rencontre donne suite aux résultats de la réunion inaugurale qui s'est tenue en 2014, à Abuja, au Nigéria. L'objectif de cette réunion concernait aussi le renforcement du rôle des gouverneurs des banques centrales durant les consultations qui mèneront à la troisième Conférence internationale sur le financement du développement durable qui aura lieu à Addis-Abeba, en juillet 2015.
Les gouverneurs ont souligné la nécessité de s'appuyer sur les engagements politiques énoncés dans le Consensus de Monterrey; la Déclaration de Doha sur le financement du développement; la Conférence des Nations Unies sur le développement durable (Rio +20) et d'autres grandes conférences des Nations Unies, et sur les priorités exprimées par l'Assemblée générale en ce qui concerne la troisième Conférence internationale sur le financement du développement. La réunion a demandé une plus grande cohérence entre le financement du développement et les processus intergouvernementaux des OMD post-2015 et se réjouit du Programme «UA 2063» comme nouveau cadre de l'Afrique pour un développement inclusif et durable.
M. Yohannes Ayalew qui s'exprimant à l'issue des délibérations, dit que les gouverneurs des banques centrales reconnaissent l'importance de l'enjeu de mobiliser des ressources nationales publiques et privées adéquates pour soutenir le développement, comme le souligne le Consensus de Monterrey et l'importance de renforcer la mobilisation des ressources intérieures comme un vecteur essentiel pour le financement de la transformation structurelle de l'Afrique. Une mobilisation adéquate des revenus du gouvernement est nécessaire pour le financement direct et pour recueillir des fonds privés pour les investissements dans les services publics et la protection sociale. En notre qualité de gouverneurs, nous prenons l'engagement de continuer à offrir un environnement macro-économique favorable, aider les pays africains à développer un secteur financier national inclusif, avec un accès adéquat et abordable par les petites et moyennes entreprises (PME), les individus et ménages et des moyens de services financiers. Nous plaidons pour un secteur financier national intensifié pour offrir un meilleur climat de financement à long terme, un développement de sous-secteur de la micro finance et rendre le secteur financier plus efficace comme nous continuons d'améliorer la réglementation du secteur financier à l'aide de mesures prudentielles appropriées aux niveaux micro et macro.
M. Kasekende a souligné que les ressources internationales sont importantes pour les pays africains et il est plus que nécessaire de les exploiter efficacement pour atteindre l'objectif global de l'Afrique qui est la transformation structurelle. Nous reconnaissons le rôle catalytique de l'APD, comme l'une des principales sources de coopération internationale pour le développement et sommes ravis d'avoir un meilleur environnement des affaires dans de nombreux pays qui s'est traduit par une augmentation des flux d'IDE. En tant que gouverneurs des banques centrales, nous nous engageons à construire continuellement des réserves qui peuvent être utilisées pour promouvoir la stabilité financière dans nos économies et atténuer les chocs intérieurs et extérieurs.
Il a ajouté que les gouverneurs ont reconnu l'importance croissante des transferts de fonds comme l'une des plus grandes sources externes de rentrées internationales en Afrique et la nécessité de soutenir les instruments financiers qui peuvent canaliser les transferts de fonds dans les programmes et projets de développement, tels que les bons de la diaspora.
Il conclut qu'il est nécessaire de réformer les institutions financières internationales et systèmes monétaires afin de donner plus de voix aux pays africains de manière à tenir compte des priorités de l'Afrique et en tant que gouverneurs, nous appelons à la réglementation renforcée et la supervision des marchés et institutions financiers sous-réglementés telles que les banques parallèles et institutions jugées trop importantes pour faire faillite. Nous encouragerons également les agences de notation à avoir une analyse plus large et profonde des économies africaines afin de fournir une évaluation précise et équilibrée.
Les gouverneurs ont réaffirmé leur engagement à renforcer les outils pour la résistance du secteur financier, coordonner et coopérer dans la mise en œuvre des lois contre le blanchiment d'argent pour préserver l'intégrité des économies africaines.
En ligne avec plusieurs thèmes abordés lors des évènements parallèles lors de la réunion, les gouverneurs ont réitéré l'importance de la science, la technologie et l'innovation pour le développement durable comme articulée dans la Position africaine commune et se sont engagés à exploiter l'utilisation de la technologie dans l'extension des services financiers tout en renforçant les capacités de régulation de la stabilité financière et ont souligné l'importance des données pour suivre et rendre compte des flux financiers.
En conclusion, les gouverneurs ont renouvelé leur engagement à la transformation structurelle des économies africaines et décidé de redoubler d'efforts pour la croissance inclusive et le développement de transformation en Afrique. En outre, ils ont appelé à une coordination efficace et une articulation solide et cohérente des priorités de l'Afrique dans le Programme de développement post-2015.