Savoir et bonne gouvernance nécessaires, pour contrôler les ressources naturelles en Afrique

5 Mai 2015
communiqué de presse

Addis-Abeba — Lors de l'ouverture du dialogue politique sur les défis que les États africains rencontrent en matière de négociations des contrats pétroliers et miniersqui se déroule actuellement à Addis-Abeba, M. Abdalla Hamdok, Secrétaire exécutif adjoint de la Commission économique pour l'Afrique se demande si le lien existant entre l'exploitation et le fait que la croissance provenant de ressources naturelles n'ait pas généré les biens requis pour réduire la pauvreté.

L'Afrique possède 30% des ressources naturelles de la planète, et 70% des gisements de coltan (qui servent à produire les puces électroniques); le continent devrait être riche, mais trop souvent les pays dotés de ressources sont généralement des pays à faible revenu ou en développement avec une absence de compétences en matière de négociation de contrats «gagnant-gagnant». Mr. Hamdok déclare que pour remédier à cela, il nous faut aborder les questions de gouvernance et de leadership.

Mr. Hamdok dit que de nombreux pays africains ont découvert du pétrole et du gaz au cours de la dernière décennie mais la façon dont nous exploitons les ressources naturelles est primordiale. Nous pouvons utiliser les avantages de ces ressources pour un développement à long terme.

Ces négociations de contrats pétroliers et miniers ne doivent plus se limiter à des experts techniques, mais doivent être étendues à un certain nombre d'autres spécialistes. Les délégués présents conviennent que les compétences et le manque de connaissances se traduisent souvent par des contrats déséquilibrés qui favorisent l'investisseur et non le propriétaire des ressources. Il faut améliorer la formation afin que les citoyens en acquièrent les compétences nécessaires pour être en mesure de négocier des contrats miniers et pétroliers complexes.

M. Martin Ndende, Conseiller régional à la CEA a affirmé que les États africains prennent parfois des actions fatalistes quand il s'agit de ressources naturelles. M. Ndende déclare que les États agissent comme s'ils n'en sont pas propriétaires. Cependant, Il souligne également que le contexte économique et politique mondial au moment des négociations détermine le type de contrat qui est négocié. Lorsque les prix des produits de base sont en hausse, les États sont tentés d'offrir des rabais fiscaux très généreux afin d'attirer les investissements, mais quand les prix baissent inévitablement, les Etats sont désavantagés par l'accord.

Le type de contrat détermine également comment les contrats sont négociés et les conséquences. Selon le professeur Mohamed Salih, consultant à la CEA, la nature de l'État est importante parce que négocier des contrats miniers signifie négocier l'avenir du développement également. Le professeur Salih pense que les États doivent prendre en compte les questions d'équité, de droits et de justice quand ils négocient en faveur de leurs citoyens.

Les pays rivalisent entre eux aussi pour attirer les investisseurs; un processus qui aboutit parfois à un manque de coopération entre eux permettant ainsi aux entreprises mondiales de l'industrie extractive d'exploiter la concurrence à leur avantage.

Les délégués soulignent que les contrats sont souvent conclus sans la présence des représentants des collectivités locales où sont découvertes les ressources et dont les terres et les populations seront affectées soit par la dégradation de l'environnement, ou le fardeau plus lourd pour les femmes de s'occuper de leurs maris qui souffrent de problèmes de santé à cause de leur travail et de la perte de leur terre.

De la même façon que les ressources naturelles de l'Afrique doivent profiter à ses populations et son savoir, il faut des gouvernements présents et transparents, une bonne gouvernance, un leadership, observer l'égalité entre les hommes et les femmes et développer des compétences.

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