Pretoria — Le Dialogue annuel des experts de la science, de la technologie et du programme africain de transformation se poursuit ce jeudi, en Afrique du Sud où les participants se sont mis d'accord de la nécessité pour les chefs de gouvernement locaux d'introduire la technologie et l'innovation pour stimuler la croissance dans les villes, en particulier au niveau municipal.
Les pionniers africains qui participent à la 3ème édition du dialogue estiment que l'innovation doit commencer au niveau municipal où les gouvernements s'engagent directement avec les communautés.
« Il est bon de parler de pôles d'innovation dans les villes, mais des pôles d'innovation dans des villes dysfonctionnelles ne fonctionnera pas», déclare le Professeur Mark Swilling de l'Université Stellenbosch.
Il dit que du point de vue de la gouvernance, la plupart des villes en Afrique sont dysfonctionnelles avec la congestion, des coupures d'électricité, d'eau et autres et les questions connexes qui pourraient entraver par la suite les progrès recherchés.
« Mais du point de vue de la population, nous avons des capacités extraordinaires donc la clé de la survie dans les villes africaines est de savoir comment apprendre et apprendre et réapprendre rapidement pour s'adapter, changer, saisir l'opportunité et innover. L'Afrique a la capacité extraordinaire d'innover, mais nous devons nous aimer, aimer notre culture et notre capacité d'abord plutôt que de regarder ailleurs parce que nous pouvons le faire », déclare M. Swilling.
La 3ème édition du Dialogue cherche à identifier les éléments clés et les enjeux, sur la base des expériences locales, que les gouvernements africains et leurs partenaires internationaux de développement peuvent prendre en compte dans la formulation des plans d'action pour transformer leurs villes en pôles d'innovation.
Les participants ont insisté sur la nécessité de renforcer le développement des infrastructures de technologies de l'information et de la communication (TIC) afin d'habiliter les millions de jeunes africains.
Au moment où le monde passe à l'ère d'Internet, les jeunes africains ne peuvent être laissés pour compte, approuvent les experts et Gideon Adogbo, Conseiller et Adjoint spécial au Bureau du chef de la fonction publique de la Présidence nigériane. S'adressant à eux et aux représentants des États membres participant à l'évènement, il dit que si l'Afrique n'investit dans la jeunesse, celle-ci sera à la traîne dans le domaine des TIC.
« L'innovation doit être transformée en argent ou devrait aider les villes à économiser de l'argent », dit-il. Et ajoute que plus de 152 millions de Nigérians sont connectés à Internet via leurs téléphones GSM créant ainsi d'énormes opportunités pour les innovateurs.
Le président Jonathan Muringani déclare que les villes africaines devraient être proactives pour avoir les bonnes politiques pour orienter les innovateurs.
« Au-delà de la perspective politique, les villes doivent aller vers une perspective de gestion et informer comment y parvenir et comment aller au-delà de la simple écriture et de la parole, identifier les défis à relever, identifier les besoins des citoyens mais aussi inclure les citoyens dans le processus d'innovation », déclare Muringani.
L'innovation, dit-il, devrait être durable, inclusive, éthique, réactive et futuriste et avoir pour objectif d'améliorer la qualité de vie des gens ordinaires sinon elle n'en vaudrait pas la peine.
Le 3ème Dialogue devrait produire un guide et des recommandations à l'intention des décideurs politiques pour examen et adoption par les gouvernements africains, leurs partenaires au développement et le secteur privé. Un rapport de recherche et d'analyse sur « Les villes en tant que pôles d'innovation en Afrique » et des notes d'information et des documents de travail sur les STI sur le continent.
Le Dialogue qui est une initiative de la CEA, est organisé par le Ministère des sciences et de la technologie d'Afrique du Sud. L'initiative vise à aider les États membres à mobiliser les IST pour stimuler leurs économies.
Des experts de 21 pays africains prennent part à l'évènement. Des réseaux de métros sud-africains tels que les villes de Tshwane, Johannesburg et du Cap sont également présents.