L’Office national de l’eau potable (ONEP) – organisme rattaché au ministère ivoirien des Infrastructures économiques – est attributaire de l’appel d’offre pour une convention de maîtrise d’ouvrage déléguée relative au projet d’alimentation en eau potable de la ville d’Adzopé (située à 104 km d’Abidjan) financé par le Fond koweïtien pour le développement économique arabe (FKDEA). Le lundi 25 janvier 2015, nous avons eu un entretien avec Bouafou Eugène, le Directeur du contrôle de l’exploitation et de la qualité.
Monsieur le Directeur, le mercredi 17 décembre 2014, l’État de Côte d’Ivoire a signé un accord de prêt d’environ 12 milliards francs CFA avec le Fonds koweïtien pour un projet d’adduction en eau potable à Adzopé. À cet effet, le ministère des Infrastructures économiques a lancé un appel d’offre pour une convention de maîtrise d’ouvrage déléguée. L’ONEP est attributaire de ce marché. Dites-nous si votre structure a démarré la réalisation des projets.
Non, les travaux n’ont pas encore débuté. Le marché a été approuvé le 4 novembre 2015, c’est-à-dire à peine 3 mois. Je dois affirmer que les travaux à réaliser sont complexes et gigantesques. Leur démarrage requiert au préalable beaucoup d’études de faisabilité.
En quoi consiste cette complexité ?
Il s’agira d’aller chercher l’eau du fleuve Comoé sur une distance de 60 km. Ensuite, distribuer cette eau aux populations d’Adzopé et celles de 8 villages situés sur tout le parcours du projet. À terme, ce nombre sera porté à 30 localités dans un rayon de 15 km. Les capacités actuelles du château d’eau d’Adzopé sont de 3 300 m³/jour pour une population locale estimée à 70 000 habitants. Avec le projet, nous prévoyons fournir 10 000 m³/jour d’eau potable à plus de 200 000 personnes jusqu’à 2035. Acheminer de l’eau à tout ce monde n’est pas facile. Puisqu’il faut poser plusieurs centaines de mètres de conduites en fonte de refoulement et réhabiliter les équipements existants.
Alors, à quand le démarrage effectif des travaux ?
Les études concernant la phase technique du projet sont quasiment terminées. Les travaux débuteront au mois de janvier 2017.
Donnez-nous un aperçu des chantiers !
Dans le projet, il est prévu un certain nombre de réalisations. Entre autres, la construction et l’équipement d’une station d'exhaure sur le fleuve Comoé ; la construction et l’équipement d'une station de traitement d'eau potable d’une capacité de 10 000 m³/jour (y compris le logement de l’agent de production et la piste d’accès à l’exhaure et à la station de traitement). Les travaux prennent en compte la fourniture et la pose de canalisations de refoulement, etc. Le projet d’Adzopé aura à peu près la même taille que celui de Bonoua (ville sise à 60 km d’Abidjan), inauguré le lundi 2 mars 2015, et qui a été financé par la Chine.
Une vue de la station de traitement d’eau potable de Bouna inaugurée le lundi 2 mars 2015. Elle dessert Port-Bouët, Kouamassi, Marcory et Treichville (quartiers sud d’Abidjan)
Monsieur le Directeur, quels seront les impacts de ses réalisations sur la vie des populations ?
Ce grand projet financé par le Fonds koweïtien aura un impact majeur : éloigner les risques de maladies d’origine hydrique. En définitive, c’est la santé des populations qui est en jeu. Quelqu’un en bonne santé peut entreprendre et poser des actions de développement. Ne dit-on pas que l’eau est source de vie ! Sa mauvaise qualité donne le contraire. C’est ce que les Koweïtiens ont compris.