Addis-Abeba — Le secteur pharmaceutique en Afrique représente à peine 2 pour cent du marché pharmaceutique mondial. Cependant, des mesures incitatives adéquates, l'innovation ainsi qu'une réglementation adéquate pourront contribuer de manière considérable au renforcement dudit secteur, ont conclu les panelistes d'un événement parallèle captivant organisé en marge de la Semaine africaine sur le Développement qui se déroule actuellement.
Animé par Mme Fatima Haram Acy, Commissaire de l'Union Africaine en charge du Commerce et de l'Industrie, le débat d'experts placé sous le thème «Libérer le potentiel du secteur pharmaceutique dans la transformation socio-économique de l'Afrique » a tablé surtout sur les tenants et aboutissants de la mobilisation des ressources pour le financement de l'industrie pharmaceutique.
Les panélistes ont relevé que l'Afrique doit faire appel à des capitaux d'investissement extérieurs à des taux abordables. Selon Mme Si Chen du Fonds Chinois de Développement, la Chine est disposée à signer des partenariats gagnants-gagnants dans ce domaine.
Dans le même ordre d'idée, certains panélistes ont estimé que pour assurer le développement de l'industrie pharmaceutique africaine, les Etats-membres doivent créer un environnement propice en facilitant l'accès aux capitaux d'investissement, en renforçant le contrôle de la réglementation régissant l'industrie pharmaceutique et en facilitant l'accès des entreprises au savoir-faire et à la technologie. Ils ont observé qu'il était grand temps que le continent préserve le secteur d'une concurrence déloyale de produits parfois inférieurs aux normes et contrefaits. D'autres ont souligné la nécessité pour les Etats africains de doter les experts de l'industrie pharmaceutique du savoir pratique qui contribuera à la production des médicaments aux standards internationaux et à des coûts compétitifs.
Par ailleurs, ils sont revenus sur deux initiatives continentales qui doivent recevoir une nouvelle impulsion. Il s'agit du Plan de fabrication de produits pharmaceutiques pour l'Afrique adopté par les chefs d'État et de gouvernement de l'Union Africaine et de l'initiative «Renforcer l'innovation pharmaceutique en Afrique » qui a reçu l'approbation de la Conférence ministérielle africaine sur la science et la technologie. Ces initiatives visent à réduire la dépendance de l'Afrique vis-à-vis des importations de médicaments, ce qui passe par l'amélioration de la production locale et un meilleur accès de la population du continent aux médicaments.
Outre Mmes Haram Acy et Chen, le débat été conjointement animé par M. Souleymane Abdallah de la Division de l'Intégration Régionale et du Commerce de la CEA, Dr. Janet Byaruhanga du Département des Affaires Sociales de la Commission de l'Union Africaine et Mme. Josephine Ngure, Représentante Résidente de la Banque Africaine de Développement en Ethiopie.