Paris — Plus que par le passé, le continent africain a besoin de mobiliser ses investissements, pour stimuler le développement durable sur le continent, afin d'accroître sa résilience.
Selon le Dr Andrew Norton, le Directeur de l'Institut international pour l'environnement et le développement (IIED), l'Afrique a indubitablement besoin de s'appuyer sur son secteur privé, afin d'engager le continent sur la voie d'un développement durable, à faible émission de carbone. Il s'est exprimé ce 7 décembre 2015 lors d'une session parallèle sur le changement climatique en Afrique : financement des voies durables pour le développement. Andrew Norton pense qu'il est aujourd'hui important que les gouvernements africains offrent un environnement propice et fiable pour l'investissement, et que les mécanismes de marché et de financement proposés, soient adaptés aux besoins de l'Afrique. Il déclare que les Pays les Moins avancés doivent être mieux ciblés, afin de mieux orienter les financements.
Selon Kurt Lonsway, le chef de la division de l'environnement et du changement climatique de la BAD, l'Institution est consciente que l'investissement du secteur privé dans l'action climatique est crucial pour avoir un impact transformationnel. C'est pourquoi la Banque africaine de développement ainsi que ses partenaires sont fermement décidés à promouvoir l'investissement, et à améliorer l'environnement de manière à renforcer l'engagement du secteur privé africain.
Pour Lord Nicholas Stern le président de l'Institut de recherche Grantham sur le changement climatique et l'environnement, l'Afrique a plus que jamais besoin de rechercher des financements innovants. Il cite à titre d'exemple le cas de l'Ethiopie en faisant référence à son défunt leader Meles Zenawi, pour sa clairvoyance dans la recherche des financements pour le développement infrastructurel de son pays. Il cite par ailleurs les BRICS et l'Asie, comme sources à partir desquelles l'Afrique peut continuer d'obtenir les financements pour son développement.
Selon Eric Postel administrateur associé de l'USAID, ce ne sont pas les sources de financement qui pourraient manquer à l'Afrique pour mettre en œuvre ses projets. L'initiative du président Barack Obama intitulé Africa Power par exemple, a déjà attiré des milliers d'investisseurs et 21 milliards de dollars en promesses d'investissement.
Le Centre Africain pour la Politique en matière de Climat a organisé cette session parallèle pour permettre d'échanger sur les différentes possibilités pour les décideurs africains d'adopter des stratégies de financement novatrices afin d'accélérer la croissance durable et résiliente.
Les pays sont engagés à formuler, d'ici la fin de 2015, à Paris, un accord global portant sur le changement climatique, qui devrait prendre effet en 2020. Cet accord, quel qu'il soit, devrait être en grande partie dédié aux moyens de mobiliser les quelques 100 milliards de dollars EU par an, nécessaires pour atténuer le changement climatique et s'adapter à ses conséquences inévitables.