Le Conseil pour le développement de la recherche en sciences sociales en Afrique (Codesria) organise une conférence de dialogue politique les 28 et 29 septembre à Bamako, Mali. Cette rencontre qui réunira environ 60 participants comprenant des Organisations de la société civile, des ONG, et des organisations internationales invite les chercheurs et les praticiens à discuter d'une série de mesures de sécurité mises en œuvre de nos jours en Afrique. Cette activité entre dans le cadre d'un projet global sur « Les régimes sécuritaires en Afrique » qui a été présenté ce lundi 29 août 2016 à Dakar.
Le Conseil pour le développement de la recherche en sciences sociales en Afrique (Codesria) a lancé un projet intitulé « Les régimes de sécurité en Afrique ». C'est dans ce cadre qu'il tient une conférence de dialogue politique les 28 et 29 septembre 2016 dans la capitale malienne, en collaboration avec l'Université des Lettres et des Sciences Humaines de Bamako du 28 au 29 septembre 2016 et un atelier de dissémination qui aura lieu courant Décembre 2016.
Le projet en question a été partagé avec le public lors d'un forum pré-conférence tenu ce lundi 29 août à Dakar. Le but recherché était aussi d'attirer de nouveaux partenaires et assurer l'utilisation des produits dans les milieux politiques. Ce sera une occasion d'évaluer de fonds en comble les politiques sécuritaires actuellement en vigueur dans le continent ainsi que leur efficacité mais aussi leur impact sur l'état de droit, les droits humains et la gouvernance démocratique. Mais aussi leur conformité avec le renforcement de la bonne gouvernance et la mesure dans laquelle ils augmentent la résilience des individus et des sociétés sur le long terme.
Le Dr. Ebrima Sall, Secrétaire exécutif du Codesria informe que le think thank qu'il manage, à travers ce projet, invite les chercheurs et les praticiens à discuter d'une série de mesures de sécurité mises en œuvre de nos jours en Afrique.
Selon lui, Il s'agira entre autres, d'examiner les causes, les effets et les coûts de ces mesures pour la société. Avant de souligner que l'objectif de ce projet est de promouvoir le dialogue entre les décideurs politiques et les chercheurs africains travaillant sur les questions de gouvernance de sécurité dans le but de produire des connaissances pouvant contribuer à l'élaboration des politiques publiques. A l'en croire, Il s'agira également de créer des liens entre chercheurs et décideurs et envisager des discussions au-delà du débat sur la question des mesures de sécurité en Afrique.
Le Codesria place ce projet dans un contexte où, de nos jours, dans de nombreux pays africains, garantir la sécurité est un défi aussi important et difficile que promouvoir le développement durable. Un postulat illustré par les récentes attaques orchestrées par des groupes fondamentalistes au Mali et en Côté d'Ivoire qui, associées aux fréquentes attaques des groupes similaires dans les différentes régions d'Afrique, ont davantage attiré l'attention du Codesria sur l'importance de la question de la sécurité.
Face à l'ampleur des défis auxquels doit faire face le continent, les initiateurs de ce projet pensent que les guerres civiles et la violence intercommunautaire, les crises électorales, la criminalité transnationale organisée, les violations des droits de l'homme…combinés avec d'autres formes de violences structurelles, y compris la pauvreté, la croissance des inégalités et la marginalisation des groupes basés sur le genre et la citoyenneté mettent en danger des vies et des communautés.
A cet effet, le Dr Ato Kwamena Onoma du Codesria convoque les termes de référence du projet qui soulignent que « les impacts spécifiques des politiques sécuritaires sont non moins importants sur les communautés marginalisées, y compris les femmes, les « étrangers », les minorités et religieuses, les enfants, les jeunes et les pauvres ».
Sur cette même lancée, le Dr M. Foaleng de UNOWAS estime judicieux de revisiter le rôle des organisations et initiatives régionales dans la résolution des conflits en Afrique. D'un autre côté, elle parle de réformes des politiques de sécurité dans un contexte où la vitesse des menaces évolue à un rythme presque qu'incontrôlable.
Devant l'acuité des menaces, le Pr Bakary Samb de Timbuktu Institute et qui est un think thank, estime que la conférence de Bamako arrive à un moment où les « guerres conventionnelles » deviennent de plus en plus rares. Ce professeur à l'université Gaston Berger de Saint-Louis redoute plus les « guerres asymétriques » où il n'y as ni front et ni vainqueur.
Face à la prolifération des zones de tensions dans le continent, Dr Samb pointe du doigt l'insuffisance d'approches strictement sécuritaires. Devant cet état de fait, il encourage le Codesria à continuer dans cette lancée consistant à encourager le débat public concernant la résolution des crises en Afrique.
Une orientation qui colle avec le projet qui vise une meilleure compréhension des mesures de sécurité servant comme une base solide pour l'élaboration et la mise en œuvre des politiques sur les questions de sécurité en Afrique est établie.
Codesria aimerait également que les connaissances produites soient effectivement utilisées pour renforcer la politique publique dans la lutte contre les fléaux sécuritaires. Il espère que des discussions plus larges sont menées par les populations touchées sur les défis sécuritaires et les mesures utilisées pour les gérer. A travers ce projet, il cherche des connexions entre les chercheurs et les praticiens travaillant sur les questions de sécurité en Afrique.
Au-delà du forum de Bamako, le projet « Les régimes de sécurité en Afrique » du Codesria prévoit l'élaboration d'un document de politique qui mettra en évidence les implications politiques du projet et une publication évaluée par leurs pairs qui servira comme document de référence sur les mesures de sécurité dans le continent.
Il est également prévu les activités de diffusion et de sensibilisation notamment un atelier de dissémination d'une journée à Dakar pour assurer l'adoption des résultats du projet par les politiques.