Afrique: Flux Financiers Illicites - Une campagne pour « arrêter l'hémorragie »

22 Juin 2015

« ARRETER L'HEMORRAGIE ». C'est le nom de la campagne qu'un Groupe de Travail Intérimaire (GTI) composé de six organisations panafricaines va lancer le 25 Juin 2015 à Nairobi au Kenya. L'objectif principal poursuivi, est d'arrêter les Flux Financiers Illicites (FFI) en provenance d'Afrique, estimés à environ 50 milliards de dollars chaque année.

Le Groupe de Travail Intérimaire (GTI) composé de six organisations panafricaines à savoir : le Réseau Africain pour une Justice Fiscale (TJN-A), le réseau Africain pour le Tiers Monde, (TWN-Af), Afrodad, FEMNET, la CSI-Afrique et Trust Africa, soutenu et accompagné par l'Alliance Mondiale pour la Justice Fiscale (GATJ) lance, le 25 Juin 2015 à Nairobi au Kenya, une plate-forme unifiée pour une campagne africaine sur les Flux Financiers Illicites (FFI). Cette initiative répond aux 15 recommandations du rapport du Groupe de haut niveau que les pays africains doivent mettre en œuvre pour endiguer ces FFI en provenance d'Afrique.

Cette campagne dénommée « ARRETER L'HEMORRAGIE » a pour objectif principal d'arrêter les FFI en provenance d'Afrique. Une note postée sur le site web de Trust Africa informe que le but est de mettre en œuvre la campagne d'une Afrique unifiée menée par des organisations de la société civile africaine avec l'appui d'autres partenaires, y compris les organisations non gouvernementales internationales (ONGI). En guise de suivi au lancement public de la campagne en Juin, souligne la même source, une manifestation parallèle aura lieu en vue de la 3ème Conférence sur le financement de l'aide au développement (FfD3) en Juillet à Addis-Abeba, en Ethiopie.

Cette campagne est justifiée par la proportion inquiétante prise par le phénomène ainsi que ses conséquences désastreuses dans le continent. A en croire les initiateurs de cette campagne, l'Afrique perd des ressources financières massives, environ 50 milliards de dollars chaque année, du fait des activités illicites de multinationales et de riches particuliers. « Ces ressources, si elles étaient retenues sur le continent, pourraient être investies dans les secteurs productifs de son économie pour ôter la population croissante de l'Afrique du sous-développement et de la pauvreté », souligne la même source.

Brandissant le rapport du Groupe de haut niveau de la Commission Economique Africaine (CEA) de l'Union Africaine sur les Flux Financiers Illicites (FFI) en provenance d'Afrique, les organisations de ce groupe de travail confient que le continent a perdu environ mille milliard de dollars (1000 milliard de US$) entre 1980 et 2008. Avant d'ajouter que d'autres estimations sont encore plus alarmantes.

Les effets multiplicateurs de ces pertes sont encore d'une plus grande amplitude. Selon elles, les FFI en provenance d'Afrique en termes réels impliquent des pertes d'emplois, de revenus, d'éducation décente, d'établissements de santé et autres infrastructures de base essentielles pour transformer structurellement l'économie des pays africains et les conditions socio-économiques des Africains.

Dans cette même veine, le rapport du Groupe de haut niveau renseigne que les principaux acteurs des FFI en provenance d'Afrique sont en général les entreprises multinationales et ceux de l'industrie extractive en particulier. Principalement, ceux du pétrole, du gaz et des mines. « Ces activités constituent une menace majeure pour le développement et la sécurité à travers le continent ».

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