Addis-Abeba — La Commission économique pour l'Afrique a lancé, aujourd'hui, la quatrième édition du Rapport sur la gouvernance en Afrique (RGA IV), intitulé, « Évaluer la corruption en Afrique: la dimension internationale est importante ».
Le rapport estime que les approches actuelles utilisées pour évaluer la corruption sont principalement basées sur la perception et ignorent complètement la dimension internationale de la corruption. La quatrième édition remarque que des méthodes alternatives d'évaluation de la corruption non-assujetties à la perception restent faiblement développées, mais appelle les pays africains à adopter des approches construites sur des critères plus objectifs et quantitatifs et fondées sur des faits.
Lors du lancement, le Ministre namibien des finances, Calle Schlettwein dit : « Les récents indices sur la corruption ne représentent pas une image fiable de la situation en Afrique ». Schlettwein félicité la CEA pour les efforts, le temps et les ressources consacrés à la réalisation de la publication, qu'il décrit comme « Un rapport crucial faisant état de la corruption ».
Cette édition remet en question la crédibilité et la fiabilité des indices de corruption qui mettent l'accent sur le classement par pays ou la pratique de la stigmatisation ou du blâme, mais offrent des perspectives de politiques minimales et des recommandations pratiques pour informer les réformes politiques.
Lors dudit lancement, le Directeur de la Division pour les politiques macroéconomiques, Adam Elhiraika, déclare que le problème de la corruption en Afrique ne peut être uniquement résolu par les Africains. « Pour lutter contre la corruption, l'Afrique a besoin d'institutions et de politiques sur la gouvernance solides qui ne soient pas axées exclusivement à l'usage domestique, étant donne que la corruption qui existe sur le continent, n'est pas la marque de fabrique des africains ».
Ledit Rapport contient des recommandations politiques, organisées selon quatre thèmes: renforcer l'appropriation et la participation dans la planification du développement; améliorer la transparence et la responsabilité; créer des institutions de gouvernance crédibles; et améliorer l'architecture de la gouvernance régionale et mondiale.
Le lancement du RGA IV est un des évènements parallèles de la 9ème Conférence annuelle conjointe des ministres de la CEA et de la CUA (CoM2016), appelée aussi la Semaine du développement africain qui se tient actuellement à Addis-Abeba, du 31 mars au 5 avril 2016. Ce rapport intervient deux ans après le lancement du précédent, en juin 2014, qui avait pour thème « Les élections et la gestion de la diversité ».