Le partenariat fructueux entre l'Institut africain de développement économique et de planification (IDEP) et l'Université de Johannesburg (UJ) qui a permis l'organisation des différents cours de courte durée portant sur des thèmes d'intérêt pour le développement de l'Afrique a abouti au lancement d'un programme conjoint de Master de recherche en politique industrielle.
L'UJ a été le lieu du lancement du programme le lundi 18 avril 2016 au School of Tourism and Hospitality (STH) de l'Université, sur le campus d'Auckland Park Bunting Road.
L'objectif de ce programme est de développer chez les étudiants des compétences intellectuelles, une indépendance intellectuelle et des connaissances pratiques dans l'acquisition, l'analyse, l'interprétation et l'application de politiques industrielles appropriées pour soutenir la transformation structurelle des économies du continent.
Ce Master de recherche en politique industrielle s'adresse aux cadres moyens et supérieurs des ministères/départements, des communautés économiques régionales, des organisations du secteur privé et des acteurs des organisations non gouvernementales participant à la conception, à la gestion, au suivi et à l'évaluation des politiques de développement industriel.
L'IDEP a offert dix bourses entières à des fonctionnaires remplissant les critères de sélection, issus de pays membres africains et impliqués activement dans la formulation de politiques industrielles dans leurs pays respectifs. Actuellement dix étudiants internationaux et neuf étudiants nationaux assistent aux cours du programme.
Dans son discours d'ouverture, le professeur Tshilidzi Marwala, recteur adjoint de l'Université de Johannesburg a réitéré l'engagement de l'université à maintenir le partenariat avec l'IDEP qui a abouti à la mise en place du programme de Master de recherche en politique industrielle qui constitue une contribution significative au développement des capacités des agents de la fonction publique des pays africains et de ce fait permet la réalisation du développement socioéconomique en Afrique. Il appelle à un accroissement de l'investissement dans la recherche et l'innovation pour réaliser une industrialisation durable et respectueuse de l'environnement.
Dans son allocution à la cérémonie de lancement du programme, Dr Karima Bounemra Ben Soltane, directeur de l'IDEP a souligné le rôle crucial que l'industrialisation doit jouer dans le calendrier du développement de l'Afrique. Elle a noté les différentes approches de l'industrialisation, les résultats que les pays africains ont réalisés récemment et l'impact sur le bien-être des populations. Elle a également encouragé l'adoption de stratégies de diversification qui garantissent une plus grande valeur ajoutée, par le développement de secteurs de plus grande productivité, dont une industrie manufacturière et des services haut de gamme compétitifs, la promotion des gains à l'exportation, la création d'opportunités d'emplois plus décents et plus durables, en particulier pour les jeunes qui représentent la frange la plus importante de la population africaine. Pointant du doigt l'existence d'un marché potentiel de plus d'un milliard de personnes, elle a souligné la nécessité d'une coopération et d'une intégration régionales sur le continent et la dynamisation du commerce entre pays africains et entre l'Afrique et le reste du monde qui reste très faible en comparaison aux autres groupes régionaux et continentaux respectivement. En plus de la vision et de la volonté politique, elle a mis l'accent sur la nécessité pour les pays africains d'augmenter leur investissement dans la recherche-développement et dans l'innovation, d'accroître leur participation dans l'économie du savoir et d'investir dans les infrastructures. « C'est dans ce contexte que l'IDEP a établi un partenariat avec l'Université de Johannesburg pour offrir un programme de master en politique industrielle » a-t-elle affirmé ; elle a ajouté que l'IDEP ne considère pas ce programme comme un simple programme académique supplémentaire, mais plutôt comme un moyen de mettre à la disposition des fonctionnaires africains des compétences nécessaires pour contribuer à la planification, la formulation, la mise en œuvre, le suivi et l'évaluation de la politique industrielle.
Représentant le ministre du Commerce et de l'Industrie de l'Afrique du Sud, M. Nimrod Zalk, conseiller en politique et stratégie industrielles au département du Commerce et de l'industrie a salué l'initiative commune qu'il considère comme une intervention vitale pour soutenir les efforts d'industrialisation des pays africains et a affirmé le soutien du département au programme.
M. Souleymane Abdallah, fonctionnaire aux Affaires économiques de la Division de l'intégration régionale et du commerce de la Commission économique pour l'Afrique, dans son discours liminaire a fait remarquer que le continent a une part négligeable dans la production industrielle mondiale et les exportations de produits manufacturés. Il a déploré l'absence de transformation structurelle économique significative pouvant faire émerger une économie industrialisée à partir d'une économie basée sur l'agriculture et qui selon lui constitue un problème majeur entravant le développement de l'Afrique.
Il a également noté que le potentiel de développement industriel de l'Afrique est très élevé et a montré que la chute actuelle des cours des matières premières constitue une opportunité pour plus de diversification économique. Il a souligné l'importance du rôle des cadres de mise en œuvre de la politique industrielle en tant que pionnier de la transformation socioéconomique du continent et a rejoint le directeur en saluant l'initiative conjointe de mise en place du Master de recherche en politique industrielle et sa contribution attendue à la gouvernance saine à travers le continent.
Le professeur Samantha Ashman, directeur du programme de Master of Philosophy en politique industrielle de l'IDEP et de l'UJ a mis l'accent sur l'importance de la politique industrielle pour la diversification économique, la transformation structurelle, la croissance économique et la réduction de la pauvreté, plus particulièrement tenant compte du fait qu'un demi-siècle après les indépendances, la plupart des pays africains restent tributaires des exportations de minéraux et de produits agricoles à l'état brut ou semi-transformés. Elle a affirmé que le renforcement des connaissances et des compétences en matière de politique industrielle est vital pour le continent et que le partenariat entre l'IDEP et l'UJ apportera une contribution significative.