Coïncidence malheureuse ou sens du flair par rapport aux questions de l’heure ? La question du terrorisme s’est invitée aux MEDays 2015 qui ont pris fin le samedi 14 novembre 2015 à Tanger au Maroc, lendemain des attentats de Paris. Le président de l’Institut Amadeus, M. Brahim Fassi-Fihri, revenant sur les recommandations pour une co-émergence de l’Afrique, plaide pour une démarche inclusive dans la lutte contre le terrorisme au niveau mondial.
Les derniers attentats de Beyrouth et de Paris se sont invités à la huitième édition des MEDays 2015 qui ont pris fin le samedi 14 Novembre à Tanger.
Une situation qui confirme la pertinence du choix de l’Institut International Amadeus, initiateur de cet événement, ayant mis les projecteurs sur « Les chocs à la co-émergence ».
Un thème global relayant la nécessité d’une paix globale et pérenne pour une croissance durable en Afrique et dans le monde.
Interpellé sur les derniers attentats terroristes survenus au Liban et en France, le président d’Amadeus de lancer : « On est dans une guerre totale ».
M. Brahima Fassi-Fihri estime que cette situation devrait conduire à un changement de paradigme dans la lutte contre l’extrémisme en adoptant une autre démarche. « Aujourd’hui, il est essentiel de sortir des faux débats et des discussions stériles. Devant la menace terroriste, le monde doit être conscient que la réponse doit être globale ».
Avec cette résurgence d’attentats terroristes notée cette année, surtout en France, les débats semblaient faire hors sujet avec un focus sur des thématiques loin du réel et du concret.
C’est dans ce contexte que M. Fassi-Fihri pense qu’«on ne peut plus décider que tel pays doit être autour de la table et tel autre non. Il faut réunir l’ensemble des nations parce que nous vivons tous dans un monde dangereux. La menace terroriste est réelle et concrète. On est dans une guerre totale ».
De l’avis du président de l’Institut Amadeus, « les attentats odieux de Paris et de Beyrouth ont démontré qu’il fallait passer à l’action ». Pour lui, il n’est plus question de se limiter à des discours politiques ou à la langue de bois.
« Il est essentiel de corriger le tir. Nous sommes dans une guerre totale en faveur de ceux qui cherchent à déconstruire l’image d’une religion telle que l’islam, une religion de paix, une belle religion ».
M. Fassi-Fihri considère que les musulmans ne peuvent pas être otages de ceux qui osent parler au nom de l’islam. « C’est intolérable et la communauté internationale doit réagir de manière inclusive.
L’ensemble des pays doit se réunir plus vite sans pouvoir donner de blanc sec à un pays ou à un autre ».
Avant de préciser : « Aujourd’hui, c’est une responsabilité collective et je crois que le Maroc, en tant que pays arabe, sous la conduite éclairée de sa Majesté Mohamed VI qui a une vision, qui a su réformer le champ religieux, peut apporter beaucoup en matière de lutte contre l’extrémisme violent et l’expérience marocaine le démontre ».
Ce qui, d’après lui, va également se faire à travers la coopération politico-sécuritaire.
L’Algérie appelée à la raison
Les MEDays 2015 se sont clôturés sur une note d’espoir avec la volonté d’asseoir la paix gage de la co-émergence. C’est ainsi que la déclaration de Tanger a rappelé la nécessité de relancer l’Union du Maghreb Arabe(UMA).
« Nous avons appelé l’Algérie à la raison parce qu’il est inadmissible de continuer à garder une frontière fermée. L’Algérie a interrompu les échanges sectoriels et les échanges ministériels avec le Maroc en vue de l’ouverture des frontières. Je crois qu’il est plus urgent de relancer ce processus. Le Mahgreb face à l’ensemble de ces défis, y compris la lutte contre le terrorisme, doit être uni ».
Il faut rappeler que les MEDays 2015 ont passé au peigne fin les chocs qui animent le monde actuel. En plein cœur de l’hiver arabe, le proche orient et le moyen orient n’en finissent pas des crises.
Des chocs qui sont entre autres la résurgence fulgurante de DAESH, la guerre civile au Yémen, la tragédie syrienne et ses ramifications avec les flux migratoires, le repositionnement de l’Iran sur la scène internationale, le retour en force de la Russie dans l’échiquier international, la défragmentation libyenne ainsi que l’éternelle et aussi question centrale crise palestinienne…