La communauté scientifique ouest africaine et internationale vient de livrer sa contribution en vue de la 21e Session de la Conférence des Parties à la Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP21) prévue cette fin d'année à Paris. Elle l'a fait au terme de la deuxième Conférence Internationale « Approche écosystémique de la gestion des pêches et de l'environnement marin dans les eaux ouest-africaines », ICAWA 2015. Une rencontre que la Commission Sous Régionale des Pêches (CSRP), a organisé du 17 au 19 Novembre 2015 à Dakar, en collaboration avec l'Institut de recherche pour le développement (IRD).
En vue de la 21e Session de la Conférence des Parties à la Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP21), les centres de recherche en activités maritimes ou océanographiques ont donné des indications aux gouvernements africains. Au terme de la deuxième Conférence Internationale «Approche écosystémique de la gestion des pêches et de l'environnement marin dans les eaux ouest-africaines », ICAWA 2015, tenue du 17 au 19 novembre à Dakar, la communauté des chercheurs exerçant dans l'écosystème océanographique a confiné sa vision dans une déclaration dénommée « Océan Climat ».
Un document à travers lequel, les organisations et autres institutions signataires rappellent que l'Océan atlantique tropical, ses écosystèmes marins et ses littoraux, constituent un bien commun aux citoyens ouest-africains et à leurs nations au travers de leur juridiction respective sur leur Zone Économique Exclusive. En Afrique comme ailleurs, soulignent-elles, la dimension culturelle et le lien avec l'Océan sont particulièrement prononcés dans de nombreux États africains et dépassent la seule dimension économique multisectorielle, et contribue significativement au produit intérieur brut des États concernés.
Les institutions et organisations signataires de ce document estiment cette Déclaration est une contribution ouest africaine aux autres initiatives qui ont émergé à travers le monde pour souligner l'importance du rôle des Océans dans le climat à l'heure de la CoP21.
Elles estiment que l'adhésion à la Déclaration Océan Climat de Dakar d'autres institutions de recherche, universités, organisations gouvernementales et non gouvernementales est fortement encouragée. Le contenu et la forme de la Déclaration Océan Climat de Dakar sont appelés à évoluer pour une meilleure prise en compte de l'attachement des États africains à relever les défis liés aux changements climatiques, illustré notamment par l'organisation de la CoP22 sur le continent africain.
La spécificité de leur Déclaration « Océan Climat » de Dakar est d'appuyer (i) le fort besoin de suivi, d'évaluation et de surveillance des paramètres clefs de l'environnement marin des États africains bordant l'Atlantique tropical ainsi que (ii) le besoin accru d'évaluation des impacts du changement climatique sur les secteurs de la pêche et de l'environnement marin au sens large.
C'est ainsi qu'en se basant sur les textes réglementaires régissant la gestion et la protection des ressources halieutiques et océanographiques elles jugent primordial d'insuffler un élan politique autour des problématiques « Océan et Climat », afin de favoriser l'engagement des États membres de la Convention- Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques, des partenaires techniques et financiers œuvrant en Afrique de l'Ouest ainsi que des Agences du Système des Nations Unie. Ceci, pour une meilleure prise en compte de l'Océan, des écosystèmes marins et des littoraux, et plus largement de l'environnement marin, dans les négociations sur les changements climatiques.
Au terme de leurs assises de Dakar initiées par la Commission Sous Régionale des Pêches (CSRP), en collaboration avec l'Institut de recherche pour le développement (IRD), les signataires soulignent que les impacts des changements climatiques et le rôle de l'Océan dans le processus de réchauffement global ne doivent pas éluder d'autres problématiques telles que les impacts de la surpêche et de la pollution marine sur l'Océan, les écosystèmes marins et les littoraux. A leur avis, ce constat doit encourager la synergie des efforts de mutualisation des moyens humains et logistiques de toutes les parties prenantes ainsi que l'élaboration de format standard sur les données acquises et méthodes déployées.
Pour eux, les changements climatiques et le réchauffement des Océans sont reconnus comme étant en majeure partie d'origine anthropique par toutes les parties prenantes de la CoP21 en particulier à la Conférence des Ministres africains de l'Environnement (AMCEN). Avant de faire remarquer que l'acidification des Océans et notamment de l'Atlantique et des écosystèmes d'upwelling en particulier, est un fait avéré dont les conséquences ne sont pas encore bien maitrisées malgré un risque majeur de bouleversement écosystémique.
Ils considèrent également que les institutions de recherche doivent, dans la mesure de leurs moyens, sensibiliser les acteurs et gestionnaires œuvrant sur l'Océan, les écosystèmes marins et les littoraux, ainsi que le grand public pour une collaboration accrue entre la science et la société.
Devant cet état de fait, ils appellent, entre autres, la communauté scientifique ouest africaine et internationale à se mobiliser pour travailler ensemble sur les changements observés dans l'Océan, les écosystèmes marins et les littoraux du fait du dérèglement climatique, afin de répondre à l'article 8 et informer les représentants politiques et institutionnels des États africains membres de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques.