Le Sénégal n'a pas encore fait une projection de rang pour le prochain Doing Business 2017 mais les équipes en charge des réformes s'attendent à un excellent classement.

Le Directeur Général de l'Agence de Promotion de l'Investissement des Grands Travaux, M. Mountaga Sy ne doute pas d'un bon classement vu le niveau d'exécution des mesures prévues par le pays pour espérer convaincre les évaluateurs de la Banque Mondiale par rapport à l'attractivité du climat des affaires du Sénégal.

« Le Sénégal aura un résultat excellent dans le classement Doing Business 2017 de cette année du fait des mesures que nous avons déroulé ». La déclaration a été faite par le Directeur Général de l'Agence pour la Promotion de l'Investissement et des Grands Travaux (Apix). C'était lors de l'atelier de Mise à niveau de la presse sur les réformes du Doing Business 2017, tenu ce lundi 25  Avril 2016 à Dakar, dans le cadre de la campagne de communication sur les mesures effectives. De la 156^ème place en 2015, le Sénégal avait gagné trois rangs dans le classement 2016.

M. Mountaga Sy justifie son optimisme pour le prochain classement du Sénégal dans l'évaluation que la Banque Mondiale va publier sur le climat des affaires de 180 économies du monde, par le niveau d'effectivité des réformes retenues dans le plan d'action du pays. A son avis, ces mesures doivent impacter les indicateurs. « Nous pensons que nous aurons au moins dans ce qu'on a fait cette année entre cinq à six indicateurs qui seront impactés positivement par les mesures que nous avons déroulé ». Dans cette fourchette, a-t-il ajouté, « si la performance de la réduction de la mesure sur la frontière est jugée significative, quelque soit ce qu'auront fait les autres pays, le rang peut être bon en absolu ».

Face aux journalistes, il a fait savoir que, sur l'indicateur création d'entreprise qui est essentiel dans le Doing Business, il est désormais possible en six heures de temps au Sénégal avec une démarche en ligne et la réduction du coût y afférents.

Dans ce lot, le Directeur Général de l'Apix y ajoute l'octroi de permis de construire avec la réduction du délai de raccordement dans le domaine de l'assainissement, la facilité d'accès et avec plus de célérité dans le traitement des dossiers de raccordements à l'électricité.

Concernant le règlement de l'insolvabilité, M. Sy affirme que des facilités sont désormais accordées au promoteur qui aimerait fermer son activité en cas de faillite ou de difficulté. Dans cette même lancée, le patron de l'Apix affirme qu'avec la mise en place d'une nouvelle carte judiciaire qui érige des tribunaux d'instance, dans le cadre d'exécution des contrats, il est possible la saisie expresse pour les petits montants en litige avec des délais réduits.

Pour le Doing Business 2016, le Sénégal compte également l'effectivité de la réforme transfert de propriété avec des délais encadrés et réduits, et des documents d'information disponibles en ligne. Les investisseurs bénéficieront également d'un encadrement et la simplification des modalités et délais de paiement des taxes et impôts.

Le Sénégal compte aussi beaucoup sur le système de prix simplifié et coût réduit dans le cadre du commerce frontalier avec l'adoption d'un système de facturation à la boite de six catégories au lieu de 46 pour l'import et l'export des produits frais/horticoles. A cela s'ajoute l'établissement d'un système de paiement unifié des redevances perçues par la Douane par l'adoption du ticket libératoire.

Entre autres mesures sur lequel le pays compte mettre en exergue, figurent celles correctives que la Banque Mondiale n'avait pas jugé effectives et qui, selon le Directeur Général de l'Apix, le sont maintenant.

Le Sénégal compte sur un dispositif de veille pour surveiller ce qui est fait dans les autres pays. Une évaluation finale devant déterminer le rang du pays est attendu au mois de mai prochain.

Pour Lamine Ba, chargé des réformes à l'Apix, la finalité pour des pays comme le Sénégal est de figurer dans le Top 10 des meilleurs réformateurs au niveau mondial.

Un bon de 9% de l'investissement privé entre 2014 et 2015

Les réformes entreprises dans ce pays concernant le cadre du Doing Business semblent impacter sur son attractivité par rapport à l'investissement privé qu'il a engrangé au fil des ans. A en croire, le Directeur Général de l'Apix, « l'investissement privé a connu un bond positif de 7% entre 2013 et 2014. Il est passé de 9 à 10% entre 2014 et 2015 ».

Mountaga Sy de préciser qu'«aujourd'hui, 60% des investissements privés au Sénégal sont portés par le privé national ». Avant de préciser de la nécessité de procèder de ce qui est appelé entreprise nationale ou étrangère.

Dans cette même veine, le Directeur Général de l'Apix confie que l'ensemble des projets sénégalais ont trouvé des manifestations d'intérêt et 65% sont sur la phase de contractualisation avec des investisseurs étrangers.

A son avis, l'environnement des affaires est un indicateur qui contribue à l'attractivité d'un pays.

Il rappelle qu'au Sénégal, l'environnement des affaires porte sur trois leviers majeurs dont la réduction des délais de délivrance des actes administratifs, la mise à disposition d'un foncier sécurisé, le cadre légal et juridique qui permettrait de protéger davantage les investisseurs.

Un dernier indicateur qui procède beaucoup de la décision d'un investissement dans un pays. « L'investisseur veut toujours savoir comment son business est sécurisé dans le pays, quelles sont les dispositions d'incitation fiscale qui lui permettent de prospérer son investissement ».

M. Sy rappelle que dans le cycle précédent, le Sénégal avait gagné 31 places dans l'indicateur protection des investisseurs. Un état de fait qu'il juge important du moment le pays déroule son Plan Sénégal Emergent (PSE) qui porte sur 27 projets et 17 réformes phares. Son financement c'est 12 000 milliards de F Cfa et le secteur privé est attendu pour 60% de ce montant. Ce qui, d'après M. Sy, montre l'obligation d'avoir, au préalable, un environnement des affaires cohérent et de classe mondial.

Au fil des évaluations passées, les responsables de l'Apix disent avoir constaté également des bonds de l'ordre de 40% sur le nombre d'entreprises créés. Ce qui, d'après Mountaga Sy, résulte de la facilitation de la création d'entreprise mais également de celle des dispositions pour leur développement par des schémas d'attractivité qui permettraient aux porteurs de projet d'avoir des plateformes.

C'est ainsi qu'il a partagé les réformes entreprises au niveau de la justice, avec la mise en place de seninfogreffe.sn, la base de données de suretés réelles, qui « a permis aux PME de pouvoir bénéficier en 2015 de 235 milliards de F Cfa de financement ».

En 2012, le Sénégal, avait déjà lancé un Programme de réforme de l'environnement des affaires et de la compétitivité (Preac) dont l'objectif est de tirer ces trois piliers. L'administration entière à travailler sur ces mesures et en fin 2015 ce programme avait un niveau d'exécution de l'ordre de 90% sur ces 56 mesures initialement validées.

Quitter une administration de commandement pour aller vers une administration de service.

Le Doing Business c'est l'évaluation que fait la Banque Mondiale dans la façon de faire des affaires dans la région économique la plus significative du pays.

Les réformes sont exécutées et portées par les administrations publiques. L'Apix joue le rôle de coordonateur. Cette disposition est effective depuis trois ans car les évaluateurs vont directement regarder les dispositions pratiques sur le terrain.

Aujourd'hui, toutes les dispositions prises sont nécessaires pour accompagner l'élan positif que le Sénégal est en train de porter sur l'amélioration de la manière de faire des affaires.