Addis-Abeba — La Commission économique pour l'Afrique a procédé dimanche au lancement de sa publication phare, le Rapport économique sur l'Afrique 2016, lancement au cours duquel le Secrétaire Exécutif adjoint de la CEA, M. Abdalla Hamdok, a déclaré que l'Afrique, en tant que retardataire en matière d'industrialisation, doit emprunter une voie verte vers le développement durable et inclusif afin d'éviter les dérives et les erreurs de certaines nations développées.
S'adressant à près de 200 délégués rassemblés pour assister au lancement du rapport intitulé «L'Ecologisation de l'industrialisation de l'Afrique », M. Hamdok a déclaré que l'Afrique peut définir et concevoir son propre chemin vers l'industrialisation sur la base de ses propres réalités et des leçons tirées du passé et des expériences des autres régions afin d'outrepasser ainsi les méthodes traditionnelles de croissance à forte émission de carbone tout en favorisant la trajectoire à faible émission de carbone.
« On observe un engagement croissant des pays africains à promouvoir le développement vert et inclusif », a-t-il déclaré aux délégués de haut niveau présents. L'engagement collectif de toute l'Union Africaine renforcera la rapidité et l'efficacité d'un tel changement stratégique ».
M. Hamdok a affirmé que l'Afrique pourrait tirer parti des nouvelles innovations et technologies et de nouveaux modèles commerciaux si elle exploite de façon optimale et efficiente ses ressources naturelles pour favoriser le processus d'industrialisation sous-tendues par l'approvisionnement des ménages en sources d'énergie propre.
« A cet égard », a-t-il poursuivi, « le REA 2016 encourage la région à promouvoir une voie vers l'industrialisation verte qui favorise une croissance économique durable et inclusive et génère des emplois verts et d'autres retombées ».
D'après M. Hamdok, une stratégie d'industrialisation verte dans toutes ses dimensions engendrera un secteur industriel plus compétitif et plus efficient en termes de ressources.
Selon le rapport qui fait également des suggestions aux gouvernements relativement à l'écologisation des politiques, l'écologisation de l'industrialisation donne un élan à la transformation des chaines d'approvisionnement actuelles reliant les ressources naturelles aux différents marchés en des chaines de valeurs qui assurent la diversification des économies africaines et une plus grande valeur ajoutée.
Les intervenants se sont accordés sur le fait que pendant cette période de pénurie croissante, l'Afrique riche en ressources doit cesser d'être un fournisseur marginal des matières premières afin d'exploiter pleinement son potentiel de ressources naturelles grâce à la diversification des services à valeur ajoutée à travers la transformation et la commercialisation.
Le REA 2016 amorce une ère de promotion par l'Afrique d'une voie alternative et durable à travers l'industrialisation verte, M. Hamdock a-t-il déclaré.
L'édition de cette année fait suite à l'adoption des accords mondiaux historiques qui sont en accord avec le besoin d'industrialisation de l'Afrique au moyen d'une croissance plus écologique et plus inclusive, a-t-il déclaré.
Le REA 2016 souligne que l'Afrique est bien partie pour décrocher sa croissance à travers une industrialisation écologique.
Le rapport aborde également des questions liées aux moyens qui permettent au continent de parvenir à une industrialisation écologique. Il met en exergue des projets dans un certain nombre de pays tels que le Kenya et le Malawi qui montrent la manière dont les pays peuvent se développer à travers une industrialisation écologique.
Cependant, il fait ressortir le peu voire l'insuffisance des infrastructures propices à l'écologisation du processus d'industrialisation en Afrique tout en relevant la volonté des gouvernements à délaisser le carbone en faveur des moyens de développement plus écologiques.
En définitive, un futur plus écologique est le gage du développement pérenne de l'Afrique, conclue le rapport.
Le rapport a été lancé au cours de la toute première édition de la Semaine Africaine sur le Développement.