Victoria Falls — ClimDev-Afrique) - Selon Dr Fatima Denton, Coordonnatrice du Centre africain pour la politique en matière de climat (CAPC), et Directrice de la Division des initiatives spéciales à la Commission économique pour l'Afrique, la 5ème Conférence annuelle sur le changement climatique et le développement en Afrique (CCDA 5) qui a pris fin ce week-end, à Victoria Falls, au Zimbabwe a motivé l'Afrique à participer de façon plus positive lors des prochaines négociations sur le climat à Paris,.
Lors de la session de clôture, après 3 jours de conférence où figuraient des représentants de la Banque africaine de développement, de la Commission de l'Union africaine et du Gouvernement du Zimbabwe, Dr Denton a manifesté un optimisme quant à sa conviction que l'Afrique possède des solutions pour relever les défis du changement climatique qu'elle peut partager avec le reste du monde.
Elle affirme que nous ne pouvons nous permettre d'aller à Paris en qualité d'observateurs passifs dans les négociations. Et tout semble clair pour elle maintenant, après cette Conférence, que le développement doit rester central dans notre planification pour le changement climatique et s'appuie du modèle de contributions prévues déterminées au niveau national (INDC) comme un exemple parmi plusieurs processus qui ne fonctionnera pas en Afrique s'il n'est pas ancré sur les priorités de développement de l'Afrique.
Elle dit que lors de la conférence de nombreuses personnes ont émis leurs inquiétudes qu'en au déroulement des négociations à Paris et que l'Afrique n'a pas droit à l'erreur à Paris parce que le changement climatique, au centre des aspects du développement de l'Afrique, est le défi le plus redoutable auquel le continent fait face.
Elle ajoute: «Voilà pourquoi nous devons encore mettre en avant toute notre ambition pour un résultat positif avec pour objectif de faire avancer notre programme, surtout en ce moment où nous sommes conscients et confiants de ce le continent peut réaliser».
M. Almami, représentant la Commission de l'Union africaine, était tout aussi optimiste de la portée des résultats de la 5ème Conférence dont l'objectif est de renforcer la position de l'Afrique lors des négociations à Paris; et a remercié les partenaires au développement pour leur assistance soutenue et continue pour l'organisation d'une telle conférence.
Il dit que les exposés de grande qualité et la profondeur des discussions ont non seulement contribué à renforcer la position de l'Afrique pour chaque négociation, mais ont contribué également à mieux comprendre la différence entre ce qui est souhaitable et ce qui est réalisable dans les négociations sur le climat.
M. Justus Kabyemera, Coordonnateur du Fonds spécial ClimDev-Afrique, à la Banque africaine de développement, préconise un examen plus approfondi du fonds commun des ressources financières, humaines et les capitaux de l'Afrique et d'investir dans des approches novatrices afin de puiser dans ce fonds.
Afin d'avoir des recommandations fermes et conjuguées, j'aimerais mettre l'accent sur deux opportunités: Les quatre fonds de capitaux importants pour l'Afrique (les réserves de devises, les fonds de pension, les fonds souverains et les transferts de fonds de la diaspora) atteignent un montant total d'environ 939 milliards de dollars américains sur la base d'estimations prudentes. Ce montant n'est pas loin du billion de dollars. Il se demande comment pour attirer ces fonds et les investir dans le financement pour le climat.
Il rappelle que l'Afrique est aussi un continent riche en ressources naturelles. Il y a un fort besoin de puiser dans cette richesse tout en équilibrant son utilisation pour les générations futures. Et explique que les ressources naturelles de l'Afrique peuvent rapporter une estimation de 13 à 14,5 billions de dollars américains.
Il présage qu'une fois que le continent aura démontré et inspiré la confiance, de nombreuses sources financières mondiales pourront être exploitées, ainsi la position solide de l'Afrique pourra être celle qui va de pair avec la stratégie d'industrialisation de l'Afrique.
Dans un discours préparé par l'un de ses représentants, le Ministre zimbabwéen de l'environnement, de l'eau et du climat, Mme Oppah Muchinguri a rassuré les participants de l'engagement de son pays à «contribuer sans effort à l'issue de l'accord de Paris et du développement durable de l'Afrique».
Elle rappelle l'appel lancé par le vice-président en ce qui concerne la promotion de mise au point des technologies à faible émission de carbone et le financement pour la mise au point et le transfert des technologies; un espace équitable et disponible pour le développement et la nécessité de permettre aux pays en développement de se développer d'abord avant de penser à une économie verte.
Il appelle les négociateurs africains à veiller à ce que l'accord sur climat de 2015 fournisse un cadre clair pour des moyens de mise en œuvre qui puissent être mesurés, notifiés et vérifiés avant de rappeler le principe impératif de responsabilités communes mais différenciées et des capacités respectives dans le nouvel accord.
Plus de 400 scientifiques, décideurs politiques et de représentants de la société civile ont pris part à la 5ème Conférence annuelle sur le changement climatique. Parmi les 800 communications reçues par le secrétariat de la conférence, 60 contributions scientifiques ont fait l'objet de discussions.
Ayant cela à l'esprit, il est juste de dire que bien que beaucoup dénoncent encore le manque de contribution à la recherche des scientifiques africains dans le débat mondial sur le climat, l'Initiative ClimDev-Afrique a, en cinq ans, constitué un nombre impressionnant de publications scientifiques sur le changement climatique .
Le thème de la 5ème Conférence sur le changement climatique et le développement en Afrique, «L'Afrique, le changement climatique et le développement durable: quel enjeu à Paris et au-delà» est bien choisi car il a permis d'encadrer les présentations et les discussions de manière à ce que des propositions concrètes puissent renforcer les contributions de l'Afrique à la Conférence des parties (CDP21), prévue pour la fin de ce mois, à Paris, en France. La Conférence de Victoria Falls intervient au cours d'une année historique où les négociations mondiales sur le climat sont au cœur du sujet et le contenu et les résultats qui en découlent auront une incidence sur la position de l'Afrique en matière de changement climatique pour les prochaines années.