Afrique: Transformation de l'agriculture - La vision d'Adésina Akinwumi prend forme

Présidium lors de l'ouverture officielle de la Conférence Internationale de Haut niveau sur la transformation de l'agriculture en Afrique, Centre Internationale de Abdou Diouf, Diamniadio, le 21 octobre 2015.
20 Octobre 2015

Près d'un mois après sa prise de fonction à la tête de la Banque Africaine de Développement (BAD), Adésina Akinwumi déroule. Sa vision sur l'agriculture est matérialisée par la Conférence de Haut niveau sur la Transformation de l'Agriculture en Afrique que la BAD, organise du 21 au 23 octobre 2015 à Dakar, en collaboration avec l’État du Sénégal.

La Conférence de haut niveau sur l'Agriculture et l'Agro-alimentaire qui s'ouvre ce 21 octobre 2015 à Dakar a été lancée, ce mardi par le représentant résident de la Banque Africaine de Développement. Face à la presse, Mamadou Lamine N'Dongo informe que l'idée de cette rencontre qui va se tenir au Centre Internationale de Conférence Abdou Diouf de Diamniadio découle de la nouvelle vision exposée par le Président Adésina Akinwumi dans son discours prononcé à Abidjan lors de la prise de fonction à la tête de la BAD le 1er septembre 2015.

A son avis, cette vision visait, entre autres, la résolution de l'insécurité alimentaire et les problèmes nutritionnels en Afrique, à travers une transformation à grande échelle de l'agriculture et en libérant le potentiel agricole du continent.

M. N'Dongo de rappeler que le nouveau président de la BAD indiquait en des termes très forts que « l'Afrique doit se nourrir elle-même ». Dans la même veine, M. Akinwumi soulignait qu'il était inconcevable qu'un continent avec d'abondantes terres arables, de l'eau, une réelle diversité de ses ressources agro-écologiques et un climat favorable, puisse souffrir de malnutrition et soit importateur net de produits alimentaires.

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Une conviction qu'il traduit par : « ce n'est qu'en transformant rapidement son secteur agricole que l'Afrique pourra répondre aux besoins alimentaires croissants de sa population, augmenter les revenus de ses millions d'agriculteurs – en majorité des femmes- et créer les emplois nécessaires pou sa jeunesse ».

Lors de son discours d'Abidjan, le nouveau président de la BAD avait appelé donc à penser différemment en développant l'agriculture comme une entreprise, pour qu'elle devienne un secteur qui crée des richesses et non un secteur qui gère la pauvreté.

Pour M. N'Dongo, la présente conférence de Dakar s'inscrit dans le cadre de l'appel de M. Akinwumi où tous les dirigeants africains sont invités à se joindre à la BAD pour définir ensemble et lancer un programme de transformations du secteur agricole en Afrique.

A la quête d'un agenda pour la transformation agricole de l'Afrique

La conférence de Dakar se tient dans un contexte particulier où l'agriculture assure la subsistance de 80% de la population africaine, qui emploie près de 60% des africains économiquement actifs, qui génère 63% des revenus des ménages ruraux. Devant cet état de fait, les responsables de la BAD pensent que la rencontre de Dakar représente une plateforme unique pour le lancement de nouvelles initiatives pour la transformation de l'agriculture en Afrique.

Pour eux, elle arrive à son heure et répond directement au nouvel agenda de développement post-2015 qui répond à trois Objectifs de Développement Durable (ODD) dont l'éradication de la pauvreté dans toutes ses formes, l'élimination de la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir l'agriculture durable. Il sera aussi question de la promotion du travail décent et la croissance économique.

Face à ces enjeux de taille, il est ainsi attendu des chefs d'État, des Ministres, des gouverneurs de Banque Centrales, des institutions de développement partenaires, des chefs d'entreprises, des organisations paysannes, le monde universitaire et la société civile.

Le représentant résident de la BAD au Sénégal confie que ces décideurs doivent élaborer un agenda pour la transformation agricole de l'Afrique et dégager des mesures concrètes appelées à être exécutées sans délais pour appuyer rapidement les pays à diversifier leurs économies.

Des décisions qui devraient également aider les pays à garantir la valeur ajoutée à leurs produits agricoles, amener l'Afrique à se positionner sur la chaîne des valeurs agricoles mondiales, développer le commerce agricole, réduire les importations agricoles et contribuer à assurer une stabilité macroéconomique et budgétaire.

Des engagements forts attendus des gouvernements

« Ensemble mettons fin à la faim ». C'est le cri de guerre lancé par Mamadou Lamine N'Dongo qui confie que la conférence devra déboucher sur des engagements forts des gouvernements à entreprendre les réformes nécessaires pour faire de l'agriculture une priorité. Dans cette même dynamique, l'engagement du secteur privé à s'impliquer davantage dans le secteur agricole à toute la chaine de valeur est souhaité.

Ces assises de Dakar devront aider à la définition de mécanismes innovants de financement de l'agriculture en Afrique. Elles devront donner un coup de fouet à l'engagement de la BAD à travailler avec les autres partenaires pour contribuer à relever les défis alimentaires et nutritionnels du continent.

La Banque Africaine de Développement (BAD) a ainsi jeté son dévolu sur Dakar pour organiser cette conférence de haut niveau. Un choix qui, de l'avis de M. N'Dongo repose sur le leadership du Sénégal en Afrique et dans le monde. A cela s'ajoute, la convergence de vues et de vision ainsi que la volonté partagée du Président Macky Sall et le Président Adesina Akinwumi de faire de l'agriculture le moteur du développement de l'Afrique.

Il y a également l'expérience du Sénégal, ses approches innovantes et les progrès réalisés dans le secteur agricole qui font du pays « une source d'inspiration ». D'ailleurs, en marge de la conférence, une série d'expositions où différents acteurs sénégalais du secteur agricole vont démontrer l'étendue de leur savoir-faire, est prévue.

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