Ecobank Sénégal, malgré la dépression qui caractérise le bilan du GroupeEcobank Transnational incorporated (ETI), a atteint ses principaux objectifs en 2015. La banque a conforté sa position et renforcer son positionnement dans le secteur bancaire sénégalais.
« Pour l'année 2015, nous nous étions fixés comme objectifs notamment de consolider notre place et de renforcer notre positionnement dans le marché bancaire de notre pays ». Le directeur général d'Ecobank Sénégal qui a débuté adresse à la presse, ce jeudi 14 avril à Dakar, déduit : « nous pouvons dire que nous avons atteint ces objectifs ».
M. Serge Ackre souligne qu'en effet, avec un total bilan qui s'élève à 648,371 milliards de F Cfa à la fin de l'exercice 2015, contre 569,271 milliards de F Cfa à la fin de l'année 2014, soit une hausse de 13,89%, Ecobank Sénégal a « significativement » consolidé sa position de troisième banque du pays.
Selon lui, cette croissance organique s'est aussi renforcée avec une augmentation remarquable des opérations de crédit avec la clientèle qui sont passées de 301,827 milliards de F Cfa à la fin de l'année 2014 à 316,186 milliards de F Cfa en fin d'exercice 2015, soit une hausse de 4,76%.
Le manager général de cette banque ajoute que les dépôts de la filiale d'ETI au Sénégal ont connu une tendance haussière encore plus importante et s'établissent à 497,791 milliards de F Cfa en 2014, soit une hausse de 18,5%.
Dans cette même veine, il fait savoir que le Produit net bancaire (PNB) a aussi connu une progression de 10,59% en passant de 34,383 milliards de F Cfa à 38,025 milliards de F Cfa entre les deux exercices.
Pour M. Ackre, « il convient de noter, avec satisfaction, que les efforts consentis en matière des charges se sont traduits par une nette amélioration du coefficient d'efficience de l'ordre de 10,91 points pour s'établir à 61,41% à la fin de l'année 2015 ».
Toutefois, s'est-il désolé, le résultat après impôt s'est déprécié de 2,248 milliards de F Cfa pour s'établir à 5,012 milliards de F Cfa au 31 décembre 2015, contre 7,260 milliards de F Cfa au 31 décembre 2014. D'après lui, cela s'explique par une politique de provisionnement soutenue tendant à assainir durablement le portefeuille de crédit à la clientèle d'Ecobank Sénégal. A l'en croire, cette déclinaison s'est traduite par une hausse des provisions nettes de 8,507 milliards de F Cfa.
M. Ackre assure que cet assainissement du portefeuille devrait, à l'avenir, offrir à Ecobank Sénégal « des opportunités de développement très intéressantes et la banque s'est résolument inscrit dans cette dynamique ».
Après cette embellie un peu entachée par une dépression qui secoue le Groupe ETI, les autorités d'Ecobank Sénégal comptent continuer à œuvrer pour une activité forte.
Dans cette dynamique, son directeur général estime que le challenge est de continuer la diversification des produits et services, renforcer le positionnement de la banque… Un ensemble de mesures qui, d'après Serge Ackre, contribuent à aider à l'amélioration du taux de bancarisation du pays.
Au Sénégal, la filiale de la banque panafricaine compte sur des perspectives à court et moyen terme. Elle compte profiter des bonnes perspectives économiques attendues avec les taux de croissance annoncés dans ce pays.
Sur le plan boursier, le top management d'Ecobank Sénégal se réjouit du fait que le titre ETI soit le plus échangé à la BRVM malgré un niveau de l'action qui n'a pas trop évolué en 2015. Un état de fait qu'il explique par une démarche anticipatrice adoptée par les investisseurs qui ont été avertis de l'arrivée d'une secousse qui a fait plus peur que de mal.
Il faut rappeler qu'avec sa présence sur les différents marchés financiers, le Groupe ETI est coté aux bourses du Ghana, du Nigeria et celle de Côte d'Ivoire avec la BRVM.
Quand l'économie Nigériane plombe les résultats d'ETI
Ecobank Sénégal ne semble pas avoir trop fait les frais des difficultés qu'ont traversées ETI. Une situation que la banque impute aux difficultés subies par l'économie du Nigéria, un pays qui recèle 40% de l'activité du Groupe. Le Nigéria a vu son économie secouée par les baisses récemment enregistrées sur le baril du pétrole. Un état de fait qui n'a pas épargné le secteur bancaire.
C'est à l'image du Groupe ETI qui, dans son dernier exercice, a vu son résultat net bancaire se replié de 73% à 107,5 millions $, contre 394,7 millions $ une année auparavant.
Dans une récente sortie, le directeur général du groupe explique à la presse que « Nos résultats de l'exercice 2015 n'ont pas été satisfaisants. A la suite d'une revue globale du portefeuille de créances et des procédures, d'importantes provisions ont été constituées au dernier trimestre de l'exercice. Ainsi, les provisions ont considérablement augmenté de 265 millions $, et s'élèvent à 532 millions $ à fin décembre 2015 ».
Dans ce même rythme, il a été noté que dans le détail, les crédits à la clientèle ont chuté de 9% à 11,2 milliards $ contre 12,3 milliards $ en 2014 alors que le Produit Net Bancaire est ressorti en repli de 8%, à 2,1 milliards $. Sur ce point, M. Ayeyemi explique à nos confrères d'Ecofin que « Nous avons été confrontés à un environnement d'exploitation difficile en raison du ralentissement de la croissance économique en Afrique, résultant de la baisse des cours des matières premières. Ces facteurs ont affecté aussi bien les ménages que les entreprises ».