Antananarivo — CEA). Sous le leadership de la Commission Economique pour l'Afrique (CEA), une délégation du Groupe régional d'appui au Programme Africain pour l'amélioration accélérée des systèmes d'enregistrement des faits d'état civil et d'établissement des statistiques de l'état civil (APAI CRVS) conduite par M.Dimitri Sanga, Coordonnateur du Groupe régional dudit programme pour les pays francophones et Directeur du Bureau Sous-régional pour l'Afrique de l'Ouest de la Commission Economique des Nations Unies pour l'Afrique, a séjourné à Antananarivo, au Madagascar.
Cette visite qui fait suite à une requête officielle du Gouvernement malgache en vue d'un accompagnement pour la mise en œuvre du programme APAI CRVS, a été marquée par le lancement, de l'évaluation nationale de l'état civil malgache. La cérémonie s'est déroulée en présence du Ministre de l'Intérieur et de la Décentralisation, Solonandrasana Mahafaly Olivier ; du Chef de la délégation du Groupe régional, M. Dimitri Sanga, des représentants des membres du Groupe régional, M. Abdelkrim Bendjebbour, Représentant Résident de la Banque Africaine de Développement (BAD), de la Représentante de l'UNICEF à Madagascar, Elke Wisch, des membres du Gouvernement Malgache et des Ambassadeurs et Représentants du corps diplomatique basés à Antananarivo.
Le taux d'enregistrement des naissances des enfants de moins de 5 ans est évalué à 83%, et à 88% pour ceux âgés de 5 à 17 ans. Cependant, le faible taux d'enregistrement des naissances pour la frange de la population de plus de 18 ans, la quasi-absence de l'enregistrement des faits d'état civil relatifs aux décès, mariages et divorce et de statistiques de l'état civil ainsi que la faible interopérabilité entre les structures impliquées justifient la nécessité d'améliorer le système de l'état-civil et celui des statistiques de l'état-civil.
Dans ce contexte, M. Solonandrasana Mahafaly Olivier, Ministre de l'Intérieur et de la Décentralisation, a affirmé que « L'état civil doit être au service de la population sans exception, et au service du développement. Les principes devant régir leur fonctionnement : le caractère obligatoire, la continuité, la permanence, l'universalité, doivent ainsi être respectés. Une évaluation de l'ensemble du système permettra d'asseoir un programme de réforme pour son amélioration »
Pour sa part, M Dimitri Sanga, Coordonnateur du Groupe régional du programme APAI CRVS pour les pays francophones a, souligné qu' « au vu de l'importance de l'enregistrement des faits d'état civil, l'Afrique a décidé de fédérer ses efforts pour lancer un Programme continental d'amélioration des dits systèmes sous la facilitation et l'accompagnement des institutions panafricaines que sont la CEA, la Banque Africaine de Développement (BAD) et la Commission de l'Union Africaine (CUA) ainsi que toutes les parties prenantes du système des Nations Unies. Dès leur première rencontre tenue en 2010 à Addis Abeba sous l'égide de la CUA, les ministres africains en charge de l'enregistrement des faits d'état civil se sont engagés à conduire une évaluation exhaustive de leur système dans le but d'entreprendre son amélioration avec l'appui des partenaires techniques et financiers. Cette évaluation a renchéri M. Sanga « est la première étape cruciale pour l'amélioration du système d'état civil dans les pays ».
La délégation conduite par M. Sanga a été reçue en audience par le Président de la République de Madagascar, Son Excellence Hery Rajaonarimampianina qui « a salué le leadership de la CEA et sa réponse diligente à la requête du Gouvernement malgache ». Il a assuré la délégation de son engagement personnel et de celui de son gouvernement à mener à bien le processus d'évaluation et à œuvrer à la mise en œuvre du futur plan d'amélioration y relatif. Il a aussi affirmé que « Les discussions sur ce thème sont intéressantes, et j'ai suivi depuis hier l'évolution de ce projet à Madagascar, avec lequel je suis tout à fait d'accord et que j'encourage davantage pour sa réussite».
Le Chef du Gouvernement, Jean Ravelonarivo a poursuivi dans la même lancée au cours de l'audience accordée à la délégation en « réitérant sa volonté et son engagement à consentir davantage d'efforts pour parvenir à un taux de 100% d'enregistrement».
De l'engagement soutenu et des promesses de soutien ont été aussi recueillis auprès du Président du Sénat et de hauts représentants de l'Assemblée Nationale.
Dans le cadre de la mission, la délégation a effectué des visites de centres d'état civil de zones urbaines et péri-urbaines. Elle s'est également entretenue avec les partenaires au développement basés à Madagascar. Elle a enfin tenu des séances de travail et de renforcement des capacités sur les outils et guides pour la conduite d'évaluations avec les membres du Comité National de Coordination de l'état civil qui a été mis en place.
L'évaluation nationale des systèmes d'enregistrement des faits d'état civil et d'établissement des statistiques de l'état civil de Madagascar est prévue sur une durée maximale de six mois. Les résultats serviront de base pour définir les priorités dans l'élaboration des programmes et du plan budgétisé aux fins d'amélioration de l'état civil de Madagascar.