Kigali — Les stocks de dette extérieure ont augmenté rapidement en Afrique de l'Est au cours des cinq dernières années, mais les ratios de dette restent gérables, selon le rapport 2016 de la CNUCED sur le Développement Économique en Afrique intitulé "Dynamique de la dette et financement du développement en Afrique", qui a été présenté en juillet dernier à Nairobi au Kenya pendant la quatorzième session de la CNUCED.
La présentation de ce rapport a été le point de départ d'un débat organisé à Kigali par le Bureau Sous-Régional pour l'Afrique de l'Est de la Commission Économique pour l'Afrique (CEA), et animé par Léonard Rugwabiza, Économiste en chef au Ministère des Finances et de la Planification Économique du Rwanda.
Andrew Mold, économiste principal à la CEA, a rappelé qu'on estime à 600 milliards de dollars par an les besoins de financement pour les Objectifs de Développement Durable d'ici à 2030. D'après lui, ces financements additionnels ne pourront être obtenus que si les pays s'appuient davantage sur la mobilisation des ressources intérieures, notamment en raison des perspectives peu encourageantes en matière d'Aide Publique au Développement (APD).
A l'appui de cet argument, une recherche économétrique préliminaire menée par la CEA et présentée par Andrew Mold suggère que les performances de croissance en Afrique de l'Est au cours des trois dernières décennies ont été plus fortes lorsqu'elles étaient soutenues par l'épargne domestique, plutôt que par des sources extérieures de financement (telles que les IDE, l'endettement ou l'APD).
Entre 2011 et 2014, le taux annuel moyen de croissance de la dette publique extérieure a été plus forte en Afrique de l'Est (13.3%) que la moyenne pour l'Afrique sub-saharienne (9%). Néanmoins, en pourcentage du Revenu National Brut (RNB), les niveaux d'endettement restent soutenables, deux pays seulement dans la sous-région (Burundi et Djibouti), étant actuellement considérés comme ayant un risque élevé de défaut de la dette, selon un évaluation recente réalisée conjointement par le FMI et la Banque Mondiale via le Cadre de Viabilité de la Dette.
Afin d'accroître la mobilisation des ressources intérieures, les pays d'Afrique de l'Est sont encouragés à endiguer de manière plus efficace les flux financiers illicites, qui représentent actuellement une perte de l'ordre de 6% de PIB, selon les estimations de la CNUCED.
Les envois de fonds et l'épargne de la diaspora pourraient également être plus mis à profit en faveur du financement du développement dans la région, en particulier au Kenya et en Ouganda.
Notes à l'éditeur
Le Bureau sous- régional pour l'Afrique de l'Est (SRO -EA) est basé à Kigali, au Rwanda et couvre le Burundi, les Comores, Djibouti, l'Éthiopie, l'Érythrée, le Kenya, Madagascar, l'Ouganda, la République démocratique du Congo, le Rwanda, les Seychelles, la Somalie, le Soudan du Sud et la Tanzanie.
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