Sénégal: Quand la micro finance solidaire redonne goût à la vie à Diossy Sylla

Groupe VSLA dénommé « Bokk Xol » qui se traduit par « Cœurs Solidaires » dans le quartier à SOR DIAGNE, situé dans la commune de Saint Louis du Sénégal.
24 Août 2016

Plan International Sénégal, à travers son projet PAGES qui vise la réduction de la pauvreté par l’éducation et la micro finance, redonne espoir à des milliers de femmes confrontées au lancinent problème de l’accès au crédit pour développer leurs activités. C’est à l’image de Mme Diossy Sylla qui, rattrapée par une cécité, a retrouvé espoir en réalisant  un chiffre d’affaire de 45.000 F CFA par mois dans la vente de produits de consommation courante domestique. Ce qui lui permet d’entretenir en toute dignité ses trois enfants.

A partir d’un premier crédit de 5000 F Cfa acquis sur la base de ses quatre parts de 250 francs l’unité, dans la vente de produits de consommation courante domestique, Mme Diossy Sylla, rattrapée par une déficience visuelle, a repris goût à la vie. Elle doit son salut à un système de micro finance communautaire consistant à mettre en place des groupes d’épargne et crédit. Ce qui est l’œuvre de Plan International Sénégal, à travers son projet PAGES qui vise à réduire la pauvreté par l’éducation et la micro finance.

Le glas pour cette mère de trois enfants dans une famille polygame, est sonné par sa décision d’intégrer le groupe de micro finance dénommé « Bokk Xol » qui se traduit par « Cœurs Solidaires » avec le soutien de quelques amies et proches. Une adhésion qui lui a permis de bénéficier d’activités d’épargne et de crédit dans son quartier à SOR DIAGNE situé dans la commune de Saint Louis, ville portant le même nom et située au Nord du Sénégal.

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Cette belle épopée est retrouvée grâce à un groupe de 41 membres qui lui offre un espace d’échange, de communication et de micro crédit pour l’organisation d’initiatives d’autopromotion individuelle et collective. Une initiative qui n’a pas eu beaucoup de peine à prospérer dans un quartier semi-urbain peuplé en majorité de pêcheurs et où les femmes de ce groupe ont naturellement développé un business autour des fruits de mer et de leurs dérivés. Ceci, malgré un contexte caractérisé par la difficulté d’accès au crédit qui reste encore une problématique dans le monde rural et dans des zones urbaines du Sénégal où la pauvreté s’accentue de jour en jour, car nécessitant des garanties qui ne sont pas à la portée des populations démunies. Les plus touchées par ce phénomène sont les jeunes, les femmes et catégories sociales vulnérables.

Ainsi, grâce à la solidarité agissante du groupe épargne et crédit, les membres qui sont ses clients majoritaires se sont engagés à faire leurs achats auprès de Mme Sylla. Ce qui lui a permis, au début de son business, de ne pas souffrir de la concurrence et de la recherche de clientèle. « Aujourd’hui, Mme Sylla vit de son business avec des revenus stables. Du fait de sa clientèle faite des membres de son groupe épargne et crédit, elle parvient à écouler toute sa marchandise et dans les délais pour la renouveler à temps. Son chiffre d’affaire est de 45.000 F CFA par mois ».

Un passé « glorieux » retrouvé

Un coup d’œil dans le rétroviseur permet de se rendre compte qu’avant sa cécité, Diossy Sylla jouissait d’une trajectoire socioéconomique correcte, au moment où elle faisait office de plaque tournante des prestations de services communautaires événementielles (mariage, décès, baptême, politique…).Une activité qui lui procurait des revenus conséquents pour subvenir à ses besoins et à ceux de ses enfants. Avec une moyenne de 10.000 FCFA par cérémonie, elle pouvait s’assurer un niveau de vie assez correcte avec des revenus qui se situaient autour de 60.000 FCFA par mois.

Avec son retour aux « affaires » cette bonne dame surmonta ainsi une situation chaotique qui commençait à l’installer dans une inactivité due à une cécité lui privant sa mobilité et freinant ses affaires. « La dépendance est une vilaine situation dans laquelle aucun être humain ne veut être confiné même si des situations objectives peuvent la justifier comme la cécité. La solidarité du groupe m’a permis de stabiliser mon commerce malgré mon handicap», a-t-elle témoigné avant de saluer le projet PAGES de Plan International Sénégal et la dynamique de solidarité qu’il a impulsée dans la communauté.

Lutter contre l’exclusion et la non-discrimination

Cette histoire de Diossy Sylla n’est qu’un cas isolé parmi tant d’autres qui renseignent sur l’importance de la problématique de l’applicabilité concrète de la lutte contre l’exclusion et la non-discrimination qui constitue un des piliers fondamentaux dans la mise en œuvre des programmes de développement de Plan International Sénégal.

Cette organisation non gouvernementale considère que le manque d’outils sur les méthodes d’accompagnement des jeunes et femmes vivant avec un handicap dans des initiatives d’autonomisation financière et économique apparaît comme une contrainte qu’il conviendrait de lever pour passer à l’échelle les rares exemples réussis d’inclusion des catégories sociales vulnérables dans ses interventions.

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