Addis-Abeba — La Commission économique pour l'Afrique a organisé dimanche 3 avril à Addis-Abeba (Ethiopie) une rencontre de haut niveau à propos des cadres macroéconomiques et leur rôle dans la transformation structurelle des pays africains.
Tenue en marge de la Semaine du développement africain, la rencontre a été dirigée par un panel de haut niveau présidé par MM Carlos Lopes, Secrétaire Exécutif de la CEA et M. Augustin Matata Ponyo, Premier Ministre de la République Démocratique du Congo. Le débat a été l'occasion de mettre en avant le rôle déterminant de la transformation structurelle dans le renforcement et la consolidation d'une croissance économique qui soit à la fois durable et inclusive.
La rencontre a par ailleurs été l'occasion pour la CEA de présenter au public son rapport sur « Le cadre macroéconomique de la transformation structurelle des économies africaines », qui porte sur cette thématique.
L'économie africaine a tendance à croître rapidement, pourtant, sa transformation s'est caractérisée par une certaine lenteur, a expliqué M. Lopes dans son allocution d'ouverture : « Aujourd'hui la majorité des pays africains sont toujours caractérisés par des économies étroites et dépendantes des matières premières. Leurs structures socio-économiques ne connaissent pas de changements importants, la demande extérieure ayant échoué à générer le type de croissance recherchée », a-t-il déclaré.
Selon lui, « Afin de bénéficier des retombées socio-économiques positives de cette croissance récente, les pays africains devraient revisiter leur modèle de développement actuel et renforcer leurs processus de transformation structurelle.
« Le contexte mondial actuel nous interpelle en tant que dirigeants à redoubler d'ingéniosité pour trouver à nos économies un véritable bouclier contre les chocs exogènes, sinon ces chocs risquent de remettre en cause les performances réalisées par le continent africain ces dernières années », a indiqué M. Matata Ponyo.
Les réformes sont une question de survie des nations africaines sont pour le Premier Ministre de la RDC, qui a fourni une présentation détaillée des politiques menées dans son pays : En effet, associant stabilité macroéconomique et réformes, la RDC est parvenue à réduire son niveau d'inflation de 10 000% en 1994 à 0,8% en 2015 et à restaurer sa production intérieure en la faisant passer de -14% en 1993 à 9,5% en 2014. Devenu la troisième destination africaine des IDE en 2014, le pays s'attendait d'ailleurs, en septembre 2015, à réaliser un taux de croissance de 7,7%.
Caractérisée par une augmentation de la productivité, de la production industrielle et du PIB, accompagnés d'une urbanisation des populations et d'une transition démographique, la transformation structurelle peut être réalisée grâce à un ensemble cohérent de politiques fondé sur trois piliers : les ressources humaines, les infrastructures et les institutions.
Une telle mutation implique implique de saisir, autant que possible, les opportunités qui se trouvent à la disposition des pays, tout en cherchant à traiter les défis persistants auxquels ils sont confrontés. Elle nécessite aussi la réconciliation des objectifs à court terme avec les ambitions de développement à long terme.