Addis-Abeba — La Commission économique pour l'Afrique lance le mois prochain l'édition 2016 du Rapport économique sur l'Afrique qui met l'accent sur la croissance et l'industrialisation de l'Afrique. Ledit rapport révèle que le continent a enregistré 3,7% de croissance en 2015, et maintient ainsi sa constance au cours des dernières années.
Le rapport sera lancé en marge de la Conférence annuelle des ministres africains des finances et du développement économique, à Addis-Abeba, le 3 avril.
Selon le rapport, l'Afrique qui aborde une approche différente de l'industrialisation, est en passe de devenir un pionnier.
Selon le rapport, l'Afrique qui s'est développé au cours de la dernière décennie en infrastructures et technologies de l'énergie renouvelable et qui possède une énorme réserve de ressources naturelles a de fortes chances d'emprunter la voie d'une industrialisation sans émissions de carbone.
L'édition 2016 du Rapport économique sur l'Afrique qui est centrée autour d'une industrialisation verte de l'Afrique donne le ton sur l'avenir que réclame l'Afrique qui s'est actuellement lancée dans sa voie d'industrialisation.
Le Rapport préconise une industrialisation qui crée des emplois, génère des revenus et de la richesse; sorte les millions de personnes de la pauvreté et améliore leur bien-être. Il envisage également de réduire le gaspillage, l'épuisement des ressources et la dégradation de l'environnement.
En fin de compte, le Rapport dit que l'Afrique, grâce à un avenir plus vert, a toutes les cartes en main pour mener à bien ses plans de développement à long terme.
Le Rapport économique sur l'Afrique est une publication annuelle phare de la CEA et la nouvelle édition offre de nombreuses informations fondées sur des preuves et un ensemble d'options de politiques concrètes qui peuvent être prises par les États membres pour de une industrialisation de l'Afrique qui tienne compte de l'écologie.
Le rapport, qui s'appuie des messages clés des éditions précédentes qui mettaient l'accent sur l'industrialisation et la transformation structurelle, montre que plusieurs économies importantes du continent ont affiché des taux de croissance élevés et positifs avec le Kenya et l'Éthiopie à 6,4% et 7,3% respectivement, tandis que l'Afrique du Sud enregistre une croissance de 1,8%.
Le Secrétaire exécutif de la CEA, Carlos Lopes, indique que le rapport montre une croissance sur l'ensemble du continent jugée bonne mais inégale.
Lopes commentant le rapport, avant son lancement dit que malgré la reprise de la croissance que connaît l'Afrique aujourd'hui, les résultats sont inégaux et le continent dans son ensemble est toujours confronté à d'énormes défis.
«Les défis mentionnés entrainent des conséquences néfastes telles que les changements climatiques, la baisse des prix des produits de base, le manque d'infrastructures, la pauvreté, l'inégalité, l'insécurité et l'instabilité dans les pays comme la République centrafricaine, le Soudan du Sud, la Libye et le Nigéria."
Le rapport met l'accent sur une industrialisation intelligente durable comme l'unique voie à suivre pour la transformation du continent.
Le Rapport note également le manque ou la déficience des infrastructures propices à un processus écologique de l'industrialisation de l'Afrique.
Lopes dit que pour que l'Afrique se transforme, nous devons nous industrialiser différemment des autres.
Projetez-vous sur 2050; nous devons développer et déployer des technologies vertes propres, efficaces et économes en ressources étant donné que nous ajoutons de la valeur aux activités naturelles basées sur les ressources de l'Afrique pour la transformation et le développement durable du continent.
Certaines des questions soulevées dans le Rapport comprennent le fait que l'Afrique reste largement tributaire de ses ressources naturelles pour l'industrialisation.
Lopes ajoute que l'importance est de démontrer que l'Afrique doit s'industrialiser et ce, de manière écologique, durable, sociale et inclusive.