New Delhi — Lors du Forum des entreprises Inde-Afrique, dans un discours liminaire qui a fait un fort écho dans une salle de plus de 1000 participants, le Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l'Afrique (CEA), M. Carlos Lopes,réclame une approche plus audacieuse, agile et rapide pour une vision commune entre une Inde dynamique et une Afrique renaissante. Lopes explique que les deux derniers avec le rôle dominant de la Chine dans l'économie mondial(latroïka) pourraient changer la face de l'économie mondiale.
Peu nombreux sont ceux qui auraient présagé la domination économique de la Chine. Aujourd'hui, la performance de l'Inde est célébrée. Sans aucun doute, l'Afrique est le prochain candidat, avec 10 des 20 économies les plus dynamiques au monde.
M. Shri Sumit Mazumder, Président de la Confédération de l'industrie indienne était présent au Forum des entreprises Inde-Afrique qui s'est tenu en marge du Sommet Inde-Afrique du 26 au 30 octobre, à New Delhi; la Confédération de l'industrie indienne et la Commission économique pour Afrique ont publié conjointement une publication révolutionnaire intitulée: «Afrique-Inde: Réalités et Données chiffrées (2015)». La publication est centrée sur les secteurs clés où l'Afrique et l'Inde veulent s'investir.
Selon Lopes, le partenariat profite tout aussi bien à l'Afrique,en tant qu'un des principaux bénéficiaires de la coopération technique de l'Inde, qu'à l'Inde, jouissant de la relation.
Il dit que le continent a bénéficié d'une aide de partenariat pour le développement d'une valeur de 2 milliards de dollars provenant de l'Inde, avec l'Ethiopie, le Sénégal et la République du Congo en tête des plus grands bénéficiaires. L'Inde est même allée au-delà dans l'attribution de crédits valant 7,4 milliards de dollarspour les secteurs de l'énergie et de l'ingénierie.
M. Lopes ajoute que 25000 bourses ont également été distribuées aux Africains à la suite du deuxième Sommet Afrique-Inde et aujourd'hui, plus de 6000 étudiants africains sont inscrits dans des établissements d'enseignement supérieur en Inde.
Bien que ces réalisations soient impressionnantes, en tenant compte du PIB communautaire par habitant de l'Afrique, ce dernier est plus élevé que celui de l'Inde, pour une population plus petite. Il souligne que la taille de l'Afrique dans le commerce mondial est plus élevé que celle de l'Inde et que le continent s'identifie à l'Inde en termes de vitesse de croissance au cours de la dernière décennie et demie.
Il exhorte qu'il est désormais temps pour un partenariat Afrique-Inde car il est évident que tous deux ont à gagner dans cette relation.
Il souligne que l'Inde et l'Afrique ont à gagner en étant des dividendes démographiques et d'ici 2050, la population de l'Afrique et de l'Inde ensemble représentera 43% de la population mondiale et les opportunités sont nombreuses pour stimuler le commerce, augmenterles investissements. Il ajoute qu'en abattant les bonnes cartes, L'Afrique et l'Inde pourraient avoir un impact sur les intérêts géopolitiques complexes et émerger en tant qu'une force redoutable. Tous deux ont des marchés importants et une nouvelle génération de consommateurs de la classe moyenne.
Lopes souligne que l'Afrique est en phase de devenir une plaque tournante pour les investissements provenant de l'Inde car un quart des exportations totales de produits pharmaceutiques de l'Inde ont été expédiés en Afrique, allant de produits chimiques et engrais aux services financiers, logiciels et télécommunications. «Imaginez les recettes qui pourraient être générées en investissant dans la formation et la production pharmaceutiques, et la fabrication de médicaments locales», dit-il. Il ajouteque cela pourrait ouvrir une voie durable pour les systèmes de santé en Afrique ainsi que créer des emplois modernes, stimuler les activités économiques et accroître les investissementsde nombreuses façons.
Mettant en garde sur le récit unilatéral de la relation Afrique-Inde, il dit qu'en 2013, 26% des stocks d'investissements directs étrangers en Inde, soit un montant de 65 milliards de dollars, provenait en fait uniquement de l'Afrique. Ce montant est plus élevé que ceux provenant du Brésil, de la Chine, de la Fédération de Russie ou des États-Unis. Il souligne que davantage doit être fait pour inciter plus d'investissements africains en Inde reposant plus sur une force économique plus durable et réelle que sur des opportunités de marchés financiers.
Étaient également présents au Forum, d'autres dignitaires notables tels que Sushma Swaraj, Ministre des affaires extérieures, gouvernement de l'Inde, Erastus Mwencha, Vice-Président de la Commission de l'Union africaine, Shri, Jyotsna Suri, Président de la Fédération des chambres de commerce et d'industrieindiennes et Shri Rana Kapoor, Président deschambres de commerce associées de l'Inde.