Sénégal: Le bilan des actions en faveur de l'enfant réclamé à l'Etat

17 Décembre 2015

L’Etat sénégalais est interpellé sur la nécessité d’évaluer l’application de l’impact des conventions spécifiques aux enfants. L’invite a été faite dans le cadre du premier symposium sur l’enfance du Plan Sénégal Emergent (PSE). Une rencontre de deux jours que le Gouvernement sénégalais, en collaboration avec l’UNICEF et leurs partenaires, a ouvert ce jeudi 17 décembre à Dakar.

Le Sénégal est réputé pour sa promptitude à ratifier toutes les conventions internationales à sa disposition. C’est à l’image de celle-ci relative aux Droits de l’Enfants (CDE) et de la Charte africaine des Droits et du Bien-être de l’Enfant (CADBE). Des conventions dont l’application a, selon le Ministre Délégué Chargé du budget, M. Birima Mangara, permis d’enregistrer des progrès dans les domaines tels que la santé, l’éducation, la lutte contre les violences, la traite et l’exploitation des enfants, entre autres.

25 ans après la ratification de ces textes internationaux, la situation du droit de l’enfant reste préoccupante aux yeux de cette cible dont une grande partie est constituée d’enfants handicapés, en situation de rue et exploités, victimes de mariages précoces, de châtiments corporels, enfants travailleurs, malnutris, exclus de l’école, enfants en conflits avec la loi... Cette frange de la population qui est très exposée aux difficultés n’a pas caché son souhait de voir évaluer ce qui a été fait jusque-là en sa faveur.

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C’est sous cet angle que les enfants, par la voix de Mlle Coumba Sankaré, loge le premier symposium sur l’enfance dans le cadre du Plan Sénégal Emergent (PSE). Espérant que ces assises ne seront pas une rencontre de trop, les enfants sénégalais réclament une place de choix dans les processus de recherche de solutions devant aider à l’amélioration de leurs conditions de vie.

Saisissant l’occasion qui leur est offerte pour se faire entendre, les enfants du Sénégal demandent aux adultes une attention particulière à ce qu’ils vont apporter comme contribution et que cela soit bien inscrit dans une perspective d’intégration de leurs recommandations pour les prochaines étapes dans le cadre de la mise en œuvre du PSE.

Remerciant autorités, chercheurs évaluateurs, militants et militantes de leurs droits sur les nombreux programmes réalisés pour leur compte, les enfants se demandent combien d’entre eux en ont réellement bénéficié. Dans la même logique, Mlle Sankanré de souligner : « Une stratégie nationale de protection de l’enfant est adoptée et mis en œuvre, comment nous enfants y sommes impliqués ».

Les enfants exigent la prise en compte de leurs recommandations

Devant cette panoplie d’interpellations, les enfants du Sénégal souhaitent que leurs recommandations soient prises en compte. Un appel lancé notamment sur la redynamisation des cadres d’enfants et le renouvellement du Parlement National des Enfants pour leur meilleure implication dans les instances de prises de décision. Ils souhaitent également l’éradication de la mendicité et de tous les facteurs culturels négatifs, la création et l’augmentation des infrastructures adoptées pour une prise en charge des enfants.

A cela s’ajoutent entre autres la multiplication et la création de centres d’accueil, de formation et de prise en charge des enfants. Les plus jeunes s’attendent aussi à la construction de structures de santé dans les zones enclavées et l’approvisionnement régulier en médicaments dans les centres de santé pour la gratuité des soins des enfants de 0 à 5 ans…

Au Sénégal, les plus petits réclament la prise en compte des enfants porteurs de handicap dans la carte d’égalité des chances. Ils indiquent aussi l’accélération du processus d’adoption du code de l’enfant, la ratification du 3ème protocole facultatif à la CDE, la prise en compte des droits dans le PSE avec un axe spécifique à la protection de l’enfant.

La liste des attentes des enfants du Sénégal par rapport à leur bien-être est loin d’être exhaustive. Mais elle ne met pas pour autant, en cause, les efforts consentis par les autorités de ce pays pour parvenir à de meilleurs résultats pour le bien-être des enfants.

Ce qui fait dire à la Représentante de l’UNICEF à Dakar, Mme Laylee Moshiri, que le pays « devrait être fier de ces réalisations ». A titre d’exemple, fait-elle savoir, « parmi les 24 pays de l’Afrique de l’Ouest et Centrale et selon les nouvelles données de 2015 des Groupes Inter-Agences, le Sénégal est classé en 3ème position, avec Sao Tome et Principe, pour la mortalité infantile, juste derrière le Cap Vert et le Congo ». A son avis, c'est un acquis important, atteint grâce à la priorisation des droits des enfants par le Gouvernement et la société civile.
Mme Moshiri inscrit ainsi le Symposium dans cette préoccupation de contribuer à maintenir et améliorer ces performances actuelles au Sénégal, tant sur le plan de la survie, du développement et de la protection de l’enfant.

Pour elle, il sera question d’échanger sur la manière d’améliorer la recherche et les évaluations pour une meilleure prise en compte de la problématique de l’enfant dans les politiques publiques.

Dans ce même élan, le Ministre Délégué en charge du Budget du Sénégal, M. Birima Mangara pense que la réflexion permettra d’aborder de fond en comble l’argument moral pour la protection et la promotion des droits des enfants. Un point qui sera renforcé par l’argument économique pour la protection et la promotion des droits des enfants. Les facteurs de réussite et d’échec des politiques et programmes concernant les enfants sont également passés au peigne fin ces deux jours durant.

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