La 8ème édition de la Conférence africaine sur les droits de la santé sexuelle va se tenir en Afrique du Sud. Après Accra, Johannesburg va mettre l'innovation au centre des échanges. L'occasion sera donnée aux acteurs de démontrer comment les technologies de l'information et de la communication peuvent être au service de la santé sexuelle surtout pour les adolescentes.
Johannesburg, va abriter la 8ème édition de la Conférence africaine sur les droits de la santé sexuelle. Accra passe ainsi le témoin à la capitale sud-africaine qui a choisi l'innovation comme centre d'intérêt. L'information a été donnée lors de la clôture de la 7ème édition qui a pris fin le vendredi 12 février au Centre International de Conférence d'Accra.
Selon un membre du comité d'organisation de la prochaine édition, il s'agira d'établir des relations entre la santé sexuelle et les nouvelles technologies. La bonne dame assure que l'occasion sera donnée aux participants d'échanger sur des solutions technologiques devant répondre aux problèmes liés à la santé sexuelle, surtout en faveur des femmes et des adolescentes.
L'opportunité sera ainsi saisie par les acteurs pour mettre en vitrine les solutions existantes et voir comment les améliorer et les réadapter pour leur meilleure utilisation. Si l'on en croit à ce membre du comité d'organisation, le rendez-vous de Johannesburg permettra également de passer en revue les efforts entrepris sur le plan des droits de la santé sexuelle pour mieux appréhender les défis à relever en Afrique et dans l'optique de réaliser le Dividende Démographique.
Johannesburg a du pain sur la planche car Accra a placé la barre très haute en déclarant ouvertement la guerre contre les mariages forcés des enfants et en maintenant le plus longtemps possible les filles à l'école. C'est ainsi que la démarche innovante dans l'organisation de l'événement est fort indispensable du moment où l'UNFPA confie que « sur le 1,8 milliard de jeunes dans le monde aujourd'hui, la majorité vient de pays en développement, notamment d'Afrique. Ce nombre sans précédent de jeunes demande une attention urgente, une planification et une action pour assurer l'émergence d'une nouvelle génération d'individus autonomes, informés, en bonne santé et motivés ». Avant d'assurer qu'il existe un lien important entre le discours autour du dividende démographique et les droits, en particulier les droits de la santé sexuelle et reproductive des jeunes.
Des acquis ont été largement engrangés dans ce sens, lors de la 7ème ACSHR qui s'est tenue du 8 au 12 février à Accra. Le succès de cette rencontre de la capitale ghanéenne s'est matérialisé par la naissance d'une dynamique réelle vers l'opérationnalisation des projets et programmes pour l'atteinte du dividende démographique. Un état de fait soutenu par un leadership politique fort manifesté par l'engagement du président du Ghana, John Dramani Mahama, co-président du groupe des 15 personnalités qui se sont engagées auprès des Nations Unies pour défendre les Objectifs de Développement Durable (ODD). Son engagement est renforcé par celui de son épouse Dr. Lordina Mahama, par ailleurs, Présidente de l'OPDAS qu'elle partage avec ses consœurs Premières Dames de plus d'une dizaine de pays africains qui l'ont rejoint dans ce combat ainsi que contre la féminisation du Sida et de la pauvreté.
C'est dans ce sens que la directrice de l'ONUSIDA au Ghana appelle à aborder les questions sous l'angle de l'adolescent du moment qu'un tiers des nouvelles infections du Vih concerne des filles. Elle s'est félicitée du choix de l'innovation qui, à son avis, doit être au milieu du processus.
Le ministre du genre, de l'enfance et de la protection sociale du Ghana, Mme Nana Oye Lithur assure du bon suivi des recommandations de la conférence d'Accra jusqu'à ce que le respect du droit à la santé sexuelle soit effectif et que son application puisse participer au développement du continent. Sur ce point, elle invite les pays africains à mettre en place des politiques pour la réalisation du Dividende Démographique en investissant sur les jeunes.
Le comité scientifique de la conférence d'Accra, dans le communiqué final, recommande le traitement du mariage des enfants sous l'angle de la violation des droits de l'homme. « Trop c'est trop ! », s'est exclamée fermement la Première Dame du Ghana. S'offusquant des nombreux dégâts causés par les mariages et grossesses précoces, Mme Mahama avertit : «L'Afrique ne continuera pas à voir ses jeunes mourir ou souffrir à cause de pratiques traditionnels ». Elle envisage l'élargissement du cercle des Premières Dames d'Afrique engagées dans le combat contre ce fléau. Mme Mahama pense qu'à partir des résultats jusque-là obtenus, il est possible d'établir un plan d'action efficace afin de faire de l'Afrique le meilleur des continents.
Dans cette foulée, les jeunes recommandent l'intégration à l'éducation sexuelle dans les programmes scolaires pour mieux gagner le pari de la sensibilisation. Ils invitent également les religieux africains ainsi que les chefs coutumiers et traditionnels à appliquer les résolutions de la conférence de Dakar tenue les 26 et 27 octobre 2015. Ces consultations de la capitale sénégalaise étaient sanctionnées par un engagement de religieux ouest-africains comme Haliru N Yahaya, Emir du Shonga, Nigéria à la réalisation du Dividende Démographique.