L’un des défis immédiats pour les pays africains, reste la déclinaison des agendas 2030 et 2063 dans les stratégies nationales de développement. Telle est la conviction des autorités sénégalaises. Elles l’ont fait savoir à l’ouverture de l’atelier sur l’intégration du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et de l'Agenda 2063 de l’Union africaine dans les plans et stratégies de développement national en Afrique subsaharienne. Cette rencontre de deux jours, ouverte ce mardi 21 juin à Dakar, enregistre des participants de 23 pays d’Afrique de l’ouest et de l’Afrique centrale.
Les autorités sénégalaises estiment que les 15 années de mise en œuvre des Objectifs de développement durable (Omd) ont permis de générer de précieuses leçons qui peuvent mieux éclairer les acteurs dans leurs efforts de développement au cours des 15 prochaines années, notamment en matière d’élaboration de politiques, de stratégie de mise en œuvre des programmes et suivi-évaluation. Ils l’on fait savoir à l’ouverture, ce mardi 21 juin à Dakar, de l’atelier de deux jours sur l’intégration du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et de l’Agenda 2063 de l’Union africaine dans les plans et stratégies de développement national en Afrique subsaharienne.
A travers cette rencontre de deux jours le Programme des Nations Unies pour le Développement (Pnud) convoque la réflexion autour du thème intitulé « Ne laisser personne de côté : Intégrer les Objectifs de développement durable et l’Agenda 2063 pour une croissance inclusive en Afrique ». Des assises jugées cruciales à l’heure où tous les pays du continent cherchent les meilleurs voies et moyens pour articulation entre les objectifs visés dans les deux Agendas internationaux de développement qui viennent d’être adoptés et les stratégies nationales de développement.
Depuis l’adoption de ces agendas internationaux les pays africains n’ont eu de cesse d’œuvrer en faveur de l’intégration de ces deux programmes dans les plans de développement, les politiques et les programmes régionaux et nationaux, en vue d’instaurer la prospérité inclusive pour tous à l’échelle de la planète. Selon le Pnud, la recherche de domaines de convergence est une occasion d'accroître l'efficacité de cet effort et d’éviter les doubles emplois.
Le directeur général de la planification au ministère de l’Économie, des Finances et du Plan du Sénégal pense que l’un des défis immédiats pour les pays africains, reste la déclinaison des agendas 2030 et 2063 dans leurs stratégies nationales de développement. M. Pierre Ndiaye estime que c’est à travers ces dernières qu’il sera utile et nécessaire de promouvoir les Objectifs de Développement Durable (Odd) et d’encourager les acteurs à agir en synergie afin de garantir la convergence et l’efficience des interventions.
Cette orientation éviterait aux pays du continent de tomber dans les mêmes travers dans la mise en œuvre des Odd. C’est ainsi que dans cette perspective, M. Ndiaye confie que la communauté internationale a jugé pertinent de garantir la mise en œuvre et le suivi inclusif du développement durable.
A l’en croire, des échanges sur les thématiques seront approfondies à l’occasion de la tenue du prochain Forum politique de haut niveau sur le développement durable, prévu à New York du 11 au 20 juillet 2016. Nous, pays africains, a-t-il poursuit, « devons voir l’inclusion comme un principe qui devrait sous-tendre les approches intégrées de la mise en œuvre, du suivi et de l’examen du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et de l’agenda 2063 afin de s’assurer que personne n’est laissé en rade ».
Pour lui, les pays africains doivent, à travers la mise en place d’un cadre harmonisé, parvenir à donner des assurances crédibles à la communauté internationale, de par leur engagement et leurs capacités à œuvrer à la transformation économique des pays.
Pour cela, M. Ndiaye pense que les pays africains doivent montrer plus d’intérêt au processus de réalisation des Odd et pour cela, « nous devons renforcer nos capacités institutionnelles afin de contribuer à une plus grande appropriation nationale, une meilleure hiérarchisation des priorités et une opérationnalisation de nos dispositifs institutionnels de suivi et d’évaluation ».
Dans cette même veine, le Directeur du Bureau de pays du Pnud au Sénégal, M. Mathieu Ciowela pense que la réussite de ces agendas nécessite l’adoption d’une approche multisectorielle. Il appelle ainsi à une coalition autour des Odd mais aussi à travailler pour la mobilisation des ressources financières internes.
D’après M. Pierre Ndiaye, d’ici 2063, les pays africains seront parmi les plus performants, en termes de progression de la qualité de vie dans le monde. « Ceci sera réalisé grâce à des stratégies de croissance inclusive, la création d’emplois, l’augmentation de la production agricole, des investissements dans la science, la technologie, la recherche et l’innovation ; l’égalité des sexes, l’autonomisation des jeunes et la fourniture de services sociaux de base ».
Il faut préciser que c’est dans un premier niveau de soutien apporté aux représentants des gouvernements, de la société civile et des acteurs du développement en faveur de l'intégration des deux programmes dans les plans nationaux et sous-nationaux, que le Bureau régional pour l’Afrique du Programme des Nations Unies pour le développement, en collaboration avec l'Union africaine et en partenariat avec le gouvernement du Kazakhstan, organise présentement deux ateliers sous-régionaux, respectivement à Johannesburg, en Afrique du Sud et à Dakar, au Sénégal.
Il est attendu de ces ateliers la possibilité de comprendre les grands axes du Programme 2030 et de l’Agenda 2063 et ils permettront d’engager des échanges d'informations et d'expériences, notamment sur les différents outils pratiques disponibles pour faire avancer ces programmes. Le Pnud présentera également une analyse comparative des deux programmes.