Exhortation à une transformation inclusive en Afrique centrale

2 Juin 2015
communiqué de presse

Yaoundé — Un nouvel outil permettant de mesurer le degré auquel les populations sont exclues du développement en Afrique dont le but est d'aider le continent à parvenir à une transformation sociale inclusive, fera l'objet d'un examen détaillé lors d'un atelier qu'organise la Commission économique des Nations unies pour l'Afrique, du 16 au 18 juin 2015 à Douala au Cameroun.

Au cours de l'atelier, des experts en statistiques et en planification des politiques venant des pays Francophones d'Afrique centrale et de l'Est suivront une formation à l'utilisation et à l'application de l'outil pour l'élaboration et l'adoption des politiques sociales.

Ledit outil, le tout premier du genre, mis au point par la CEA suite à une demande des Etats africains, est connu sous l'appellation d'Indice africain de Développement Social (IADS). Il mesure le niveau d'exclusion humaine dans les secteurs clés de développement: la santé, l'éducation, l'emploi, les moyens de subsistance et la vie décente.

Les données de chaque secteur clé sont glanées pratiquement tout le long du cycle de vie de chaque individu - de la petite enfance jusqu'à la vieillesse. En effet, l'outil en question permet d'analyser l'ensemble des facteurs qui influencent la probabilité pour un individu d'être exclu du développement à chaque étape de sa vie.

Prenant la parole en prélude à l'atelier de formation, le Directeur de la Division des Politiques sociales et du Développement Social de la CEA, Takyiwaa Manuh, a déclaré : «au moment où les forces vives mondiales passent au crible les leçons apprises au cours des quinze années de mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le Développement, dans l'optique de s'arrimer aux nouveaux référentiels du progrès humain, connus sous l'appellation d'Objectifs de Développement Durable, il est crucial de résoudre l'équation du développement d'un point de vue transformateur et inclusif.

« Nous espérons nous servir de l'outil pour contribuer à une approche plus inclusive au développement et, plus important encore, nous tenons à voir les Etats africains se l'approprier, l'intégrer dans la planification au niveau national et sous-national, et aider à identifier les politiques qui se sont avérées efficaces dans la réduction de l'exclusion humaine tel que mesuré par l'IADS », a-t-elle conclu.

D'après le Directeur du Bureau sous-régional de la CEA pour l'Afrique centrale, Emile Ahohe, il est clair que le taux de croissance appréciable de l'Afrique observé depuis plus d'une décennie ne s'est pas traduit en l'amélioration des conditions de vie pour les couches les plus défavorisées de nos sociétés.

« C'est l'occasion indiquée d'engager les décideurs d'Afrique en général et d'Afrique centrale en particulier à privilégier les décisions de développement susceptibles de transformer les vies de la majorité des populations. Il s'agit d'un outil simple et intuitif que nos collègues de la Division des politiques sociales et du développement social de la CEA ont conçu et que nos différents Etats membres trouveront utile pour l'accélération du développement inclusif et durable», a-t-elle relevé.

Lors d'une cérémonie de lancement official de l'IADS, tenue en marge de la 8e conférence CUA/CEA des ministres en charge des finances, de l'économie et de la planification au mois de mars 2015 à Addis Abeba en Ethiopie, les ministres présents l'ont apprécié et ont reconnu son importance pour faire avancer l'agenda de développement inclusif du continent, et en particulier la mise en œuvre de la vision 2063 de l'UA. L'outil a également été présenté lors des réunions de haut niveau et acclamé par des organismes de développement comme une matrice pertinente pour l'élaboration et le suivi des politiques sociales.

L'atelier de Douala sera l'une d'une série de réunions des parties prenantes qui seront organisées à travers toutes les régions d'Afrique en vue de présenter l'outil aux experts en développement et de prendre en compte leurs contributions, et ainsi leur permettre de le capitaliser de manière pratique dans l'élaboration des feuilles de route pour le développement de leurs pays respectifs.

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