L'Organisation des Nations Unies (ONU) annonce son premier Groupe de travail de Haut niveau sur l'Autonomisation Économique de la Femme.
L'annonce a été faite à Davos par le Secrétaire Général des Nations Unies lors de la rencontre annuelle du Forum Économique Mondial. D'éminents experts dont le co-fondateur d'AllAfrica Global Media, Amadou Mahtar Ba, figurent dans ce Groupe consultatif chargé de mettre en évidence les interactions entre croissance économique et genre. L'effet recherché est de consolider un leadership à mettre en place en vue du développement durable.
Mettre en exergue les interactions entre croissance économique et genre. C'est le champ que devront défricher les éminents experts devant animer le premier Groupe de travail de Haut niveau des Nations unies sur l'Autonomisation Économique de la Femme. Mis sur pied par le Secrétaire Général, M. Ban Ki Moon, le Groupe devra remettre ses premières conclusions en septembre 2016.
L'ONU, à travers un communiqué parvenu à notre rédaction, assure que ce panel de Haut niveau abordera les disparités persistantes entre hommes et femmes notamment dans les activités économiques. Un état de fait qui, souvent, est à l'origine de la féminisation de la pauvreté dans le monde, surtout au niveau des couches vulnérables.
Cette situation conforte l'idée selon laquelle il est nécessaire que gouvernements et secteur privé reconnaissent que la responsabilisation économique des femmes a un effet multiplicateur et stimule des économies entières. Du moment que, à en croire l'ONU, la recherche montre que les femmes investissent la plupart de leur revenu dans leurs familles et communautés, notamment dans les secteurs de la santé et de l'éducation. Dans ce même ordre d'idée, l'Institut McKinsey évalue que, dans chaque pays, si les femmes devaient jouer un rôle identique aux hommes au niveau des marchés, plus de US$28 trillion serait ajouté à l'économie mondiale avant 2025.
Malgré cette estimation prometteuse, gouvernants, secteur privé, partenaires au développement devront faire face au fait qu'actuellement les femmes continuent à gagner moins, à accéder difficilement aux opportunités et aux soins, à porter le fardeau du travail non rémunéré et être en grande partie concentrées dans des activités vulnérables et mal rémunérées.
Sous cet angle, l'ONU se désole du fait que les femmes passent deux fois plus de temps sur le soin non rémunéré et des travaux domestiques alors qu'elles sont en moyenne payées 24 pour cent moins que les hommes pour le même travail. De plus, continue la même source, 75 pour cent d'emplois de femme dans des régions en développement sont informels et non protégés. Ce qui constitue une atteinte aux droits de la femme et gêne la croissance économique et la productivité.
Ce tableau peu reluisant donne une injonction aux gouvernements, organisations de développement et partenaires techniques et financiers à investir dans la responsabilisation économique de femmes au profit des sociétés entières.
Pour donner des orientations allant dans ce , le panel de l'ONU sera co-présidé par Luis Guillermo Solis, Président du Costa Rica et Simona Scarpaleggia, PDG de la grande multinationale suédoise IKEA.
Pour rappel, ce Groupe de travail de Haut niveau tiendra sa première rencontre pendant la 60ème session de la Commission sur le Statut de Femmes aux Nations unies en mars 2016. L'ONU précise qu'une série de réunions consultatives régionales aura aussi lieu. Avant d'ajouter que le premier rapport renfermant des actions, recommandations et orientations, sera publié en septembre 2016.