Addis-Abeba — En marge de la Semaine du Développement Africain, la Commission économique pour l'Afrique, a tenu à Addis-Abeba, en Ethiopie, le 3 avril 2016, de 11h : 30 à 13h30, dans la salle de conférence 6, un panel de haut niveau intitulé «Libérer le potentiel du secteur pharmaceutique dans la transformation socio-économique de l'Afrique » sous la présidence de Mme Fatima Haram Acy, Commissaire de l'Union Africaine, chargée du Commerce et de l'industrie.
Animé par M. Souleymane Abdallah de la Division Intégration Régionale et commerce de la CEA, Dr.Janet Byaruhanga du Département des Affaires Sociales de la Commission de l'Union Africaine, Mme. Josephine Ngure, Représentante Résidente de la Banque Africaine de Développement en Ethiopie, Mme Si Chen du Fonds Chinois de Développement, cet événement parallèle s'est entre autres appesanti sur le financement de la production de médicaments en Afrique.
Dans son intervention préliminaire, Mme Fatima Haram Acy, a brièvement décrit le secteur pharmaceutique en Afrique qui représente a peine 2 % du marché pharmaceutique mondial avant de souligner toute l'importance que revêt la mobilisation des moyens pour son financement.
Intervenant à leur tour, certains panelistes ont tantôt indiqué que pour que l industrie pharmaceutique africaine puisse se développer, elle doit créer un environnement favorable qui passe par la facilitation à l'accès aux capitaux d'investissement mais aussi par la prévision des mesures incitatives bien conçues, mais limitées dans le temps, le renforcement du contrôle réglementaire de nos marchés et industries pharmaceutiques, tout en permettant aux sociétés africaines d'accéder à un savoir-faire et à la technologie.
Pour d'autres, il faut accélérer la mise en œuvre du Plan de fabrication de produits pharmaceutiques pour l'Afrique adopté par les chefs d'état et de gouvernement de l'Union Africaine, plan à travers lequel, l'Afrique sera moins dépendante des importations et gagnera par conséquent en autonomie. Selon ce plan, une industrie pharmaceutique locale plus forte et fiable apporterait également sa pierre au développement économique, à la création d'emplois, au développement des ressources humaines et des industries connexes.
Des débats qui ont eu lieu à la suite des interventions des panélistes ont conclu à la nécessite pour l'Afrique de doter son industrie pharmaceutique du savoir pratique devant l'amener à produire des médicaments aux standards internationaux et à des coûts compétitifs. Que l'Afrique fasse appel aux capitaux d'investissement extérieurs avec des échéances à long terme et à des taux abordables. Dans ce domaine la Chine est disposée à signer des partenariats gagnants- gagnants avec l'ensemble des pays africains à mettre en place des industries pharmaceutiques fortes selon Si Chen.
Les participants ont aussi plaidé pour que l'Afrique protège ses industries pharmaceutiques contre une concurrence déloyale de produits parfois inférieurs aux normes et contrefaits.
Ils ont en outre abordé l'initiative africaine « Renforcer l'innovation pharmaceutique en Afrique », qui a reçu l'approbation de la Conférence ministérielle africaine sur la science et la technologie, visant à améliorer l'accès aux médicaments et la production locale. Ce qui contribuera au développement en Afrique d'un système d'innovation en santé qui fonctionne bien et qui tire le meilleur parti des capacités humaines et des ressources naturelles du continent afin d'améliorer la santé de ses populations et concourir à son développement économique.
Ainsi « Grâce à ces initiatives, le secteur pharmaceutique africain devrait connaître au cours des prochaines années un boom sans précédent» a conclu la présidente du panel.