Un séminaire de formation à l'irrigation et à la fertilisation s'est déroulé durant quatre jours à Bambey.
Sous l'égide de l'ambassade d'Israël à Dakar et financé par la coopération italienne, cette expérience a été couronnée par la remise de diplôme, le jeudi 6 août 205 dernier par l'ambassadeur israélien Paul Hirschson.
L'agriculture représente une part importante du développement au Sénégal a rappelé l'adjoint au Préfet de Bambey, M. Souleye Faye qui a présidé la cérémonie. C'est un secteur qui concentre plus de 60 % des emplois a détaillé Mme Ndeye Diouf Ndiaye, représentante du ministre de l'agriculture et de l'équipement rural. La formation du Programme d'Appui au Programme National d'Investissement Agricole (PAPSEN) a été entièrement financée par le gouvernement italien qui a prêté 30 millions d'euros pour la mise en place de ce projet de grande envergure qui a pour objectif de réaliser 400 hectares de fermes horticoles et arboricoles. Durant ces quatre jours, producteurs, agriculteurs et techniciens venus de Diourbel, Fatick et Thiès ont reçu une formation complète alliant théorie et pratique sur la technique du goutte-à-goutte.
La technique du goutte-à-goutte
Ndeye Diouf Ndiaye déclare qu'il s'agit d'une formation venue à point nommé. Cette technique permettra, selon elle, de mieux maîtriser l'eau, « un élément primordial de la stratégie de relance pour l'accélération de la cadence maraîchère ».
Les invités ont eu le privilège de visiter la ferme de Toubatoul. Elle s'étend sur cinq hectares entretenus par 50 ménages. M. Aliou Diouf, l'expert agricole qui encadre le projet, nous a expliqué que la formation délivrée par le PAPSEN permet au paysan de faire 700 à 1 million de chiffres d'affaires. « Une fois toutes les dépenses faites, il profite de 200 mille francs de bénéfice réel ». Une véritable aubaine pour des populations qui sont soumises aux volontés climatiques. La technique du goutte-à-goutte leur permet de s'adapter aux caprices de la nature et de cultiver toute l'année.
Lors de la visite, M. Diouf nous a aussi assuré que cette formation était la première d'une série de trois qui auront lieu cette année. Des séminaires qui seront orchestrés par l'Etat d'Israël qui « fournit les outils nécessaires et dispense les formations ». Il a, pour finir, insisté sur les ambitions du PAPSEN « l'objectif est de former 900 paysans d'ici décembre sur les différents aspects de l'horticulture, de la fertilisation, de l'irrigation mais aussi du management car quand nous nous retirerons, ils devront s'organiser seuls ».
Une agriculture de qualité pour une santé durable
En début de cérémonie l'adjoint au Préfet de Bambey est revenu sur l'importance de développer le secteur de l'agriculture. « Lorsque les populations s'alimentent mieux, la santé s'améliore et le pays se développe ». Souleye Faye a aussi rajouté qu'il était primordial de mettre fin à « l'insécurité et à l'exode rural causés par la sous-nutrition».
L'aménagement des 400 ha explique Mme Yassine N'Dour représentante de L'Institut Sénégalaise de Recherche Agricole (ISRA), « aura un impact significatif sur le rendement ». Il est important de rappeler que ce secteur essentiel a subi une forte baisse de son PIB, passé de 20% en 1960 à 12.5 % en 2009.
La représentante de l'ISRA nous a ensuite confié qu'elle espère fortement que cet enseignement se couronnera de succès. En effet, les précédentes installations se sont fortement détériorées car elles étaient défectueuses. « Quand l'installation est ratée, tout ce qui suit sera impacté. C'est la base donc j'espère que les agriculteurs qui ont appris cette technique l'ont bien assimilé et que cela va servir ».
Les stagiaires attendus pour la démultiplication
Ce stage de quelques jours, nous relate un des étudiants ayant participé, a raisonnablement allié la théorie et la pratique. « Il nous a été dispensé deux jours de classe et puis nous sommes sortis pour aller apprendre la technique du goutte-à-goutte dans les champs ». Une semaine qu'il qualifie d'enrichissante et qu'il espère pouvoir rapidement mettre en pratique.
La cérémonie s'est déroulée en présence du maire de la ville de Bambey Khalifa Ababacar Mbodj, ainsi que les représentants des différentes structures qui ont permis au projet de voir le jour. Les différents invités ont remis tour à tour des certificats d'aptitude à l'irrigation aux 23 élèves prêts à retourner dans leurs villages respectifs pour une démultiplication des techniques apprises.