La Commission Economique pour l'Afrique (CEA, ONU) a organisé, avec la participation du Ministère Chargé des Marocains Résidant à l'Etranger et des Affaires de la Migration et en partenariat avec la Commission Economique et Sociale pour l'Asie Occidentale (CESAO, ONU), une rencontre sur les expériences régionales en matière de transferts de fonds par les migrants et le renforcement de leur impact sur le développement en Afrique du Nord les 19 et 20 mai à Rabat (Maroc).
A cette occasion, un rapport provisoire : « Transferts de fonds des Marocains résidant à l'étranger (MRE) : Contexte, évolution et perspectives de renforcement » a été présenté. Divers organisations internationales (UMA, BAD, BIT, OIM, Unicef, Unesco), autorités et institutions, institutions académiques et centres de recherche marocains et internationaux ont été représentés à cette rencontre.
Si la relation du Maroc avec ses MRE va au-delà du simple aspect financier, le moment est venu pour une transition : de l'usage de ces transferts pour la consommation à un usage d'investissement, du micro-projet à des investissements plus importants, a souligné M. Anis Birrou, Ministre Chargé des Marocains Résidant à l'Etranger et des Affaires de la Migration.
« Les évidences statistiques montrent clairement que les envois de fonds des migrants peuvent être, pour nos populations, des moyens de financement puissants permettant de sortir du cercle vicieux de la pauvreté, et, pour nos pays, des leviers importants pour le financement du développement » a expliqué Mme Karima Bounemra Ben Soltane, Directrice du Bureau de la CEA en Afrique du Nord. En 2013, les flux mondiaux de transferts de fonds vers les pays en développement ont constitué près d'un tiers des entrées totales de devises, plus du double des flux de capitaux privés et deux à trois fois le montant de l'aide au développement en provenance des partenaires de développement de l'OCDE.
Les transferts de fonds des migrants sont une importante source de financement extérieur pour le développement en Afrique du Nord. Néanmoins la tendance des nouvelles générations à l'installation définitive dans les pays d'accueil et le relâchement progressif des liens familiaux avec les pays d'origine laissent présager une possible baisse ou stagnation de ces flux selon le rapport provisoire.
Pour contrecarrer cette tendance, les participants ont émis une série de recommandations dont la mise en place d'une politique multisectorielle pour maintenir les liens économiques, sociaux et culturels avec les communautés expatriées ; le renforcement de la présence des banques auprès des populations locales et expatriées, et une coordination accrue entre banques et institutions chargées de la promotion des investissements. Les participants ont par ailleurs souligné la nécessité d'encourager la collecte de données sur les transferts de fonds et leur impact sur le développement.
Cette rencontre entre dans le cadre d'une série d'études conjointement menées par la CEA et la CESAO dans 9 pays dont l'Algérie, l'Egypte, le Maroc, le Soudan et la Tunisie.
La Commission Economique pour l'Afrique (CEA) est l'une des cinq commissions régionales du Conseil Economique et Social de l'ONU (ECOSOC). Son Bureau en Afrique du Nord a pour mission de soutenir le développement des sept pays de la sous-région (Algérie, Egypte, Libye, Maroc, Mauritanie, Tunisie et Soudan) en les aidant à formuler et mettre en œuvre des politiques et programmes à même de contribuer à leur transformation économique et sociale.
[Communiqué de presse en arabe بيان صحفي باللغة العربية]