Addis-Abeba — Il est urgent que les pays africains examinent et révisent leurs Contributions prévues déterminées au niveau national (INDCs) pour relever les défis qui peuvent affecter la mise en œuvre de l'Accord de Paris sur le changement climatique selon Abdalla Hamdok, Secrétaire exécutif adjoint, Économiste en chef de la Commission économique pour l'Afrique.
Dans ses remarques lors de la sixième Conférence sur les changements climatiques et le développement en Afrique (CCDA-VI), le forum de dialogue scientifique et politique phare du continent sur le changement climatique qui a débuté ce lundi, à Addis-Abeba, M. Hamdok dit que sur les 61 pays qui ont ratifié l'Accord de Paris jusqu'à présent, 14 sont africains.
L'Accord de Paris sur le changement climatique vise à limiter la hausse de la température moyenne mondiale bien en dessous de 2°C, seuil supérieur des niveaux préindustriels et poursuivre des efforts plus ambitieux pour limiter la hausse des températures à 1,5°C, seuil supérieur des niveaux préindustriels de ce siècle.
« L'importance de l'entrée en vigueur de l'Accord de Paris réside dans le fait que les INDCs qui sont le fondement de l'accord, deviennent les Contributions déterminées au niveau national », dit-il.
« Ceci est un défi pour l'Afrique ... il existe encore un certain nombre de défis en ce qui concerne les soumissions des INDCs de nombreux pays en développement et ceux-ci comprennent l'imprécision dans leurs ambitions et aspirations en matière d'atténuation et d'adaptation, le manque d'estimations de coûts pour la réalisation de leurs objectifs d'adaptation et d'atténuation, l'absence de clarté sur les sources de financement et l'absence de nouvelles données d'émissions de GES nationales ».
D'autres défis concernent les engagements d'atténuation qui dépassent le niveau actuel des émissions et le manque de cohérence entre certains des INDCs et les plans et les stratégies nationales de développement.
« Il existe donc un besoin urgent pour les pays africains d'examiner et de réviser leurs INDCs en vue d'aborder les questions ci-dessus et de renforcer leurs niveaux d'ambition, le cas échéant, afin d'assurer une contribution significative et réaliste du continent pour la mise en œuvre dudit accord », dit M. Hamdok aux délégués.
Il dit que ceci ne sera pas facile étant donné la complexité d'accès à des données adéquates et fiables, d'intégrer le climat dans les impératifs nationaux de développement, d'assurer la cohérence entre les objectifs du changement climatique et les différents objectifs et priorités sectoriels et de garantir un financement adéquat pour le processus.
« L'opérationnalisation de l'Accord est également importante pour notre continent car il met en avant la nécessité de mobiliser des ressources adéquates nécessaires pour faciliter la mise en œuvre concrète de toutes les sources », déclare M. Hamdok.
Mme. Ghirmawit Haile, Conseillère de M. Shiferaw Teklemariam et le représentant, Ministre de l'environnement, du développement forestier et du changement climatique de l'Éthiopie, a officiellement ouvert la réunion et réaffirmé l'importance de financer la mise en œuvre.
M. Justice Kabyemera a présidé à la place du Vice-président par intérim, Kapil Kapoor, responsable du secteur des opérations à la Banque africaine de développement. Il dit que nombreux sont ceux sur le continent qui sont heureux que l'Accord de Paris entre en vigueur le 4 novembre 2016.
« La banque estime que les pays africains devront identifier les opportunités d'investissement viables et de transformation, réformer les institutions pour les rendre plus efficaces et renforcer les capacités d'accès et absorber le financement climatique en vue de tirer parti des possibilités offertes par l'Accord de Paris et investir directement dans technologies et passer à une émission réduite de carbone, un développement résilient au climat », dit M. Kapoor.
Il dit que le Plan d'action 2016-2020 de la BAD pour le changement climatique se veut ambitieux car celui-ci explorera les modalités de réalisation de l'objectif d'adaptation, d'adéquation et d'efficacité du financement climatique, de renforcement des capacités et de transfert de technologie. Ce Plan développera les compétences techniques afin que les économies africaines puissent réaliser leur plein potentiel d'adaptation dans les secteurs de haute technologie.
Le thème de la sixième Conférence sur les changements climatiques et le développement en Afrique (CCDA-VI), organisée sous les auspices du Programme du climat pour le développement en Afrique (ClimDev-Afrique), représente « L'Accord de Paris sur les changements climatiques : Quel avenir pour Afrique »?