Le dynamisme du secteur bancaire africain ne laisse pas indifférent le Groupe Société Générale. Face à la montée en puissance de la concurrence, avec l'émergence de groupes bancaires marocains, nigérians, sud-africains, cette multinationale française sonne le temps du lancement d'une offensive pour consolider son lustre sur le marché africain.
« La Société Générale n'a pas attendu la mode pour s'y implanter ». C'est le premier message que le Directeur Afrique du Groupe Société générale, M. Alexandre Maymat a lancé, lors d'une rencontre avec la presse tenue le mercredi 27 Mai à Dakar. Ce message est une réplique face aux observateurs qui font allusion à une banque internationale très secouée sur le marché africain.
Ce constat se justifie par un environnement bancaire africain qui a considérablement changé ces dernières années. Les responsables de la Société Générale disent en être conscients. D'où les explications de M. Maymat : « l'Afrique est entrée dans un cycle de croissance inédite par son ampleur, sa longueur, sa composition. Cette dynamique repose pour les deux tiers sur des moteurs internes de consommation et d'investissement. A ce titre, nous pensons qu'il est durable ». A son avis, même si le secteur bancaire reste encore étroit, il a suivi cette dynamique compte tenu des taux de bancarisation et d'intermédiation.
La croissance du secteur africain a encouragé l'arrivée de nouveaux acteurs notamment les banques marocaines, nigérianes, sud-africaines qui s'intéressent de plus en plus au continent et qui y développent des réseaux panafricains larges et performants. Devant cet état de fait, « la Société Générale se doit de réagir. Elle le fait avec un maitre-mot : la professionnalisation », souligne M. Maymat.
La Société Générale en Afrique c'est : 13 milliards d'euros de crédit, 3,2 millions de clients particuliers, 150 mille clients d'entreprise, un chiffre d'affaires d'un peu plus d'un milliard d'euros par an, pour une rentabilité comprise, selon les années, entre 12 et 19%, un emprunt de crédit de l'ordre de 13 milliards d'euros, un réseau de mille agences qui emploie 11500 collaborateurs.
Le Groupe est présent au Maroc depuis 100 ans et a fêté en 2013, les 50 ans de filiales au Sénégal, au Cameroun et en Côte d'Ivoire. « Nous n'avons jamais cessé de nous développer durant ces 50 ans. Depuis le début des années 90, nous avons ouvert six nouvelles filiales en Afrique et que nous apprêtions en 2015 à ouvrir deux autres au Togo (prévue le lundi 1er Juin 2016) et en Mozambique ou elle vient de prendre la majorité des parts de Mauritius Commercial bank ».
Ses responsables estiment que cette présence historique confère à leur groupe un poids fort dans le système bancaire africain. « Nous comptons parmi les trois banques internationales les plus présentes en Afrique avec les banques britanniques Barclays et Standard Chartered ».
Face à la forte concurrence, la Société Générale ne compte pas laisser de place aux adversaires. Dans sa démarche, son Top Management estime qu'il doit faire de sorte que les économies africaines puissent bénéficier de toute la technicité et de tout le savoir faire du groupe.
Elle structure son activité en Afrique à travers de grands projets d'infrastructures sur le gaz, l'électricité, les infrastructures routières, les infrastructures portuaires, dans les équipements et les investissements miniers. La Société Générale compte également continuer dans l'accompagnement apporté aux Etats pour la facilitation d'investissements qui se fait par la mobilisation d'argent public avec la mise à mise à disposition des équipes pour l'arrangement des émissions obligataires en devise.
Dans ses efforts, il prévoit le lancement prochain d'une salle des marchés qui sera localisée à Abidjan avec des équipes commerciales dans chacun des pays de l'Afrique de l'Ouest.
La Général prévoit aussi de renforcer sa coopération et créer une plateforme de financements structurés pour l'ensemble des Etats et des investisseurs qui développement des grands projets d'infrastructures des économies africaines.
La deuxième phase de développement de la banque de détail où l'Afrique est en train de trouver sa propre manière de consommer les produits bancaires est ouverte. Dans cette situation, M. Maymat estime que « reproduire ne suffit plus, il faut inventer ». Dans cet ordre d'idée, la banque milite pour l'installation d'un hub de l'innovation en Afrique dans le domaine bancaire et l'ouverture d'une école corporate pour la formation de ses cadres africains.