L'Afrique centrale reste la zone du continent qui a le taux de commerce intra-communautaire le moins élevé mais elle pourrait vite augmenter ce taux grâce à l'utilisation des Technologies de l'Information et de la Communication (TIC).
Ceci a été rappelé dans les interventions qui ont marqué la première journée d'une réunion ad hoc d'experts sur la promotion du commerce intra-régional au moyen des TIC en Afrique centrale, organisée par la Commission Economique des Nations Unies pour l'Afrique (CEA - www.uneca.org/fr/sro-ca) dans la capitale économique camerounaise.
Avant de déclarer ouverte la session de deux jours, la Représentante du Ministère du Commerce du Cameroun - Mme Temfomo Adidja - a estimé que « le numérique est un levier pour renforcer l'efficacité de tous les autres secteurs de l'activité économique». Elle a cité à titre d'exemple, la téléphonie mobile qui permet d'utiliser des nouvelles applications dans des domaines tels que les services monétaires et d'assurance ; ainsi que l'accès au système bancaire. Néanmoins, a-t-elle continué, il existe des difficultés liées : « aux systèmes de paiement électroniques qui sont encore peu utilisés ; au défaut d'adressage urbain qui rend difficile l'acheminement des produits au consommateur final ; à la validité juridique de la signature électronique et du contrat électronique ; à la prise de conscience limitée du numérique ; à la réticence des clients à donner des renseignements sur leurs comptes de crédit en ligne ; et la qualité d'accès à internet encore médiocre dans certaines de nos villes».
Quant au Directeur du Bureau Sous-Régional pour l'Afrique centrale de la CEA - Monsieur Emile Ahohe - il a indiqué que les études de la CEA sur la mise en œuvre d'un accord sur la Zone de Libre Echange Continentale démontrent que « des efforts visant à améliorer les infrastructures liées au commerce et les procédures douanières, ainsi qu'une réduction des coûts de transit et autres coûts des échanges, pourraient entraîner une hausse de 52% du commerce intra-africain d'ici 2022. » L'amélioration de l'accès aux services des TIC servira, donc, à combler les déficits en infrastructures et à réduire les couts des échanges commerciaux intra-régionaux en Afrique centrale.
Plus de 70 experts venant des Etats d'Afrique centrale, de la Commission de l'Union Africaine, du Secrétariat Général de la CEEAC, de la Commission de la CEMAC et des agences du système des Nations Unies continuent dans cette réflexion qui va aboutir à l'adoption du rapport sur la promotion du commerce intra-régional au moyen des TIC en Afrique centrale, préparé par la CEA. Ledit rapport sera largement diffusé auprès des décideurs de la sous-région pour servir de référence afin de soutenir les efforts nationaux et sous régionaux en matière d'intégration commerciale.