Le président du Rwanda s’est vu décerné le prix MEDays 2015 par l’Institut International Amadeus. C’était à l’occasion de l’ouverture officielle de la 8ème édition de cet événement, hier, mercredi 11 novembre à Tanger, Maroc. Très ému, le chef de l’Etat rwandais annonce la levée de toutes barrières à l’entrée des Marocains désirant visiter ou investir dans son pays.

Les résultats économiques forts appréciables du Rwanda avec un taux de croissance en moyenne de 8% ces dix dernières années, sous le leadership de son actuel président, sont récompensés par l’institut international Amadeus. Paul Kagamé a été désigné lauréat du Grand Prix MEDays 2015. Il a reçu un trophée dans ce sens à l’ouverture de la huitième édition des MEDays hier, mercredi 10 novembre 2015 à Tanger, Maroc.

Le président de l’Institut Amadeus justifie leur choix sur Paul Kagamé qui, à son avis, symbolise non seulement l’espoir et le renouveau de son pays mais également l’émergence d’une Afrique souveraine et gagnante. « Cette distinction récompense le parcours personnel mais également la vision d’un homme qui a su stabiliser, reconstruire, réconcilier et développer son pays ».

M. Brahim Fassi-Fihri estime que le président rwandais a donné à toute l’Afrique une leçon claire qui est : « à force de travail, il n’y a pas de nation maudite. Que le passé n’est pas un obstacle lorsqu’il existe la volonté de forger la vie, qu’après une tragédie que votre pays a connu, un vécu douloureux avec le génocide de 1994, l’espoir est possible ».

Les responsables d’Amadeus pensent que « le Rwanda d’aujourd’hui symbolise l’espérance africaine en des lendemains radieux » et que le Président Kagamé est à la pointe de ce combat.

« Hier stigmatisé, aujourd’hui donné en model parce que grâce à votre vision et votre leadership votre pays truste les premières places africaines de tous les classements internationaux de référence : le Rwanda est compétitif et attractif », dira le président de l’Institut Amadeus.

Une distinction qui ne laisse pas insensible son lauréat. Très ému par cette marque de reconnaissance à son égard, Paul Kagamé considère que « ce prix célèbre les valeurs de la paix et de la démocratie. En reconnaissant les efforts tout au long de ce voyage qui a été celui de notre nation, vous avez honoré les luttes du peuple rwandais, sa résilience ».

Avant d’interpeller le monde entier sur l’image qu’il se fait de son pays. « Ce qu’il faut savoir sur le Rwanda ce n’est pas qu’un génocide qui s’y est produit mais comment nous les Rwandais nous avons surmonté cette tragédie ».

La Co-émergence clé de sa réussite rwandaise

Avec ce prix, les responsables d’Amadeus pensent que le thème de ces MEDays 2015 des Chocs à la Co-émergence, prend tout son sens. A leur avis, l’émergence des pays en voie de développement est la meilleure alternative pour lutter contre toutes les formes d’obscurantisme et pour répondre aux nombreux défis dans le monde actuel. Ce qui leur permet de souligner qu’un pays comme le Rwanda a le potentiel de faire profiter ses voisins de sa formidable croissance avec une volonté de mettre le capital humain au cœur du développement de son pays.

Livrant les clés de la réussite rwandaise, dans un discours magistral, le président Kagamé avance que la paix est le point de départ de la croissance et du développement « mais la paix est bien plus que la seule absence de la violence. La vraie paix c’est surtout un état d’esprit. C’est une condition, un prérequis lorsque les citoyens sont considérés comme des citoyens entiers, des partenaires. Lorsqu’ils sont tous mobilisés vers une vraie politique et qui sont à même de participer à a gouvernance de leur destin ».

Pour lui, le progrès économique et social réalisé au Rwanda se fonde sur tous les prérequis qui ont pour nom sécurité, sureté des gens, responsabilité à travers une gouvernance inclusive... « Tous ces éléments ont été à la base du retour de notre dignité en tant que nation mais également pour recouvrer et pour réaliser une contribution réelle en tant qu’Etat membre de la communauté internationale ».

Le Rwanda ouvre grandement ses portes aux Marocains

Les MEDays 2015 vont certainement marquer les esprits surtout ceux des habitués de cet événement. Des paroles et déclarations d’intension, cette huitième édition sort du lot avec un acte de taille. Le président rwandais, prix MEDays 2015 a annoncé la levée de toutes procédures de demande de visa pour les Marocains désirant se rendre dans son pays. Une mesure fort appréciée par l’assistance constituée en majorité d’hommes d’affaires, d’investisseurs, et entres autres professionnels des finances. « Je dis à mes frères et sœurs marocains, comme les Africains, les Marocains peuvent visiter le Rwanda sans demander un visa ». Une annonce accompagnée par un salve d’applaudissements.

Le président de l’Institut Amadeus l’a clairement dit auparavant, au-delà de la célébration de la consécration du Rwanda en tant que modèle à suivre pour l’Afrique, au-delà de se glorifier d’un Rwanda compétitif tant sur le plan économique que social, « ce Grand Prix est une expression de la volonté commune du Maroc et du Rwanda d’ouvrir un nouveau chapitre de leurs relations politique et économique ».

Un acte qui donne une place de choix dans le cœur du président Kagamé et sa population. « Le Maroc est bien plus qu’un pont entre un lieu et un autre. C’est un pays pétri d’histoire qui est au cœur du continent africain non seulement sur le plan géographique mais encore c’est un pays qui se trouve au cœur d’expériences multiples ».
Le chef de l’Etat du Rwanda a rappelé le fait que les Marocains soient, à son avis, restés droits, ont gardé leur identité et contribué pour le reste de l’Afrique malgré les péripéties identitaires causées par colonisation.

Il fait savoir que toutes bonnes actions menées par le Maroc dans le continent sont les bienvenues au Rwanda, « nous voyons déjà cela se produire par des investissements de toute sorte dans le cadre de collaboration productive. Je crois que cela ne devrait être qu’un début. Le Rwanda est considéré comme l’un des pays ayant des taux de croissance les plus élevés, les plus sûrs et un des pays où il est le plus facile à faire des affaires ».

Avec une démarche d’ouverture, Paul Kagamé fait savoir « dans les prochaines années, j’espère que nous pourrons accueillir d’autres investisseurs et entrepreneurs marocains dans mon pays ».