Paris, France — ClimDev-Afrique) - Le Secrétaire exécutif du Conseil des ministres africains chargés de l'eau (AMCOW), M. Bai Mass Taal, se réjouit de la centralité de l'eau dans les débats mondiaux sur le changement climatique.
Dans son discours, lors d'un panel de haut-niveau sur l'eau et le changement climatique dans le contexte des Objectifs de développement durable, M. Taal dit que le changement climatique et l'eau sont indissociables l'un de l'autre et qu'il est maintenant impossible d'envisager des programmes de développement sans tenir compte de l'impact de l'eau dans la mise en œuvre de ces programmes.
Selon lui, la corrélation entre l'eau et le changement climatique explique leur centralité en tant que crises les plus graves que l'humanité puisse connaître dans les prochaines décennies. Du fait de cette corrélation et de son importance, il suggère que le changement climatique et les questions de l'eau, deux éléments distincts ne forment qu'un seul problème de développement.
D'un côté, nous avons des régions confrontées à des problèmes de sécheresse et de l'autre des régions affectées par des inondations intenses, la fonte des glaces ou la montée du niveau de la mer.
Taal ajoute que ce sont quelques-uns des arguments qui devraient militer en faveur de l'intégration des spécialistes de l'eau à chaque étape des négociations sur le climat et allègue que le changement climatique ne doit pas se limiter à une question environnementale mais doit inclure les préoccupations de l'hydrologiques et de l'agriculture.
M. Amadou Mansour Faye, Président de l'AMCOW et Ministre de l'eau et de l'assainissement du Sénégal, prenant la parole lors du même panel approuve l'approche de M. Taal et informe les participants que son pays a récemment lancé le Programme de prorogation de l'eau, du climat et du développement en Afrique car comme il l'a laissé entendre, l'eau est synonyme de vie.
Le ministre sénégalais explique que l'eau joue un rôle capital à tous les niveaux du système climatique ... que ce soit dans le cadre de l'atmosphère, l'hydrosphère, la cryosphère, la surface terrestre et la biosphère, les impacts du changement climatique se font ressentir principalement par l'eau.
En Afrique, le développement social et économique durable repose particulièrement sur le secteur agricole dont dépendent quelque 70 pour cent de la population et 80 pour cent des pauvres. Toutefois, seulement 7 pour cent des terres arables en Afrique sont irriguées mais 4 pour cent en Afrique sub-saharienne. En revanche, 38 pour cent des terres arables en Asie sont irriguées.
En conséquence, 3 pour cent des ressources en eau sont utilisées pour l'agriculture subsaharienne contre 20 pour cent en Asie. Étant donné qu'un tiers de la population sub-saharienne souffre de malnutrition au moment où le continent verra sa population passer de 700 millions d'habitants en 2015 à 1,2 milliard d'habitants en 2030, les possibilités d'améliorer les moyens de subsistance des communautés rurales par une meilleure gestion des ressources en eau sont illimitées.
Le Secrétaire exécutif du Conseil des ministres africains chargés de l'eau rappelle que l'année 2015 est une année charnière pour le monde entier en général et pour l'Afrique en particulier car elle marque la fin des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et le début du Programme post-2015. L'objectif des OMD était de s'assurer que 50% de la population en Afrique ait accès à l'eau potable et à l'assainissement.
Selon lui, des progrès ont été réalisés et AMCOW s'attèle à faciliter les politiques d'assainissement de l'eau dans de nombreux pays africains. Il fait remarquer qu'il n'existait aucun ministère en charge de l'eau et de l'assainissement en Afrique avant 2002 mais depuis lors de nombreux pays dont le Burkina Faso, le Sénégal et le Nigéria possèdent un tel ministère.
Mme Fatima Denton, Directrice de la Division des initiatives spéciales à la CEA et animatrice du débat, avant de clore la session, souligne les défis inhérents à l'approvisionnement en eau potable en Afrique et remercie les experts de l'eau pour leurs contributions vers une approche holistique qui caractérise les discussions sur le changement climatiques en Afrique.