Afrique de l'Ouest: L'importance de l'éducation et la médecine traditionnelle pour l'autonomisation de la femme

2 Septembre 2016

L'éducation et la médecine traditionnelle ne sont pas à négliger dans la quête d'autonomisation des femmes en Afrique de l'Ouest, surtout celles qui habitent les zones rurales. Ce postulat est ressorti du Panel de haut niveau qu'Open Society Initiative for West Africa (Osiwa) a organisé sur l'accès des femmes à la santé et à l'éducation, le mardi 30 août 2016 à son siège à Dakar.

« Esprit sain et corps sain pour tous : l'accès à la santé et à l'éducation ». C'est le thème autour duquel Open Society Initiative for West Africa (Osiwa) a convoqué la réflexion le mardi 30 août 2016 à son siège à Dakar, lors d'un panel sur l'accès des femmes à la santé et à l'éducation en Afrique de l'Ouest.

Inscrit dans le cadre d'une large campagne sur les droits de la femme, le panel est revenu de fond en comble sur l'importance d'assurer un accès des femmes à la santé et à l'éducation pour le bien-être de toute la société.

L'occasion a été de discuter des défis actuels ainsi que des possibilités existantes et des approches durables pour transformer le système de santé et le secteur de l'éducation en Afrique de l'Ouest en assurant un accès aux femmes dans leurs droits.

Même si, naturellement, un focus a été fait sur l'éducation formelle et la santé moderne, les panélistes ont attiré l'attention des politiques sur la nécessité de ne pas négliger la médecine et l'éducation traditionnelle.

Ce postulat jette un regard panoramique qui embarque les femmes du monde rural dont une grande partie fait encore recours à la médecine traditionnelle pour se soigner. Elles font également plus confiance aux daaras ou écoles coraniques pour leur enseignement.

Très dynamiques sur le plan de la production et la gestion quotidienne du tissu social, les femmes voient leur expansion freinée par une absence d'éducation moderne ou l'accès aux services sociaux de base. Un état de fait qui constitue une entrave à leur droit et les rétrograde dans une éternelle position de second.

Pour appuyer cette position, la Coordonnatrice du Projet d'Appui à l'Éducation Féminine et à l'Empowerment des Femmes pour un Développement Local Inclusif (Paef – Plus), Mme Marie Siby brandit les résultats de plusieurs études qui, à l'en croire, « ont montré qu'une femme éduquée s'occupe mieux de l'éducation et la santé de ses enfants ».

Dans la même veine, le Coordonnateur National de la Coalition des Organisations en Synergie pour la Défense de l'Éducation Publique (Cosydep), Cheikh Mbow avance : « au Sénégal, le peu de mobilisation constaté chez les parents d'élève, c'est avec les femmes. Elles sont championnes en terme d'accompagnement mais elles ont besoin d'être outillées pour mieux assister leurs enfants».

Pour lui, l'enjeu actuel c'est « comment capaciter les femmes pour qu'elles puissent apporter une présence de qualité ». Une chose, qui à son avis, ne peut être solutionné, que par l'instauration d'entrée multiple permettant aux communautés de comprendre l'impératif de laisser les filles rester à l'école.

Sous cet angle, une corrélation entre l'accès à l'éducation des jeunes filles et la santé des femmes et de leurs enfants a été faite par Tem Fuh Mbuh, Chargé de Programme Législations, Justice et Droits Humains à Osiwa.

Dans une note remise à la presse, il affirme : « Plus les femmes ont accès à l'éducation, mieux se porte la famille, mieux se porte la société ! »

Du côté étatique, le coordonnateur national du Cosydep, pense qu'il faut voir comment instaurer une stratégie pour casser les barrières religieuses, traditionnelles et autres.

A côté de l'éducation, la santé est un élément primordial pour l'épanouissement de la femme. Son accès peut se heurter, par moment, à des croyances culturelles voir religieuses. Une situation qui ne favorise pas les femmes, surtout celles du monde rural.

Comme solution global, Mme Maïmouna Ndoye de l'ONG FHI 360 recommande ainsi le développement d'un dialogue communautaire sur le genre et fait une corrélation avec le droit des femmes surtout face à leur vulnérabilité sur des questions de santé.

Dans cette même dynamique, la Coordonnatrice Nationale de TOSTAN Sénégal, Mme Rose Diop invite les autorités à voir comment intégrer la médecine traditionnelle dans le dispositif de la santé.

Un processus qui, selon elle, passe par la nécessaire structuration de la médecine traditionnelle en lui trouvant un cadre normatif.

Mme Diop a fait la même recommandation à l'endroit de l'éduction traditionnelle en passant à une meilleure prise en charge des écoles coraniques ou d'enseignement traditionnel.

Ce round up corrobore la position de Mme Hawa Ba, Représentante du bureau d'Osiwa au Sénégal. Dans la même note de presse citée plus haut, elle affirme que l'accès des jeunes filles et des femmes à la santé et à l'éducation reste un énorme défi en Afrique. « Elles sont pourtant celles qui, traditionnellement et aujourd'hui encore, sont responsable du bien - être de la famille ».

Il faut rappeler que ce panel du mardi 30 août est le deuxième du programme de la campagne dénommée : « L'Affaire de Tous : Droits de la Femme en Afrique de l'Ouest » alignée sur la déclaration de l'année 2016 par l'Union africaine «Année Africaine des Droits de l'Homme. »

Selon Tem Fuh Mbuh, cette campagne vise à mettre en lumière les droits de la femme dans la sous-région.A l'en croire, « d'autres rencontres permettront d'ici la fin de l'année de se pencher sur les défis en matière de promotion des droits de la femme en Afrique de l'Ouest ».

Un concours de poésie, une exposition photos et un film documentaire viendront également mettre en vedette des femmes ouest - Africaines résilientes aux manquements encore nombreux au respect de leurs droits.

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