Afrique de l'Ouest: OSIWA lance sa campagne « L'affaire de tous : Droits de la Femme en Afrique de l'Ouest »

9 Mai 2016

OSIWA a lancé, le 4 mai 2016 à Dakar, une campagne régionale sur les droits de la femme en Afrique de l'Ouest.  Une initiative que l'organisation a ouvert en démontrant que la culture est bel et bien un atout de la femme africaine.

« La culture, un atout pour les Droits de la Femme ». C'est le thème autour duquel OSIWA a ouvert sa campagne dénommée : « L'Affaire de Tous : Droits de la Femme en Afrique de l'Ouest ». Députés, représentants de l'Etat, la société civile, universitaires et entres autres personnalités ayant échangé durant l'après-midi du 4 mai 2016, ont démontré l'apport de la culture dans l'épanouissement de la femme.

Comme l'a défendu le Secrétaire Général de l'association Hom-Dedff (Hommes pour la défense des droits des femmes et des fille, la culture joue un rôle majeur commençant par la déconstruction des idées reçues en inculquant aussi bien aux filles qu'aux garçons des valeurs. A son avis, beaucoup d'éléments culturels veulent que la femme attende d'être conquise par l'histoire.

Ce qui, selon le Dr Marèma Touré Thiam, sociologue et responsable à l'UNESCO, passe par le fait de légiférer. Pour elle, il faut regarder les germes favorables à la transformation dans la culture. « C'est dans la socialisation que chaque garçon et chaque fille est façonné ».

Pour mieux utiliser la culture comme outil de promotion des droits de la femme, la Directrice d'ARTICLE 19 Afrique de l'Ouest, Mme Fatou Jagne Senghor a convoqué la multitude d'instrument juridiques existants à cet effet. Elle a cité le Protocole de Maputo, la Charte Africaine…qui sont inspirés des textes internationaux mais encrés à la réalité africaine.

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Malgré l'existence de ce cadre réglementaire, Mme Senghor s'offusque de sa mauvaise mise en œuvre. Ce qui, à son avis, pose un problème de volonté politique. Une situation accentuée, d'après la Directrice d'ARTICLE 19 Afrique de l'Ouest, par le déficit de communication en matière de droit des femmes auprès des institutions.

Devant cet état de fait, Mme Senghor appelle les autorités des pays africains à prendre leur responsabilité et à montrer l'exemple.

Dans la même foulée, elle invite les médias à jouer leur rôle de sentinelle. Concernant toujours la presse, Mme Hélène Rama Niang du COSIDEP s'est offusquée de la « chosification » de la femme dans les journaux.

Mme Fanta Diallo, Directrice par intérim des Sports de la Jeunesse et de la Vie associative de la ville de Dakar, pour sa part, attire l'attention sur la nécessité d'agir sur la sphère familiale pour faire tomber les barrières.

Dans cette même veine, Daouda Diop pense qu'il faut promouvoir un leadership partagé au niveau des collectivités locales. Pour lui, l'Afrique continuera à marcher sur une seule jambe si un pan important de la société continue d'être laissé en rade, que sont les femmes.

Dans cette quête effrénée de solution pour le respect des droits de la femme, Mme Thiam juge essentielle la question du modèle. A son avis, les jeunes filles doivent prendre des femmes ayant réussies comme modèle pour s'imposer dans la société. Sur ce sujet, Fanta Diallo met en exergue la recevabilité des femmes leaders à montrer la voix aux plus jeunes. Dans ce cadre, elle appelle à une lecture féminine des textes pour permettre à tous les acteurs de comprendre les enjeux.

Le président de l'association des imams du Sénégal, M. Diène qui a relevé l'obstacle que constitue la culture pour la promotion de la femme en Afrique fait remarquer que « les femmes ont une valeur culturelle et morale ». Face à cette situation, Imam Diène appelle à développer un partenariat homme-femme dans une synergie positive.

Dans un contexte indescriptible, la Directrice d'ARTICLE 19 Afrique de l'Ouest dénonce la régression des forces démocratiques par rapport aux femmes. Pour relever la barque, Fatou Jagne Senghor pense que force doit rester à la loi pour faire respecter le droit de la femme.

Il faut rappeler que c'est en s'alignant sur la déclaration de l'année 2016 par l'Union africaine « Année Africaine des Droits de l'Homme » qu'OSIWA  a lancé cette présente campagne. Une initiative, qui selon la représentante d'OSIWA au Sénégal, Mme Hawa Ba, cette campagne vise à mettre en lumière les droits de la femme dans la sous-région.

Selon elle, il s'agit du premier d'une série de panels de discussion qui seront organisées tout le long de l'année pour se pencher sur les défis en matière de promotion des droits de la femme en Afrique de l'Ouest. Hawa Ba fait savoir que d'autres activités dont un concours de poésie, une exposition photos et un film documentaire viendront mettre en vedette des femmes ouest africaines résilientes aux manquements encore nombreux au respect de leurs droits.

Avant de souligner que « OSIWA cherche ainsi à mettre en évidence les tribulations, les triomphes et les perspectives d'amélioration de l'accès de la femme à ses droits, avec un accent particulier sur le rôle des normes culturelles, l'accès à la santé et à l'éducation ainsi qu'à la terre et au leadership ».

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