Addis-Abeba — Les pôles de réflexion doivent trouver une stratégie qui assure la viabilité financière pour démontrer leur pertinence et valeur; une viabilité qui leur permette de se focaliser sur une recherche pertinente qui aboutisse à des politiques de développement efficaces en Afrique.
Compte tenu du nombre croissant de ces pôles en Afrique et de leur potentiel d'influencer la politique, le 2ème Sommet sur les pôles de réflexion, tenu du 6 au 8 avril 2015 à Addis-Abeba, a proposé les recommandations sur l'avenir des pôles de réflexion et de leur rôle positif qu'ils peuvent jouer dans le développement du continent.
Le Sommet a décidé de se concentrer sur six domaines: mobiliser des ressources financières en Afrique; élaborer une stratégie de sensibilisation des responsables politiques; exploiter la technologie; améliorer les communications; promouvoir l'égalité d'accès des femmes et jeunes et se concentrer sur la sécurité comme une question de politique. Les délégués ont également dit à la CEA de maintenir son projet de voir «Un Centre africain de recherche concertée» qui vise à fournir des fonds provenant des gouvernements africains, fondations et institutions pour soutenir le travail de collaboration entre pays.
Reconnaissant que la viabilité financière dépend de plusieurs facteurs tels que la stratégie de collecte de fonds, les problèmes de capacités, l'image et la réputation, la pertinence, la qualité des travaux et services et la stratégie de communication, le Sommet a recommandé qu'un groupe de travail soit mis en place pour élaborer un cadre de viabilité financière pour les pôles de réflexion en Afrique. Attirer des financements est une tâche laborieuse qui exige que ces centres élaborent des stratégies de marketing novatrices pour une meilleure visibilité. Les pôles de réflexion opèrent dans des environnements différents; varient en taille, ont une expérience et un domaine d'expertise différents et un tel groupe de travail peut les aider à définir des stratégies convaincantes pour leur région respective.
Les délégués ont convenu que les pôles de réflexion devraient faire une étude de la conjoncture pour anticiper les changements qui nécessiteraient une adaptation pour faire valoir leur pertinence et à la demande des décideurs politiques. Les centres reconnaissent que bien souvent ils limitent le choix de politiques censées être efficaces ainsi risquent d'être perçus comme inutiles. Pour justifier leur utilité et influence, ils devraient montrer aux décideurs leur capacité à élaborer différentes options politiques et solutions applicables, y compris des stratégies pour s'assurer de leurs capacités de mise en œuvre.
Le Sommet a également proposé aux centres de faire un usage plus efficace de la technologie en reconnaissant que différents outils sont nécessaires pour différents publics ciblés et différents objectifs. Selon les recommandations, la technologie devrait également être un outil qui permette d'accroître la capacité de recherche à savoir l'accès à des bases de données de pointe; un outil qui permette aussi d'améliorer la capacité à proposer des projets tels qu'utiliser des centres d'appels ou de SMS pour diffuser l'information.
De nombreux pôles de réflexion n'ont pas de personnel spécialisé en communications et donc un de leurs plus grands défis est de communiquer les résultats des recherches aux décideurs politiques, médias et la population en général. La formation du personnel dans les compétences de communication semble être une solution selon les participants. Les médias, qui ont tendance à se concentrer sur les questions politiques, devraient mettre davantage l'accent sur les questions économiques et autres importantes.
Les pôles de réflexion ont convenu qu'ils rendraient les métiers de la recherche plus attrayants pour les jeunes et femmes, et redoubleraient d'efforts afin d'en renforcer les capacités.
Le manque de sécurité peut entraver la vision de développement de l'Afrique la rendant ainsi impossible à mettre en œuvre. Les pôles de réflexion africains estiment donc qu'une plus grande attention devrait être accordée à la sécurité comme une question de politique.