En franchissant la ligne d'arrivée lors du marathon des Jeux olympiques dimanche, l'Ethiopien Feyisa Lilesa, médaillé d'argent, a croisé les bras au-dessus de sa tête, comme s'ils étaient ligotés. Un geste qu'il a réitéré en conférence de presse, où il a expliqué qu'il proteste ainsi contre la politique menée par le gouvernement de son pays à l'encontre de l'ethnie des Oromos. Interrogé par RFI, Marc Lavergne, directeur de recherche au CNRS et spécialiste de la Corne de l'Afrique, trouve ce geste « très courageux » étant donné la situation politique du pays.
Les Oromos manifestent depuis novembre 2015 contre un projet d'appropriation de terres, abandonné depuis. Plus de 400 personnes ont été tuées et des dizaines de milliers arrêtées, selon Human Rights Watch. L'athlète Feyisa Lilesa a déclaré en conférence de presse : « J'ai fait ce geste contre l'attitude du gouvernement à l'égard des Oromos. [... ] Si je retourne en Ethiopie, peut-être qu'ils vont me tuer, ou me mettre en prison. »
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