Niamey — Une Réunion Ad-Hoc de Groupe d'Experts de l'Afrique de l'Ouest portant sur les « Financements innovants pour la transformation structurelle des économies ouest-africaines», se tiendra du 23 au 24 Février 2016 à l'Hôtel King Fahd de Dakar. Elle est organisée par le Bureau Sous-Régional pour l'Afrique de l'Ouest de la Commission Economique des Nations Unies pour l'Afrique, en coopération avec le Gouvernement Sénégalais de concert avec les Communautés Economiques Régionales (CER).
A cette réunion prennent part des experts provenant des 15 Etats membres de l'Afrique de l'Ouest, ceux de la Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), de l'Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), de l'Union du Fleuve Mano (UFM), ainsi que des représentants des institutions clés, incluant le secteur privé et la société civile, œuvrant dans le domaine de financement du développement et de la transformation structurelle en Afrique de l'Ouest.
Le financement innovant, considéré comme l'une des solutions les plus prometteuses pour répondre aux besoins de développement de l'Afrique, offre des fonds additionnels en exploitant un potentiel inexploré. Il inclut la mobilisation de moyens non-traditionnels pour réunir des fonds pour le développement. Il apporte une réponse aux défauts et à la baisse de l'aide publique au développement traditionnelle.
L'objectif principal assigné à cette Réunion Ad-Hoc de Groupe d'Experts est d'analyser les options disponibles et l'état des lieux des mécanismes de financement innovants en Afrique de l'ouest, discuter des contraintes et défis majeurs se posant à leur développement et identifier les stratégies pour consolider ces arrangements puis optimiser leurs apports à la transformation structurelle des économies de la sous-région.
Sur la base de la revue du rapport élaboré par le Bureau Sous-Régional de la CEA pour l'Afrique de l'Ouest de la CEA, les participants pourront de façon spécifique : (i) discuter de la problématique du financement du développement en Afrique de l'ouest et identifier les opportunités et contraintes, les gaps et déficits y relatifs; (ii) procéder à un inventaire des options en termes de financements innovants pouvant accompagner la transformation structurelle de l'Afrique de l'ouest, en discuter les avantages et les inconvénients ainsi que l'adaptabilité à l'environnement de la sous-région ; (iii) procéder à un état de lieux de l'expérience des pays et CERs de la sous-région en matière des mécanismes de financement innovants en indiquant les types les plus courants, les acteurs clés de l'offre et de la demande, les volumes d'investissements, les incidences, leçons et bonnes pratiques ; (iv) discuter des contraintes, enjeux et défis liés à l'élaboration, la mise en œuvre, le suivi et évaluation des initiatives portant mécanismes de financements innovants pour le développement et la transformation structurelle dans la sous-région; (v) analyser, en se basant sur l'expérience des pays de la CEDEAO et d'ailleurs, les conditions de succès et diagnostiquer les facteurs, enjeux et contraintes structurelles à l'optimisation de la contribution des financements innovants au profit de la transformation structurelle des économies des pays de la CEDEAO.
En outre la Réunion Ad-Hoc de Groupe d'Experts ouest africains émettra des recommandations pertinentes à l'endroit des décideurs et autres parties prenantes pour la consolidation des financements innovants et l'optimisation de leur contribution au processus de développement de la sous-région.
En particulier, pour mobiliser les financements innovants pour son développement, l'Afrique de l'Ouest devra renforcer ses marchés financiers locaux qui demeurent peu développés, superficiels et de petite taille et où les financements à long terme avec des échéances adaptées aux projets d'infrastructure sont rares. Un tel développement devra s'accompagner d'une mise en œuvre d'une ingénierie financière et d'un cadre réglementaire adéquats, d'une politique active de la part des pouvoirs publics et surtout des moyens humains, techniques et institutionnels nécessaires.
Dans la même optique, les nouvelles tendances de financement du développement en Afrique de l'ouest vont de l'incitation à l'investissement direct par le secteur privé, aussi bien étranger que local, à la promotion des diverses formes de Partenariats Public-Privé (PPP), ainsi que le développement des formes innovantes de mobilisation des ressources incluant les émissions d'emprunts obligataires sur le marché financier national, régional et international, la mobilisation des fonds d'investissement et le recours aux banques de développement. Les marchés locaux de capitaux devraient jouer un rôle de plus en plus important à travers des prêts consentis par des banques commerciales, certaines émissions d'obligations de sociétés et d'actions, de même que l'intervention d'investisseurs institutionnels, notamment les fonds de pension et les compagnies d'assurance.