Afrique: Les relations ACP-UE appelées à s'adapter aux nouvelles réalités

Dakar abrite du 25 au 27 avril 2016, le Conseil des Ministres Afrique- Caraïbes- Pacifique (ACP) : Cérémonie d'ouverture.
26 Avril 2016

Les relations futures entre le Groupe ACP et l’Union européenne devraient s’adapter aux nouvelles réalités d’un partenariat à plusieurs dimensions. Ce postulat est du Premier Ministre du Sénégal. C’était à l’ouverture des travaux du 103 Conseil des ministres des pays ACP, ce mardi 26 avril à Dakar, la capitale sénégalaise.

M. Mahammed Boun Abdallah Dionne pense qu’à l’avenir, le partenariat entre la région ACP et l’UE doit se faire en associant des acteurs multiples parmi lesquels le secteur privé qui devrait davantage jouer le rôle de fer de lance de la croissance des Etats membres.

Cette invite est faite dans un cadre où les deux parties sont en train de repenser l’avenir de leur compagnonnage. Un exercice qui s’avère crucial au moment où la plupart des Etats du Groupe ACP continuent d’être préoccupés par la pauvreté notamment en milieu rural du fait de facteurs endogènes tels que le faible développement de leurs économies, de leurs ressources à la fois humaines et techniques, la dégradation de leur environnement mais aussi du caractère fortement inégalitaire du commerce mondial.

En vue de cette direction envisagée, le chef du gouvernement sénégalais estime que dans le partenariat ACP-UE, « les meilleurs résultats ne seront-ils obtenus que lorsque nos priorités conjointes coïncideront  et prendront en charge de manière effective nos intérêts et valeurs partagées ».

Une option qu’il juge importante au niveau international, en rapport avec le nouveau cadre relatif aux Objectifs de Développement Durable (ODD) et son financement qui viennent d’être adoptés en septembre 2015 pour répondre simultanément aux défis d’éradication de la pauvreté et de développement durable.

M. Dionne soutient, par ailleurs, que le partenariat avec l’Union européenne, riche et diversifié, devrait davantage prendre en charge les préoccupations communes en matière de migration et que le dernier Sommet de la Villette a posé des jalons reflétant, à sa juste valeur, les besoins d’une concertation continue sur le phénomène migratoire et la mobilité.

C’est pourquoi, estime-t-il, « notre rencontre à Dakar devrait permettre d’imprimer une page de plus dans notre agenda de réexamen des relations UE-ACP se déroulant dans un monde de plus en plus multipolaire,  complexe, connecté, interdépendant et exposé à de nouveaux défis en matière de sécurité ».

Le Premier ministre du Sénégal s’est fait le plaisir de rappeler les fondamentaux du Groupe ACP qu’il assimile à un bel exemple de partenariat pour améliorer les conditions de vie des populations, avec la conviction forte que « le développement d’une coopération économique et financière entre nos Etats membres et l’Union européenne ne sera que mutuellement bénéfique ».

Malgré le trésor d’ingéniosité et le travail réalisé depuis les conventions de Yaoundé, en passant par Lomé jusqu’à l’Accord de Cotonou signé le 23 juin 2000, souligne-t-il, « nos pays se trouvent toujours confrontés à diverses pressions qui pèsent globalement sur l’économie mondiale. C’est à ce titre qu’il faut mesurer, à sa juste valeur, les retombées de notre partenariat avec l’Union européenne, un véritable acteur mondial et premier partenaire commercial et d’aide au développement ».

Le Premier ministre sénégalais a, par ailleurs, salué l’ouverture d’esprit de toutes les forces en négociation qui a permis de faire avancer le processus de mise en place des Accords de Partenariat Economique (APE), un nouveau cadre commercial plus conforme aux règles de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC).

Pour l’Afrique de l’Ouest, après la signature de l’APE régional en marge des travaux de la 46ème Session Ordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement tenue à Abuja, M. Dionne espère que les processus de ratification qui y sont relatifs pourront aboutir avant le terme convenu d’octobre de cette année.

D’ici là, il encourage les différentes parties à finaliser les discussions en cours sur le risque de compromission de la pertinence de certaines dispositions de l’Accord de Cotonou liées à sa durée et sa révision éventuelle, eu égard à son expiration en 2020.

Avant d’y greffer le volet développement de cet APE à travers lequel les ressources devant financer la compensation fiscale découlant des effets induits par la libéralisation restent encore à être suffisamment explicitées.

Face à l’ampleur des attentes, le Président du Conseil des ministres des pays ACP, M. Gilbert Ondongo pense qu’ : « Il est désormais temps pour nous de gravir les marches ».

Le secrétaire général du Groupe ACP, le Dr Patrick I. Gomes, pour sa part, appelle l’ensemble des délégations présentes à Dakar à encourager leurs chefs d’Etat à participer activement au prochain sommet ACP prévu au mois de mai, en Papouasie-Nouvelle-Guinée.

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