Addis-Abeba — Réunis à Addis-Abeba dans le cadre de la Conférence conjointe des ministres africains des finances, de la planification et du développement économique de la CEA et de l'UA, des leaders et ministres africains ont conclu leurs activités aujourd'hui avec l'adoption de 17 résolutions en soutien aux efforts de l'Afrique pour réaliser un développement durable.
A l'occasion de la conférence, les ministres et experts ont réaffirmé la nécessité d'aligner les 17 objectifs du Développement Durable (ODD) et les 20 objectifs de l'Agenda 2063 pour l'Afrique au niveau de leurs politiques nationales. Il a également été demandé à la Commission Economique pour l'Afrique (CEA), la Commission de l'Union Africaine (CUA) et la Banque Africaine de Développement (AfDB) de développer un cadre de suivi et d'évaluation intégré pour l'application des deux agendas.
Les participants à la rencontre d'Addis-Abeba ont également reconnu que l'Agenda 2063 et l'Agenda 2030 fournissent un cadre pour la transition du continent vers une nouvelle trajectoire de développement focalisée sur la dimension humaine, et combinant des considérations économiques, sociales et environnementales.
Intervenant à la clôture de la rencontre, le Secrétaire Exécutif de la CEA M. Carlos Lopes a déclaré que les résolutions émises présentent « de grandes opportunités d'alignement et d'application de l'Agenda 2063 et des ODDs ».
« Cette semaine a été chargée de rencontres focalisées sur la principale interrogation de notre époque : comment réaliser la transformation économique en vue d'améliorer les conditions de vies des Africains, qu'il s'agisse des hommes, des femmes, des enfants, des jeunes ou des personnes âgées, des citadins ou encore des habitants des zones rurales », a déclaré Mme Nkosozana Dlamini-Zuma, Présidente de la Commission de l'Union Africaine.
Il reste encore beaucoup à faire, nous n'avons pas d'autre choix que de continuer de travailler à atteindre les objectifs fixés, a déclaré pour sa part le Ministre du Plan de la République Démocratique du Congo, M. Georges Wembi Lwembo.
Parmi les points clés de cette rencontre ont figuré des stratégies de multiplication des sources de financement, dont la mobilisation des ressources externes ou internes, les ressources domestiques étant au cœur de la principale stratégie de financement des priorités africaines.
Par ailleurs, les participants à la rencontre d'Addis-Abeba ont souligné la nécessité de renforcer les mesures de lutte contre les flux financiers illicites par l'application des recommandations du Groupe de haut niveau sur les flux financiers illicites de l'Afrique et une collaboration accrue avec les pays de destination de ces flux, de manière à lutter contre les pratiques défavorables de certaines multinationales.
La Conférence a été organisée dans le cadre de la Semaine du développement africain, dont les travaux ont compris une réunion d'experts, 23 évènements annexes et une session ministérielle de deux jours.
Au cours de cette période, la CEA a procédé au lancement de plusieurs publications. Parmi ces dernières un manuel de l'économie bleue, une proposition de cadre macro-économique alternative pour l'Afrique, une évaluation de l'intégration régionale et la présentation de l'index d'intégration régionale, un rapport sur la gouvernance focalisé sur la problématique de la corruption, 20 profils pays ainsi que des rapports à propos de la transformation par l'industrialisation et l'industrialisation respectueuse de l'environnement.
Selon M. Carlos Lopes, les rapports lancés devraient générer des connaissances à même de réorienter « notre état d'esprit vers des politiques de transformation ».
« Nous contribuons à la génération de connaissances centrées sur l'Afrique, et nous en sommes fiers. Le moment est venu d'accélérer le rythme de la transformation structurelle », a-t-il ajouté.
Près d'un millier de délégués ont participé à la conférence, qui avait pour thème : « Vers une approche intégrée et cohérente de la mise en œuvre, du suivi et de l'évaluation de l'Agenda 2063 et des ODD ».