Afrique: L'appel de Dakar pour le libre accès à l'information scientifique dans le continent

7 Avril 2016

La communauté des chercheurs du Sud a adopté une déclaration dite de Dakar pour que l’information scientifique soit rendue accessible en Afrique. C’était au terme de la quatrième conférence du Conseil pour le développement de la recherche en sciences sociales en Afrique (CODESRIA) sur l'édition électronique, qui s’est tenue du 30 mars au 1er avril 2016, dans la capitale sénégalaise.

Lever les contraintes qui entravent l’accès à l’information scientifique en Afrique, tel est le défi que s’est donné la communauté des chercheurs du Sud qui était en conclave à Dakar. C’était à l’occasion de la quatrième conférence du Conseil pour le développement de la recherche en sciences sociales en Afrique (CODESRIA) sur l'édition électronique, tenue du 30 mars au 1er avril 2016.

Cette ambition est matérialisée par un appel dit de Dakar. Une déclaration qui, selon le Secrétaire Exécutif du CODESRIA, M. Ebrima Sall, retrace les principaux défis d’ordre économique, mais aussi les obstacles technologiques qui font que l’accès aux informations scientifiques soit encore difficile dans le continent.

Un état de fait corroboré par le coût excessif de l’abonnement aux revus scientifiques. Du coup, rare sont les universités africaines ayant les moyens d’accéder à ces sources de première main.

« L’idéal est de faire en sorte que les informations que nous produisons puissent être accessibles à d’autres. Cela repose surtout sur un mouvement international avec des gens qui essayent de formuler des politiques, prendre des mesures qui permettant de simplifier l’accès à l’information scientifique », souligne M. Sall.

Sur cette même lancée, le Ministre de la Culture et de la Communication du Sénégal,  M. Mbagnick Ndiaye souligne l’aspect de la déclaration de Dakar qui insiste sur le rôle des Etats mais également sur la responsabilité des acteurs au niveau de leurs institutions.

A son avis, cette rencontre de Dakar qui a réuni 16 pays du continent et d’ailleurs, a permis de bien préciser le rôle et la place que doit occuper l’information scientifique dans le développement de nos pays.

« Nous mesurons l’importance de l’information scientifique dans tous les secteurs d’activités notamment l’agriculture, la santé, l’éducation, la formation…Ce qui montre que nous devons accompagner ce mouvement de la communication scientifique pour faire en sorte que les populations soient mieux informées pour participer davantage au développement socio-économique de nos pays ».

La réussite de ce pari dépendra, selon Ebrima Sall, de plus de concertation entres acteurs. « Quand nous nous constituons en mouvement, l’accès libre aux informations scientifiques sera facile pour les universitaires mais aussi au niveau des populations et des décideurs ».

La communauté des chercheurs appelle ainsi les gouvernements, les universités à adopter les politiques qui devraient permettre d’aller de l’avant et traduire leurs vœux exprimés en actions concrètes.

Le Secrétaire Exécutif du CODESRIA assure que la « Déclaration de Dakar » va servir de guide d’actions. Avant de préciser : « Dans un premier temps, elle rassemble un certain nombre de principes que nous souhaitons partager avec les autres chercheurs. Elle sert également à sensibiliser la communauté universitaire mais également les décideurs ».

Le CODESRIA et ses partenaires vont s’atteler à la vulgariser au niveau de l’Union africaine, aux autorités universitaires du continent mais également dans toute la région sud parce qu’il souhaite également l’adhésion et la contribution des pays d’Amérique Latine, l’Asie…

Les militants de l’accès à l’information scientifique souhaitent que d’autres acteurs adhèrent aux principes contenus dans la déclaration et que ça aide les gouvernements à formuler des politiques aidant à surmonter les obstacles.

Ouvert le 30 mars dernier, la quatrième conférence du  Conseil pour le développement de la recherche en sciences sociales en Afrique sur l'édition électronique, qui a pris fin le 1er avril 2016 à Dakar avait pour thème : «Le mouvement pour le libre accès et l'avenir de l'économie africaine du savoir».

Une rencontre à laquelle avaient pris part une soixantaine de participants venant d'Afrique, d'Amérique Latine, d'Asie et d'Europe.

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