Addis-Abeba — « l'Afrique dispose d'énormes atouts lui permettant de mobiliser des ressources internes pour financer le secteur de la santé à commencer par la forte croissance que connait son économie ses dernières années qui la propulse au-devant de la scène mondiale ». Tel est l'avis del'Économiste en chef et Secrétaire exécutif adjoint de la CEA, chargé de la génération du savoir M. Abdallah Hamdok, qui a co-animéun panel de haut niveau en marge de la troisièmeConférence Internationale sur le Financement du Développement aux côtés de ses paires dela Commission de l'Union Africaine, de la Banque Africaine de Développement (BAD), de l'ONUSIDA,du Fonds Global et du Gouvernement Ethiopien sur le financement national de la santé en Afrique.
Ce panel présidé par M. Guido Schmidt TRAUD,Directeur Exécutif des Nations Unies pour le Développement durable des Réseaux, a été rehaussé par la présence du Premier Ministre Ethiopien M. Hailemariam Desalegn qui a d'abord salué cette initiative avant de s'étendre sur la riche expérience de son pays en matière de financement de la santé. Le Premier Ministre a dit que grâce à une bonne utilisation de ses ressources internes, son pays a pu renverser la tendance contre les maladies telles que le VIH Sida, la tuberculose et le Paludisme avant de plaider pour une forte union entre l'Afrique et ses partenaires.
Le panel a aussi mis en lumière la portée des partenariats d'investissements public-privé et l'utilisation du financement public international pour compléter les efforts nationaux.
Animant ce panel, M. Hamdok a estimé que « les africains doivent commencer par utiliser mieux les ressources dont ils disposent, améliorer les taux d'exécution budgétaires et utiliser de manière plus efficientes les financements existants pour la santé ». Aussi a-t-il ajouté « la mobilisation des ressources internes en vue de financer la santé passe par une lutte sans relâche contre les Flux Financiers Illicites à travers lesquels des milliards quittent chaque année le continent. »
Il a en outre préconisé un certain nombre de stratégies devant permettre de mobiliser davantage des ressources pour la promotion du secteur de la santé. Il s'agit entre autres de la planification des objectifs à long terme, la mobilisation des sociétés dans chaque pays, l'augmentationdes ressources liées àl'importation d'outils de santé, se focalisant sur l'agriculture,l'éducation, les mines. Cette stratégie de mobilisation des ressources internes passe également par une meilleure collecte des taxes, un renforcement des capacités en vue de la transformation structurelle des économies,l'amélioration de la transparence au niveau des industries extractives,l'amélioration des régimes des taxes africaines dans le cadre de la lutte contre l'évasion fiscale.
Enfin pour M. Hamdok « l'amélioration de l'efficience de la dépense publique globale permet de dégager des ressources dont une partie peut être utilisée pour augmenter les dépenses de santé ».
Tous les panélistesont salué et mis en exergue le leadership des pays africains dans le cadre de la lutte contre certaines maladies comme le Sida, la tuberculose et le paludisme. Ils ont invité les pays africains à sceller des partenariats avec le secteur privé afin de créer des infrastructures et promouvoir le secteur de la santé.